Jean d’Ephèse, III, VI, 20, Khosrau et Ahudemmeh de Tikrit, catholique jacobite en Orient (554-575), v.585 n-è

Peut-être n’y a-t-il ici rien d’irrégulier, d’écrire d’un mazdéen et ennemi, en rendant compte de la vie et de la mort de Khosrau, roi de Perse. Comme les faits le prouvèrent, il était un homme prudent et sage, et toute sa vie, il se consacra assidûment à la lecture des oeuvres philosophiques.
Et, comme on l’a dit, il prenait soin de recueillir les livres religieux de toutes croyances, et de les lire et de les étudier, afin d’apprendre ce qui était vrai et sage, et ce qui était fou, absurde et fables vides de sens. Et après la lecture et l’étude de toutes, il rendit grâce aux livres des chrétiens par-dessus tous les autres, et déclara :

« Ils sont véridique et sages par delà ceux de toute autre religion ! »

Et sur ce témoignage, il fut celui qui les étudia le plus constamment et les lut, et crut leurs paroles : et il ne se montra jamais lui-même en ennemi des chrétiens, et, bien qu’incité par les Mazdéens contre eux, il ne se résout que rarement à consentir à les persécuter.

De notre, temps, le Catholique des Nestoriens, qui demeurait continuellement près de (Kosrau), avait accusé les quelques éveques orthodoxes de Perse. Car tous les éveques de toute la Perse étaient Nestoriens et peu d’entre eux se trouvaient orthodoxes. Aussi lorsque le Catholique les eut chargés d’accusations graves, le roi leur ordonna de venir et de discuter ensemble devant lui sur leur foi, afin qu’il fût aussi au courant et qu’il examinât en lui-même ce qu’ils disaient entre eux en particulier, qu’il appréciât leurs paroles et qu’il sût quels étaient parmi eux (les plus) éloquents. A l’arrivée des Orthodoxes, il ordonna aux deux partis de se réunir tous tant qu’ils étaient et de paraître en sa présence.

Quand ils furent devant lui et que les deux partis se furent placés chacun d’un côté le chef des Orthodoxes était un évêque, un saint nommé Ahudemmeh le roi leur ordonna de discuter et de dire entre eux ce qu’ils tenaient au sujet de leur foi. Le Catholique avec les siens commença à parler aux Orthodoxes, ceux-ci écoutèrent patiemment tout son discours puis parlèrent ; ils réfutèrent toutes ses paroles et le couvrirent de confusion en prenant le roi pour juge. Les questions discutées alors furent nombreuses et ne sont pas faciles à exposer par écrit, nous nous en abstiendrons donc. Le roi Kosrau approuva et loua les paroles des Orthodoxes et dit au Catholique « Ceux-là savent ce qu’ils disent et peuvent établir et démontrer leurs paroles qui me paraissent, à moi aussi, vraiment exactes, tandis que les vôtres sont confuses, embrouillées et n’ont pas de fondement, au point que vous ne semblez pas établir vos et qu’elles ne me paraissent pas avoir une base ferme comme ce qu’ont dit les autres.

J’ai reconnu par là que vous ne les accusez pas devant moi avec justice et raison; aussi, d’après ce que j’ai vu et entendu, je vous ordonne de ne plus les poursuivre et de ne plus leur porter préjudice. » Quand il eut donné ces ordres, tous les Orthodoxes se prosternèrent, le saluèrent, lui rendirent et dirent « Seigneur, ils nous persécutent, nous attaquent et nous dépouillent; ils détruisent nos églises et nos monastères, ils ne nous laissent pas y offrir à Dieu (les prières et des supplications pour le soutien et la conservation de votre vie et de votre royaume. » Alors il leur commanda avec fermeté « Allez, construisez vos églises et vos monastères et personne n’aura plus pouvoir de vous molester. » Ainsi, après l’avoir salué et avoir prié pour lui, ils retournèrent chez eux en grande exultation. Depuis lors tous les Orthodoxes du pays des Perses en grande confiance sans aucune crainte, au point qu’après avoir roru cet ordre, ils osèrent faire un grand acte ils établirent eux aussi un Catholique par les mains du bienheureux Mar Jacques, évoque des Orthodoxes, ce qui eu lieu jusque-là dans le pays des Perses. Depuis lors et jusque maintenant il y eut un Catholique pour les fidèles de Perse.