Ambassade au Yemen de Théophile l’Indien, envoyé par Constance II, v. 340, sous le règne (324-375) de Tha’rân Yuhan‘im/Yun‘im, fils de Dhamar ‘Alî Yuhabirr (321-324), fondateur de la XIIè dynastie (321-463), règne parfois avec son oncle Tha’rân Ayfa‘ et un certain Dhamar ‘Alî Ayfa‘ ; le père de (Hassân) Malkî Karib Yuha’min (375-400), qui se convertit au judaïsme rahmaniste.
IV. [Philostorgius] dit que Constance envoya des ambassadeurs à ceux qu’on appelait autrefois Sabéens, mais qui sont aujourd’hui connu comme Homérites, une tribu qui descend d’Abraham par Keturah.
A propos du territoire qu’ils habitent, il dit que les Grecs l’appellent “Arabia Magna” et “Arabia Felix,” et qu’il s’étend jusqu’aux régions les plus éloignées de l’Océan.
Sa métropole, dit-il, est Saba, la cite d’où vint la reine de Sheba pour visiter Solomon. Cette tribu fait partie de la famille des Israelites, et pratique la circoncision au huitième jour ; mais ils offrent aussi des sacrifices au soleil et à la lune, et aux Dieux indigènes de la contrée.
Constance, selon lui, leur envoya une ambassade, dans le but de les conduire à adopter la vraie religion. Le roi détermina, pour atteindre cet objectif de se conciliar le roi de ce people par de magnifiques présents et des paroles d’une noble persuasion, et ensuite de profiter de l’occasion pour semer immédiatement les graines de la religion.
Il demanda également l’autorisation d’édifier des églises also asked for licence to build churches pour les Romains qui y viendraient par mer, et les habitants du pays qui souhaiteraient embrasser la foi chrétienne.
A la tête de cette ambassade il placa Theophile l’Indien, qui avait été envoyé très jeune comme otage des Divéens aux Romains, lorsque Constantin était à la tête de l’empire. L’île appelée Divus, fait partie de leur territoire, et ses habitants sont appelés Indiens.
En outre, il raconte que ce Théophile, ayant passé une longue vie chez les Romains, avait formé son caractère sur le modèle de la plus stricte et parfaite vertu, et embrassé la vraie foi en Dieu ; mais il ajoute qu’il avait choisi la vie monastique, et avait été promu au diaconat des mains d’Eusèbe. […] Mais par la suite, ayant entrepris cette ambassade, il fut investi par les hommes de son propre parti, à la dignité épiscopale.
Mais Constance, désirant embellir l’ambassade d’une splendeur particulière, fit embarquer sur leurs navires 200 chevaux de Cappadoce bien dressés, et envoya avec eux de nombreux autres présents, avec le double objectif de faire spectacle imposant et de se concilier les sentiments du peuple. En conséquence, Théophile, à son arrivée parmi les Sabéens, s’efforça de persuader le chef de la tribu de devenir chrétien, et de mettre un terme aux errements du paganisme.
A ce moment, la fraude et la malice coutumière des Juifs fut contrainte de se réduire à un profond silence, dès que Théophile eut par une ou deux occasions prouvé par ses merveilleux miracles la vérité de la foi chrétienne.
L’ambassade s’avéra un succès ; car le prince de la nation, par sincère conviction, vint à la vraie religion, et construisit 3 églises dans le quartier, non pas, cependant, avec l’argent que les ambassadeurs de l’empereur avaient apporté avec eux, mais sur les sommes qu’il fournit volontairement de ses ressources privées, avec une lutte louable de montrer que son zèle était une récompense pour les merveilles accomplies par Théophile.
Une de ces églises, il l’érigea dans un endroit appelé Tapharum, métropole de leur nation : une autre à l’endroit où se tenait le comptoir du commerce romain, du côté de la mer extérieure. Cet endroit est appelé Adane ; et c’est l’endroit où tout le monde a l’habitude de débarquer lorsqu’il quitte le territoire romain.
La troisième église il l’a construisit dans une autre partie du district, où se tenait le comptoir du commerce Perse, aux débouchés de la mer de Perse, qui se trouve le long de ces pays.
V. Théophile, ayant tout arrangé parmi les Homerites selon ses capacités et les circonstances, et après avoir consacré les églises et les avoir ornées de décorations comme qu’il le pouvait, rallia l’île de Divus, qui, comme nous l’avons montré ci-dessus, était son pays natal. […]
VI. De cette Arabia Magna, Théophile se rendit auprès des Éthiopiens qui sont appelés Auxumites, qui habitent le long de la côte, près de l’entrée de la mer Rouge […]
Sur la côte au-delà de ce golfe de la mer Rouge, et sur sa rive gauche, habitent les Auxumites, d’après leur métropole, qui porte le nom d’Auxumis.
A côté de ces Auxumites, mais à l’est, habitent les Syriens, qui s’étirent vers l’autre océan, et qui sont ainsi appelé même par les hommes de ces régions. Car Alexandre le Grand de Macédoine les y a placés après les avoir enlevés de Syrie ; et ils utilisent encore leur langue syrienne héréditaire.
En outre, ils sont tous d’une couleur très sombre, en raison des rayons verticaux du soleil. Parmi ceux-ci, le bois de casia et le casia commun poussent dans la plus grande abondance, ainsi que le Cassamum et la cannelle. Dans cette même région, aussi, il ya une abondance d’éléphants.
Théophile ne pénétra pas aussi loin chez ces peuples, mais il vint aux Auxumites, et, ayant, tout ordonnancé correctement, de là, il repartit vers le territoire des Romains : et après son retour, il fut chargé d’honneurs par l’empereur; il ne reçut aucune charge de siège épiscopal ; mais il est considéré par les adeptes de sa propre secte, comme un exemple public d’excellence.