Julien l’Apostat, Epitre aux Judéens/Juifs, v. 355

Plus lourde que le poids de la servitude des temps passés pèse sans doute sur vous la taxe non sanctionnée, qui vous astreint à verser des sommes énormes dans les caisses du trésor. […]Aussi ai-je empêché l’ordonnance d’un nouvel impôt dont on allait vous charger, j’en ai écarté le détestable projet et j’ai mis au feu les rôles déposés contre vous dans mes archives, en sorte qu’on ne pourra plus vous lancer la menace de ces rumeurs odieuses. Du reste, vous avez moins à en accuser mon oncle Constance, d’heureuse mémoire, que les barbares d’esprit et les impies de cœur assis à sa table. Je les ai donc fait saisir et jeter dans des fosses où ils sont morts, sans laisser parmi nous trace de leur trépas. Mais afin de vous être plus agréable encore j’ai prié Julius, votre frère et très vénérable patriarche d’abolir ce que vous appelez l’apostolat et de ne pas souffrir que qui que ce soit écrase à l’avenir votre nation d’un semblable tribut : […] vous pourrez alors adresser pour moi les plus ardentes prières au Dieu souverain de l’univers, au Créateur, dont la main pure a daigné ceindre mon front de la couronne. […] C’est ce que vous devez faire, afin que, vainqueur dans ma guerre contre les Perses, je puisse rebâtir par mes soins la ville sainte de Jérusalem, que vous désirez depuis si longtemps voir sortir de ses ruines, y fixer mon séjour et y rendre hommage avec vous au Dieu suprême.