PLINE, VI, Arménie, v. 70 n-è

La grande Arménie, qui commence aux monts Paryadres, est séparée, comme nous l’avons dit, de la Cappadoce par l’Euphrate, et, quand l’Euphrate s’éloigne de la Mésopotamie, par le Tigre, fleuve non moins célèbre. Elle donne naissance à l’un et à l’autre, et forme le commencement de la Mésopotamie, qui doit s’étendre entre les deux fleuves; là l’intervalle est occupé par les Arabes Aroéens. Elle étend ainsi sa frontière jusqu’à l’Adiabène ; séparée de cette province par une chaîne transversale, elle s’étend en largeur à gauche jusqu’au fleuve Cyrus, passant au delà du fleuve Araxe ; en longueur jusqu’à la petite Arménie, dont elle est séparée par le fleuve Absarus se jetant dans le Pont-Euxin, et par les monts Paryadres donnant naissance à l’Apsarus.

Le Cyrus (Kour) naît dans les montagnes des Héniochiens, qui ont été appelées par d’autres Coraxiques ; l’Araxe, dans les mêmes montagnes que l’Euphrate, 6.000 pas d’intervalle: accru de la rivière Musis, il se jette lui-même, ainsi que plusieurs auteurs l’ont dit, dans le Cyrus, qui l’emporte à la mer Caspienne.

Villes célèbres dans la petite Arménie : Césarée, Aza, Nicopolis ; dans la grande : Armosate, voisine de l’Euphrate : Carcathiocerta, voisine du Tigre : Tigranocerta ; sur un plateau : Artaxata, en plaine auprès de l’Araxe.

Aufidius a évalué l’étendue de l’Arménie entière à 5.000.000 de pas; l’empereur Claude en porte la longueur, depuis Dascusa jusqu’au bord de la mer Caspienne, à 1.3000.000 pas ; la largeur à la moitié, depuis Tigranocerta jusqu’à l’Ibérie. Ce qui est certain, c’est qu’elle est divisée en préfectures, appelées stratégies, dont quelques-unes formaient jadis des royaumes ; elles sont au nombre de 120, et portent des noms barbares. A l’orient, l’Arménie est bornée, mais non immédiatement, par les monts Cérauniens et l’Adiabène; l’espace intermédiaire est occupé par les Sophènes ;

Au delà des Sophènes sont les montagnes, et au delà des montages est l’Adiabène. Sur les pentes les plus voisines de l’Arménie sont les Ménobardiens et les Moschènes. L’Adiabène est entourée par le Tigre et des montagnes inaccessibles, elle a à sa gauche le pays des Mèdes, et en perspective la mer Caspienne, laquelle, comme nous le dirons en son lieu, provient de l’Océan, et est entourée tout entière par la chaîne du Caucase. Maintenant énumérons les peuples qui habitent sur les limites l’Arménie.