Jean Bar Penkayê, XIV, Conquête arabe, v. 688 n-è

Lorsque le royaume des Perses prit fin, dans les jours de leur roi Khosro, le royaume des enfants de Hagar s’empara en une fois d’à peu près le monde entier, car ils conquirent tout le royaume des Perses, surpassant tous leurs guerriers qui se piquaient des arts de la guerre.

Nous ne devons pas penser à cet avènement comme quelque chose d’ordinaire, mais comme venant d’une œuvre divine. Avant de les appeler, Dieu les avait préparé à tenir les chrétiens en honneur, et ils eurent aussi un commandement spécial de Dieu concernant notre station monastique, qu’ils devaient tenir en honneur.

Alors, quand ce peuple arriva, sur l’ordre de Dieu, et prit en quelque sorte la relève des deux royaumes, non pas avec quelque guerre ou bataille, mais d’une façon servile, comme quand un tison est sauvé du feu ; sans utiliser des armes de guerre ou des moyens humains. Dieu plaça la victoire dans leurs mains de telle manière que les écrits les concernant pourraient en être emplies, à savoir, « Un homme en chassa 1000 et deux hommes en déroutèrent 10 000 ! » Comment, sinon, des hommes nus auraient-ils pu, chevauchant sans armure ni bouclier, être en mesure de gagner, sans l’aide divine, Dieu les ayant appelé depuis les extrémités de la terre de façon à détruire, par eux, un royaume de péché, et de mettre à bas, à travers eux, l’orgueil des Perses.

Seule une courte période a suffi à ce que le monde entier soit remis aux Arabes ; ils soumirent toutes les villes fortifiées, la prise de contrôle d’une mer d’Est en Ouest – l’Egypte et l’ensemble de « Mesrin » et de la Crète à la Cappadoce, de Yahelman [?] aux portes des Alains, Arméniens, Syriens, Perses, Romains, Égyptiens et toutes les régions intermédiaires : leur main était sur le monde entier, comme le dit le prophète. Seule la moitié de l’empire romain leur échappait.

Qui peut bien porter le carnage qu’ils effectuent sur le territoire romain, dans le Kush, en Espagne et dans d’autres régions éloignées, en capturant leurs fils et leurs filles et en les réduisant à l’esclavage et à la servitude. Contre ceux qui n’avaient pas cessé en temps de paix et de prospérité de lutter contre leur Créateur, il fut envoyé un peuple barbare qui n’avait pas pitié d’eux.

Après avoir atteint à ce jour, cependant, dans le récit, finissons ici ce livre, et rendons gloire au Père, Fils et Saint-Esprit pour toujours, Amen !