Al-Idrissi, Iles et Malte, v. 1150 n-è

Climat IV, 2ème Section :

Cossra est une île fortifiée. Il y a des puits, des rivages et des oliviers. On y trouve beaucoup de chèvres sauvages qui fuient à l’aspect des hommes. Il y a du côté du midi un port très-abrité contre plusieurs vents.

Précisément vers l’orient et à 100 milles de cette île est celle de Ghodos (Gozzo), où se trouve un bon ancrage.

De là on se rend à une petite île nommée Koumena (Comino), à l’orient de laquelle est Malte, île considérable et remarquable par la bonté de son port situé à l’orient de l’île, « auprès duquel est une ville.

L’île abonde en pâturages et en troupeaux de moutons, en fruits et en miel. De là au point le plus voisin de la Sicile, c’est-à-dire au lieu dit Akeronta, on compte 80 milles. Après Malte, en se dirigeant vers l’orient et vers le midi, il n’existe point d’autre île que celle de Crète.

Quant à Lampedouse la distance qui sépare cette île du point le plus rapproché de l’Afrique , c’est-à-dire de Caboudia, est de 2 journées de navigation.

Lampedouse possède un port abrité contre tous les vents  et capable de contenir des flottes nombreuses. Ce port est situé au sud-ouest de l’île, où l’on ne trouve d’ailleurs aucune espèce de fruits ni d’animaux. A 5 milles du côté du nord, en tirant un peu vers l’ouest de Lampedouse, est une jolie île qu on nomme île du Livre et qui est très-agréable. De là à Nemousa (Linosa), en se dirigeant vers le nord-nord-est, on compte 3o milles. Il n’existe à Nemousa ni port ni arbres, mais « quelques champs ensemencés. Le mouillage y est dangereux. »

De l’île de Ghodos à Nemousa  on compte 2 journées de navigation. Grâces à Dieu, après avoir sommairement traité de ces diverses îles en indiquant ce qu’elles offrent de remarquable , il nous reste maintenant à parler de -la noble Sicile