Marmol, Zerhoune, Moulay Idris et Volubilis, v. 1550

Jbal Zarhun :
C’est une grande montagne fort belle et peuplée d’Azwaj, fort riches, belliqueux et un grand nombre, quoique les plus anciens habiatnts soient brabar, mais ils ne sont pas maintenant si illustres. Cette montagne commence à la plaine d’As-Says, à 3,5 lieues de Fàs et s’étend sur 10 lieues vers l’ouest, ayant en qq endroits 3,5 lieues de large. Elle parrait de loin comme une épaisse forêt de chênes et de hêtres très hauts, alors que ce ne sont que des oliviers. Elle dépend de Miknàs et contient plus de 40 bourgs et villages, hameaux épars parmi ces arbres.
Il y avait autrefois qq viles ; les naturels du pays sont très robustes et courageux, s’emploient bien au labourage, de sorte que pas un pouce de terre ne soit cultivé. Ils sont très blancs, et les femmes tiennent à être belles et bien parées et ont nombre de bracelets et pendants d’oreille d’or et d’argent. Ils font des étoffes de laine grossière, leur principal trafic, c’est l’huile, qu’ils portent à Fàs, Miknàs… Ils sont fort à al chasse au lion qu’ils prennent vivant et le mène à Fàs où on les court comme els taureaux en Espagne.

Tinlit :
C’est une ancienne ville romaine sur la crête, elle est ceinte de bonnes murailles de pierre taillée de plus de 2 lieues de tour. Elle fut détruite par les Miknàsâ et rétablie par Idris père du fondateur de Fàs, qjui en fit la capitale de toute la province, qu’on nommait alors Bulibile. Mais depuis que Fàs fut bâtie et que la puissance de ces Princes déclina, elle déchut de sa prmeière splendeur, et fut détruite à la fin par le Roi Yûsuf des Murabitîn, sans la repeupler. Les habitants se sont répandus dans la montagne et se sont étavlis en divers lieux, il ne reste que 15 ou 20 maisons autour de la Mosquée, avec qq fuqaha, pour honorer une sépulture qui est en grande vnération parmi ces barbares, et où l’on vient en pèlerinage de tous les côtés de la Mauritanie. On croit que c’est le tombeau du premier Idris. Il y a au milieu de la ville deux belles fontaines, qui descendent dans les vallées, où les Azwaj ont leurs habitations et leurs héritages.

Qsar Fira‘wn :
Su l’un des cimes de cette montagne, à 3 lieues de Tinlit, est une autre petite place, qui a été bâtie, à ce qu’on dit, par les Goths, quoi que les habitants attribuent la fondation à Fira‘wn, roi d’Egypte, d’où ils disent qu’elle a pris son nom, fondés sur l’autorité d’un historien arabe, qui fait 4 grands conquérants, dont celui-ci en est un. Mais on ne lit point dans l’Histoire, que Pharaon, ni les Egyptiens, aient jamais été maîtres de l’Afrique, et les historiens le splus célèbres le nomme le palais de Zirahun, et pas de Fira‘un. On voit encore en divers endroits des murailles et des inscriptions en lettres gothiques, qui font voir qu’elle a été bâtie par les goths. Prè de la ville passent 2 petites rivières qui sortent du haut de la montagne, et toutes les collines et vallées alentours sont couvertes d’oliviers et de prs hameaux d’Azwaj et de Brabar.
Elle a été ruinée en même temps que Tinlit, et comme ce speiples aiment mieux demeurer épars par la montagne que dans les villes, elle ne s’est point repeuplée. On tient un marché tous les mercredi, sur un tertre tout proche où l’on accourt de Fàs et Miknàs, mais ceux qui veulent y passer la nuit doivent prendre garde à cause des quantités de lions qui attaquent hommes et troupeaux.