Ibn Rushd, Cordoue, Tribus du Sahara, pillage, commerce de leur bétail, v. 1100

Différentes tribus du sahara de nomades ayant des troupeaux se pillent entre elles.

Peut-on leur acheter ces bêtes volées ?

Certaines sont offertes au Commandeur des Musulmans qui en prélève une partie pour les donner.

Peut-on les accepter ?

Le Commandeur des Musulmans peut-il les récompenser avec des cadeaux prélevés sur le trésor. Public ?

Ces nomades offrent des chameaux usurpés à leur Commandeur qui, placé à leut tête et aussi pillard qu’eux, en fait don au Commandeur des Croyants ; peut-on accepter de ce dernier ces chameaux volés quand il en fait cadeau ?

Ces gens ne pillent que ceux qui les pillent ou ont pillé leurs pères.

Réponse : On peut acheter ces bêtes dont les propriétaires légitimes sont inconnus et inconnaissables.

On peut accepter celles que le Commandeur des croyants reçoit et dont il fait cadeau.

Il a le droit de prélever sur le trésor public puisqu’il ne les accepte que pour en disposer au profit des Musulmans.

Mais le Prince (wali) du Commandeur des Croyants ne peut en accepter de ses administrés à moins qu’en échange il ne leur fasse des dons équivalents ; s’il en donne au Commandeur des Musulmans qui, à son tour, en fait cadeau à quelqu’un, il n’y a rien à redire.

Tout cela quelles que soient les modalités du pillage de ces animaux à moins que les ravisseurs ne connaissent leurs propriétaires légitimes auxquels, en l’occurrence, ils doivent les restituer ; celui qui le ferait deviendrait lui-même un véritable ravisseur !