Thucydide, V, 4, 415, Phaeax d’Athènes tente de réconcilier les Léontins, v. 410 av. n-è

Vers la même époque, les Athéniens envoyèrent en députation en Sicile, avec deux vaisseaux, Phaeax fils d’Erasistratos accompagné de deux autres personnages. Depuis le départ des Athéniens, après l’accord qui était intervenu, les Léontins avaient accordé le droit de cité à beaucoup de gens et le peuple méditait un nouveau partage des terres. Mais les riches informés de ce projet appelèrent les Syracusains et expulsèrent les gens de la faction démocratique, qui se virent contraints d’errer à l’aventure. Les riches, de leur côté, d’accord avec les Syracusains, quittèrent la ville qui fut désertée et s’installèrent à Syracuse où ils obtinrent droit de cité. Mais par la suite, mécontents de leur nouvelle situation, quelques-uns partirent de Syracuse et s’emparèrent d’un quartier de leur ancienne ville nommé Phôkaees et d’une petite forteresse sur le territoire des Léontins, Brikinniae. La plupart des membres du parti populaire, qui avaient été expulsés, vinrent les y rejoindre. Une fois établis dans la forteresse, ils poursuivirent la guerre à l’abri des remparts. A cette nouvelle les Athéniens envoyèrent Phaeax, avec mission de décider leurs alliés de cette région et, si possible, les autres Siciliens à tenter une expédition en commun contre les Syracusains, qui, disaient-ils, se montraient envahissants et à sauver le peuple des Léontins. A son arrivée, Phaeax convainquit les habitants de Kamarina et d’Agrigente ; mais il se heurta à l’opposition des gens de Géla et se dispensa d’aller solliciter les autres. Persuadé de la vanité de ses tentatives, il rebroussa chemin à travers la Sicile, en direction de Katanè. En cours de route, il entra à Brikinniae, rendit confiance aux habitants, puis reprit la mer.