Michel le Syrien, Constantin V Isaurien et les Arméniens, v. 1175

L’empereur Constantin était très versé dans les Écritures et avait l’esprit très délié. Aussi, il pratiquait secrètement l’orthodoxie (sic). A la mort de sa femme, lorsqu’on voulut l’engager à se remarie r:
« Il ne convient pas, dit-il, à un prince de régner, après avoir contracté un second mariage. Mettez mon fils sur le trône et je me rendrai à vos exigences. »
On couronna alors Léon ; mais son père ne cessa point pour cela de veiller aux soins de l’empire. Léon (sic : Constantin) se mit à la tête de son armée, et fit sortir de Mélitène, les Arméniens et les Syriens qu’il emmena dans son empire, en disant :
« Ils sont chrétiens, qu’ils vivent au milieu de nous comme des frères. »
Comme les Romains lui faisaient à ce propos des représentations, en disant :
« Nous ne sommes pas leurs frères, nous les haïssons et les maudissons, »
l’empereur demanda l’exposé de leur foi qu’ils donnèrent par écrit, en se tenant à l’unité de la nature, de la volonté et de l’opération d’un seul et même Verbe. L’empereur les approuva et donna l’ordre de convoquer un concile qu’on appelle le septième.
On procéda à l’examen et on ne put nullement porter atteinte à la profession de foi des orthodoxes. L’empereur dit au concile :
« Je tiens à ce que deux choses soient décidées, l’abolition du concile de Chalcédoine et du culte des images.»
On se prosterna à ses pieds :
« Il nous est impossible de souscrire à cette décision, répondit-on, quand même ton intention serait de nous immoler. »
L’empereur dit alors :
« Je jure par Dieu que si vous ne supprimez pas au moins ce que Maxime le nestorien a inventé, je ne suis plus avec vous. »
Ils cédèrent sur ce point et prononcèrent la condamnation de Maxime qui attribuait deux volontés et deux opérations au Christ. C’est à cause de cela que beaucoup de Romains n’ont aucune considération pour le septième concile. L’empereur dit alors aux orthodoxes :
« Allez dans votre pays d’où je vous ai tirés, afin qu’à ma mort, on ne vous persécute point »
Il leur donna des provisions et des présents et ils s’en allèrent en paix.
[…]
(En 775) Léon envoya des troupes dans la Mésopotamie d’où il tira les Arméniens et les Syriens, chrétiens orthodoxes, qu’il fit établir avec lui dans la Thrace.