Lyautey aux chefs indigènes, octobre 1916

Je crois que vous vous êtes tous rendus compte que le régime d’ordre que nous avons apporté ici a rétabli la paix et développé d’une manière inconnue la richesse du pays sans toucher rien aux choses traditionnelles et respectables>, la religion d’abord, les coutumes familiales, les institutions.
Avant toutes chose, la puissance chérifienne a été rétablie dans tout son éclat et nous devons bénir Dieu d’avoir un Sultan qui, le premier, donne à tout son peuple l’exemple de la piété, de la justice et de la bonté, et auprès duquel, pour mon compte, je trouve toujours des avis si judicieux et un appui si constant.
Le Maghzen fortuné, les chefs héréditaires et les Pachas forment autour de lui comme une couronne éclatante de joyaux précieux, et vous savez tous avec quel soin, je m’attacherai toujours, ainsi que tous ceux qui collaborent avec moi, à ce que les rangs et les hiérarchies soient conservés et respectés, à ce que les gens et les choses restent à leurs places anciennes, à ce que ceux qui sont les chefs naturels commandent et à ceux que les autres obéissent.