Pindare, Pythiques, VI, Xénocrate et Thrasybule d’Agrigente, v. 475 av. n-è

Str. 1. — Écoutez ! car nous sillonnons le champ d’Aphrodite aux vives prunelles, le champ des Grâces en marchant vers le centre frémissant du monde, vers ce temple où, pour les heureux Emménides, pour Agrigente et son fleuve, et pour Xénocrate même, s’ouvre le monument  des hymnes pythiques, élevé dans la riche forêt d’Apollon ;

Ant. 1. — Monument que ni les pluies impétueuses de l’hiver, ni les affreux bataillons de nuées tonnantes, ni les vents n’entraîneront par leur choc dans le gouffre des mers au milieu de mille débris. Que dis-je ? son radieux fronton, ô Thrasybule, rappellera parmi les discours des hommes cette victoire glorieuse et pour ton père et pour toute votre famille, remportée à la course des chars dans les vallons de Crisa.

[…]Mais aujourd’hui même Thrasybule marche surtout d’après la règle paternelle,

Ant. 3. — Et sur les traces d’un oncle fait preuve de vertu : il gouverne sa fortune avec intelligence; ne moissonnant dans la fleur de l’âge ni injustice, ni orgueil ; mais la sagesse dans les retraites des Piérides. Et toi aussi, agitateur du globe, il aime à t’honorer, ô Poséidon, par sa passion pour les exercices équestres. Son cœur affable encore dans l’intimité des banquets, est plus doux qu’un rayon de miel.