Frederic II Hohenstaufen, Réponse au Rapport du Bailli Gilibert sur Malte, v. 1245 n-è

Nous avons appris de ton rapport que les Droits de Dohane de mer et terre levées à Malte sur l’import et l’export se montent annuellement à 1900 Tareni d’or ; les teintures à 800 T, la cabelle sur les tubae (potiers ?) à 800 T. Les Barbiers rapportent 340 T, la Cabelle sur le transport, etc… à 1390, les Cusies (monnayage) à 540 T, les villains de notre Curie, 2516 T, les épiciers 100 T, la cabelle sur les vanniers 150 T, la cabelle sur les 10 jardins de notre Curie 2741 T, la cabelle sur les 3 vergers 180 T, soit un total reçu de 10 901 T.

Tu nous informe également que les Droits de Dohane levés à Gaudisio sont annuellement de 500, les teintures à 260, les barbiers à 80, la cabelle sur les potiers à 170, la cabelle sur le madies (mu‘diya : barque de ferry) 300, sur les transports 600, le monnayage 145, les villains de notre curie 594, les moulins de notre curie 800, soit un total de 3781 Tareni d’or, la somme totale des revenus des Îles de Malte et Gaudisio sont de 14 681 T.

Ton rapport établit aussi que les terres agricoles de Malte se divisent en 40 paricoles et celles de Gaudisio en 15 paricoles, et que les villains saracènes des Îles paient annuellement à notre Curie la Quart Partie de tous leurs victuailles. Et tu trouves aussi, grâce à l’enquête instituée précédemment par Paulin de Malte que chaque année la solde et les victuailles des 150 Sergents formant la garnison des 3 Castri de nos Îles se monte à 11 000 tareni, parmi ces Sergents sont 25 marins, qui en cas de nécessité, peuvent armer deux Vackettes à notre service.

Tu rapporte de plus qu’il y a, à Malte, 47 familles de chrétiens, et 681 familles de Saracènes, et 25 juifs, et qu’à Gaudisio, ils y a 203 familles de chrétiens, 155 familles de Saracènes et 8 juifs.

Tonr rapport mentionne également que les 220 Sergents qui garnissent nos Castri dans les Îles reçoivent pour vivre, chaque mois, de froment de notre Curie, 35 salmes ; 70 femmes, étant les épouses de 70 des sergents susdits recevant pour vivre, de froment, chaque mois, 12 salmes. Que 5 « Granecters » et 60 serfs et ancilles de notre Curie sont députés aux Maramatta (Mramma : restauration) de notre curie ou à d’autres services notres des forteresses, et 4 « Curatuls » de nos terres, reçoivent de même pour vivre du froment de notre Curie, 12 salmes par mois, le montant total du blé pour les susnommés étant 59 salmes par mois, et tu établit aussi qu’ils reçoivent en sus chaque mois du fromage 9 Cantari, et de beurre, de viande et des condiments à volonté.

Et aussi que 84 serfs Gerbini (de Jerba) sont députés au service des Paricoles de notre Curie, 55 bergers de bœufs et vaches, 10 pâtres des moutons et chèvres de notre Curie, 2 valets, 3 muletiers et 12 serfs et ancilles travaillant pour nous, en tout 144 âmes, qui reçoivent chaque mois 50 salmes d’orge et que les 5 mules dans les 3 moulins du Castrum Maris de Malte, 4 ânes et 2 mules attachés à la boulangerie dudit Castrum, 2 étalons et 2 ânes reçoivent pour leur nourriture 13 salmes d’orge.

Et que dans le Castrum de la Cité de Malte il y a deux ânes et une mule appartenant au moulin et recevant chaque mois 1 salme d’orge, et dans le moulin du Castrum de Gaudisio, il y a 3 ânesses, 1 cheval de trait et 1 âne, et dans les 4 moulins taxés, 6 mules, recevant chaque mois 13 salmes d’orge ; et qu’il y a 32 ânes pour le transport de nos provisions, reçevant chaque mois 7 salmes d’orge, la somme totale de tout l’orge alloué à tous les susdits est de 84 salmes par mois.

Ton rapport mentionne aussi, que, après consultation de nos loyaux sujets des Îles, tu as jugé possible d’accroitre le nombre des Sergents dans nos trois Places Fortes de 20 unités, laquelle décision nous approuvons, s’ils sont nécessaire.

Ton rapport établie également que les hommes des Îles ont des Moeurs et Constitutions différentes des autres hommes de notre royaume de Sicile, et tu as demandé à Notre Excellence des indications. Ce à quoi nous répondons que, si tu trouves qu’il conviendrait d’avantage à notre Curie qu’ils soient attachés à nos Constritutions Sacrées et ainsi qu’il prévaut parmi le reste de nos fidèles siciliens, alors tu les inciteras à vivre comme les autres siciliens, mais si leurs usages actuels facilientent la tâche de la Curie, alors tu les autoriseras à continuer comme ils en sont accoutumés, dans tous les cas, fait ce qui est le mieux pour notre Curie.

Tu as aussi rapporté que tu avais été informé par nos fidèles, que nombre d’insulaires des Îles ont enfreints les Droits de notre « Demaine », mais que tu te retenais de procéder contre eux sans Mandat de notre part. Comme notre pratique est de conserver intact les droits de tous nos fidèles, nous ne ferons, ni ne permettrons à d’autres d’enfreindre nos droits. Donc, nous ordonnons que tu enquêtes et que tu t’assure de ce que sont nos droits, et, si tu trouves qu’ils ont été enfreints, tu devras, où ce sera nécessaire, mener les coupables en Justice.