Marmol, Haha et Sous, v. 1550

Hea (Haha)

On exporte lacire vers l’Europe à Safi

Le peuple de cette province est belliqueux, brutal, sans aucune police et sans cultiver ni vignes, ni jardins, quoi qu’il en put avoir de fort bons dans el svaléles à cause des fontaines et des ruisseaux qui y coulent.

 -Argan :

Il n’y plantent point d’oliviers et l’huile dont il se sert vient de noyaux d’un certain fruit, que portent des arbres épineux, nommés Arkan. Ce fruit est gros comme un gros abricot, et quelque fois davantage, et n’a que le noyau couvert d’une peau, qui reliuit la nuit comme une étoile, quand il est mûr. Les chèvres mangent de ce fruit et les Africains recueillent après, les noyaux dans leurs bergeries, parce qu’ils sont si durs que les chèvres en les peuvent casser, et les jettent tout entiers, et de l’amande on en fait l’huile que j’ai dit, qui pue et est de mauvais goût.

Ce peuple ne se pique point de lettres et personne n’y sait lire, que quelques al-Faqih […] il n’ya donc que quelques barbiers pour circoncire les enfants et faire le poil.

[…] Les jeunes gens se font raser les cheveux et la barbes, jusqu’à ce qu’ils se marient, et alors ils se laissent venir le poil de la barbe, et un toupet de cheveux au haut de la tête, par où les arabes disent, que les Mahométans seront connus au jour du Jugement

[…] Les femmes ont des vestes qu’ils appellent hayk et qui sont semblables aux vestes que portent les Turcs et els Maures par-dessus leurs habits, quoi qu’elles ne soient pas si fines et qq chemises de toile, fort longues et fort larges. Dans els maisons, si ce sont des femmes de condition, elels s’enveloppent d’un drap de toile rayé de soie et attaché sur le sein avec une agrafe d’argent ou de laiton, à al façon des boucles que l’on met au poitrail des chevaux, mais elles portent aux bras de grands bracelets d’argent et de gros anneaux de mêem au dessus de la cheville du pied.

Leu nourriture la plus ordinaire est de farine d’orge, qu’ils accomodent en 2 façons. Les uns en font du pain, qu’on cuit au four, comme en Europe, les autres de grandes galettes fort déliées, qu’on cuit au feu dans de sterrines, ou sur des tessons de pots cassés et on les mange aisni toutes chaudes avec du beurre et du miel, ou avec cette huile dont nous avons parlé, quelque fois avec des étuvées de chair de chèvre hachée, ou apr morceau, car ils n’ont pas de vaches et que les moutons sont fort rares.

Ils ont d’autres mets plus ordinaires comme le ‘asida, qu’on fait d »un morceau de pâte cuite avec de l’eau et du sel, on met dans une terrine cette eau et cette pâte cuite, puis on y fait un trou au milieu, qu’on emplit de beurre et d’huile et c’est la sauce où l’on trempe les morceaux, puis quand tout est mangé on avale le bouillon.

Il ya encore le Haswa, qui est fait de farine d’orge, cuite dans du lait ou du beurre frais […]

Mais la plus oprdinaire viande dont vivent les Africains et les Arabes est l’Al-Kuskusu […] ils ont quantité d’œuf et la poule n’y vaut que 8 à 10 maravedis. Et la douzaine environ moitié.

Quant ils veulent prendre un repas, ils s’assoient par terre, aussi bien les femmes que els hommes, et ayant mis au milieu d’eux une terrine, chacun y met la main de son côté (j’entends la droite, car ils tiennent que c’est un pêché mortel que de manger de la gauche à cause que c’est de celle-là qu’ils se lavent quand ils veulent faire leur oraison, leur religion en leur permet pas de manger avec des cuillers, quand c’est fait, ils lêchent leurs doigts et se frottent les mains l’une contre l’autre et c’est ainsi qu’isl s’essuient ca ils ne se servent ni de nappes, ni de serviettes, ni même de mouchoirs, et quand ils se lavent les maisn, ils ne les essuient point, mais les maintiennent en l’air jusqu’à ce qu’elle soient sèches

Ils sont si grossiers, qu’ayant tant de ruisseaux qui coulent des montagnes dans lesvallées, où ils pourraient faire des moulins, ils occupent leurs femmes à moudre chaque jour avec leurs bras ce qu’ils ont besoin de farine, dans de petits moulins de pierre qui se tournent avec une main. Ils n’ont point de savon, et ne savent ce que c’est, mais blanchissent leurs linges avec un certaine herbe qu’ils appellent Gazûl.

Ils n’ont eu connaissance des arquebuses et des arabalettes que depuis quelques années, qu’êtant obligés d’attaquer le Sharif dans ses guerres, quelques uns s’y sont dressés et ont de ces armes, mais en mauvais ordre, les cavaliers ont de grandes lances.

Description de Tednest et autres villes du Haha (p. 7) guerre du Sharif avec les arabes, les portugais, les maures

Jbal Hadîd :  Montagne divisant Haha et Dukkala.

Le peuple y est fort civil et facile à croire ce qu’on lui dit, pourvu qu’on le paye de raison. Comme j’y étais l’an 1542, voyant qu’ils étaient bien aise d’entendre parler de religion, je les entretins de nos religieux et comme je fus tombé sur la vie, l’abstinence et l’humilité du bienheureux St François, ils demeurèrent fort étonnés et les Al-Fâqih s’écrièrent : « que c’était un grand saint, et qu’on ne pouvait sans crime parler mal d »un si grand serviteur de Dieu.

 SÛS :

Cette province à l’Océan au Couchant, et les montagnes d’Atlas au septentrion, où elle se joint à la province de Haha, au Midy les Sables de Numidie et au Levant le grand fleuve de Sûs, qui la sépare de la province de Gazula, et contient la plus grande partie du Royaume de Marrakesh, si l’on y comprend le Draa et le Sûs Extrême. Le principal de cette province, qui est au Couchant vers le Maghrib, est un pays plein, qui s’arrose avec les eaux de ce fleuve, qu’on tire par des canaux et des rigoles, et ses rives sont bordées des meilleurs habitations du pays. Il y a quantité de blé, de torupeaux, et même de moulins à sucre, depuis le règne des Shurfa, qui est le meilleur trafic de tout le Royaume de marrakesh. Outre cela il y a de grands vergers et jardinages, et plusieurs palmeraies, quoi que les dattes n’en soient pas si bonnes que celles de Numidie. Tous les habitants sont Berbères de la tribu de Masmûda, et plus illustres que ceux de haha, par ce qu’ils sont plus riches et se traietent mieux, particulièrement ceux des villes, qui s’emploient aux sucres et au labourage. Quand les Shurfa eurent conquis la mauritanie Tingitane, l’aîné donna en partage cette province à son cadet, qui se fit appeler Roi du Sûs. Mais il en faisait hommage à son frère, ce qui dura quelques temps pendant lequel il rebâtit Tarudant et y établit sa Cour, prit le Cap d’Ager sur le Roi de Portugal et fit plusieurs autres choses qui lui acquirent l’amour de ces peuples. A la fin tournant ses armes contre son propre frère, il conquit le Royaume de marrakesh et ensuite celui de Fàs et se fit Seigneur de toute la Mauritanie Tingitane et de Libye, comme nous avons dit au second livre. On tire de Sûs le bon indigo qui sert aux teintures, l’alun, et le meilleur laiton que l’on nomme Sufi, sans parler des esclaves du Ganawua et de l’or de Tibar que les Nègres nomment Naqnakî, que les caravanes vont enlever tous les ans en ces quartiers.

Tarûdant :

Que les Maures nomment Taurant a été bâtie apr les anciens africains à 12 lieues de Tasawt à l’est et à 2 du grand atlas, au sud. Quoi qu’elle soit moindre que les autres en habitants, elle ne l’est pas en commerce et en magnificence, elle a été autrefois libre, mais elle fut assujétie par les Bnî Marin, lorsqu’ils se rendirent maîtres de ma MT et ils en firent la capitale de la Province et des contrées voisines, et l’embellirent fort.

Car le Gouverneur/Vice-Roi y faisait sa résidence à cause du commerce des Nègres et l’on y bâtit une fortesse où il y a de beaux appartements. La ville recouvra sa liberté par les chute des Bnî marin et se gouvertnait par 4 des principaux habitants qui se chanegaient tous els 6 mois. Elle était de la sorte lorsque les Shurfa s’en emparèrent, sous prétexte de faire la guerre aux chrétiens du cap d’Ager. Les habitants soint de bonnes gens qui s’habillent de drap et de toile, comme ceux de Marrakesh et il y a plusieurs marchands et artisans parmi eux. Le territoire de la ville ets grand et du côté du mont Atlas, il y a de grands villages berbères Masmuda, et vers le sud plusieurs Dwâr ou habitations d’Arabes avec une communauté de Berbères qui vivent sous des tentes et qui sont riches et belliqueux.

Leurs cghefs furent les premiers qui favorisèrent les Shurfa et qui les suivirent dans toutes leurs guerres, aussi eurent-ils le sprincipales charges. Ali bn Bkar en était, qui égorgea Mawlay Hmad et se spetits fils dans Murraksh lorsqu’il sut la mort du Sharîf. Tout le côté de cette province qui regarde la Libye appartient à ce speuples, et lorsque els habitants les veulent semer, il faut qu’ils leur en paient tribut. L’an 1511, les Shurfa ayant obtenu de ceux de Tarudant qu’ils leur entretiendraient 500 chevaux pour arrêter les courses des Chrétiens du Cap d’Ager et de leurs alliés à la faveur de ces troupes et des Zaragan et autres communautés de leur parti, ils se rendirent maîtres de la ville, après avoir gagné les principaux habitants, et ensuite de toutes les provinces voisines.

Le Sharif Mhammd étant depuis roi du Sûs, répara le smurs de la ville et du château, et y fit de nouvelles fortifications, la peuplant de marchands et d’artisans, que c’est aujourd’hui une de sprincipakles villes d’Afrique, où le sharif a son makhzen d’armes, son arsenal, et la plus grande partie de ses trésors, comme à l’endroit le plus sûr de son Etat.

Le Turc qui assassina le sharif Muhammad comme nous avons dit s’empara après de cette ville dont quelques-uns attribuent la fondation aux shurfa. Mais l’antiquité de ses murs et de se sbâtiments, et le rapports des Historiens témoignent le contraire.

Agadir :

Cette ville a été bâtie depuis peu, au bas d’un petit cap que fait le mont atlas, entre les villes de Masa et de Teftan, et qui le nommait autrefois le Cap Usagr, que Potlémée met à 7° 30’ // 29° 15’, et il y a un port assez bon pour els vaisseaux de haut bord. Cette place doit ses commencements à un gentilhomme portugais qui y bâtit à ses dépends un château de bois pour la sûreté de la pêche des morues, et d’autre poisson qui se prend en quantité sur cette côte. Il le nomma le château de Ste Croix ert les Maures, Dar Rumya, c’est-à-dire maison du Chrétien. Mais le Roi Don Manuel voyant l’importance de ce poste pour la navigation de ces mers et pour al conquête de l’Afrique, l’acheta et le fit élargir et enfermer de murs et de boulevards de pierre comme uen bonne ville et y mit un chevalier Portugais en garnison avec quantité de troupes et d’artillerie. De là, les Portugais faisant des courses partout, en la compagnie de certains arabes et africains qui s’étaient faits leurs vassaux, se fussent rendus maîtres du pays, sans la découverte des indes, qui leur était à lkeur avis plus fructueux. Cela coàntribua beaucoup à ‘lagrandissement des Shurfa qui eussent eu bien plus de peine à étyablir leur Empire si les Portugais eussent continué leurs conquêtes.

1517 Don Francisco de Castro, étant gouv du Cap Ager, les chrétiens de ces quartiers eurent quelques combats avec les Shurfa en la ciompagnie de deux chefs maures, Sidi Bû Ajas et Sidi Malayk et du Mazwar de Dra, jaloux de la prospérité des Shurfa. Mawlay Hmad courut donc les terres de svassaux du Roi de Portugal et brula leurs moissons. Mais Si Bû Ajaz sortant contre lui avec ses troupes, lui tua 30 chevaux et le mit en fuite ; de sorte qu’il l’envoya demander secrous à son père demeuré derrière le gros des troupes, ils pourrsuivirent ensemblent l’ennemi, et lui donnant bataille, le défirent.

Don Ferdinand […] l’attaqua donc au point du jour à l’improviste et l’ayant emporté d’emblée, la saccagea (sa place forte), après avoir tué ou pris tous ceux qui y étaient.