Tabari, XXII : Sous ‘Abd al-Malik (an 77/696) : Deux Taghlibis : Qabisa et ‘Attâb contre le bakri Shabîb le kharijite, v. 910 n-è

XXII, Discours de Qabîsa at-Taghlibi à al-Hajjâj sur le sujet du kharijite Shabîb adh-Dhuhlî [b. Shaybân b. Bakr b. Wâ’il] ; 97 (II, 944-5), 696

Al-Hajjâj somma les notables des Kûfites, parmi eux Zuhr b. Hawiyya as-Sa‘dî des Banû al-A‘raj et Qabîsa b. Wâliq at-Taghlibi, et demanda leur opinion sur la personne qu’il devrait envoyer pour commander cette armée. Ils répondirent :

« Ton opinion sera la meilleure, ô Commandeur ! »

Il déclara : « J’ai envoyé ‘Attâb b. Warqâ’ [at-Tamîmî], il arrivera à vous ce soir ou demain soir ; il partira avec les hommes. »

Zuhra b. Hawwiyya déclara : « Puisse Dieu apporter la prospérité au Commandeur, tu les as frappé de la uste pierre ! Non, par Dieu, il ne reviendra à toi que lorsqu’il aura achevé la victoire ou aura été tué ! »

Puis Qabîsa b. Wâliq dit : « Je te donnerai mon opinion ; si elle est incorrecte, elle n’est que le résultat de mon effort sincère de conseiller le Commandeur des Croyants, le Commandeur et tous les Muslims, si elle est correcte, c’est Dieu qui m’y aura conduit : il y a des discussions entre nous, et entre les hommes, que cette armée t’a été envoyée du Shâm, les Kûfites ayant été défaits et déroutés, et se sont montré court en endurance et indifférent à la honte de la fuite, comme si leurs cœurs n’étaient pas en eux, mais en d’autres gens. Peut-être décideras-tu d’envoyer à cette tienne armée qui t’a été fournie des Shâmis, les confortant d’être sur leurs gardes et de ne jamais camper pou la nuit sans se préparer à une attaque nocturne contre eux. Tu combats un homme malicieux et retord, toujours en mouvement. Tu as mobilisé les Kûfites contre lui, en qui tu n’es pas entièrement confiant et leurs camarades sont ces troupes qui t’ont été envoyées de Shâm. Lorsque Shabîb est dans une région, soudain, il surgit en une autre ; et je ne ressens aucune assurance qu’il ne vienne à eux par surprise. Mais s’ils périssent, nous périrons, et l’Iraq périra ! »

Al-Hajjâj déclara : « Tu m’impressionne ! Ceci démonte l’excellence de ton jugement et constitue un excellent conseil ! »

[…]

XXII, 101-4, 696 (II, 950-2) Les Taghlib marwanides de ‘Attâb et les Taghlib kharijites de Shabîb

Les espions de ‘Attâb b. Warqâ’ étaient venus à lui et l’informèrent que Shabîb avait avancé sur lui, et conduisait toutes les troupes et les déployait dans la bataille. Du preier jour qu’il campa là, il fit creuser une tranchée, mais, chaque jour il agissait comme s’ild evait marcher contre Shabîb à al-Madâ’in ; informé de cela, Shabîb déclara :

« Je préférerais marcher contre lui que de l’avoir qui marche contre moi ! » et il se rendit jusqu’à lui. Lorsque ‘Attâb aligna ses troupes, il nomma Muhammad b. ‘Abd ar-Rahmân b. Sa‘îd b. Qays [al-Hamdânî, il dirigeait le quartier des Hamdân et Tamîm de Râm-Hurmuz] sur son aile droite, lui disant :

« Ô, fils de mon frère, tu es un homme noble, alors reste inébranlable, et lutte pour cette constance ! »

‘Attâb déclara à Qâbîsa b. Wâliq, qui était à cette époque le chef d’un tiers des Banû Taghlib : « Occupe-toi de mon aile gauche pour moi ! »

Mais Qabîsa répondit : « Je suis un vieil homme, et c’est un effort de seulement me tenir debout sur mon étendard. Ma force m’a quitté, et je ne peux me tenir debout sans support. Mais il y a ‘Ubaydallah b. al-Hulays et Nu‘aym b. ‘Ulaym, tous deux Taghlibîtes » _chacun d’eux étaient chefs d’un tiers des Taghlib_.

Qabîsa déclara : « Nomme celui d’entre eux deux que tu préfères, et qui que ce soit que tu nomme, tu nommes un home résolu, déterminé et capable. »’

‘Attâb nomma alors Nu‘aym b. ‘Ulaym sur l’aile gauche ; il nomma Hanzala b. al-Hârith al-Yarbû‘î, le cousin paternel de ‘Attâb, et le Shaykh de son clan, sur l’infanterie et les aligna en trois rangées, un rang d’hommes avec des épées, un rang de lancier et un rang d’archers. ‘Attâb vint alors sur la ligne entière, de l’aile droite à la gauche, passant successivement par les hommes de chaque niveau et leur intimant la crinte de Dieu, les chargeant de rester feme et leur faisant des sermons.

[…]

‘Attâb vint alors et s’assit au centre, ayant à ses côtés Zuhra b. Hawiyya, qui était aussi assis, ‘Abd ar-Rahmân b. Muhammad b. al-Ash‘ath et Abû Bakr b. Muhammad b. Abî Jahm al-‘Adawî [Banû ‘Adî b. Ka‘b des Quraysh]. Shabîb aavança avec 600 homms, 400 étant restés derière, il déclara : « Ceux qui sont resté derrière sont ceux dont je ne me préoccupe pas de les voir parmi nous ! »

Il plaça Suwayd b. Sulaym avec 200 hommes sur l’aile gauche et plaça MuHallil b. Wâ’il avec 200 hommes au centre et lui-même prit l’aile droite avec 200 hommes. C’était entre le Mughrib et le A‘shâ’ et la lune était sortie. Shabîb appela le camp adverse : « A qui sont ces étendards ! »

Ils répondirent : « Les étendards des Rabî‘a ! »

Shabîb dit : « Voici des étendards qui furent bien souvent du côté de la vérité, mais ont aussi souvent été du côté du Faux, ils auront eu une portion de chaque ! Par Dieu, je m’acharnerai contre vous et j’aurais ma récompense pour avoir fait ansi ! Vous êtes des Rabî‘a mais je syus Shabîb ! Je suis Abû Mudallah ! Nul Jugement sinon celui de Dieu ! Dresse-toi si tu le veux ! »

Puis il les chargea depuis une digue devant la tranchée et brisa leur ligne. Les porte-étendards de Qabîsa b. Wâliq, ‘Ubayd [-Allah] b. al-Hulays et Nu‘aym b. ‘Ulaym restèrent sur leur position et furent tués, et l’aile gauche toute entière fut entièrement repoussée. Les hommes des Banû Taghlib s’appelaient les uns les autres : « Qabîsa b. Wâliq a été tué ! »

Shabîb dit : « Vous avez tué Qabîsa b. Wâliq at-Taghlibî, Ô compagnie de Muslims ! Dieu a dit : ‘Et récite leur la prophétie de celui à qui Nous délivrâmes nos Ayât, mais qui s’en défit en sote que, pris à sa suite par le Démo, il fut parmi les Errants.’ La même chose pourrait décrire votre parent Qabîsa b. Wâliq, il vint au Prophète pour se soumettre, puis vint avec les infidèles pour te combattre ! »

Puis Shabîb vint auprès de son corps et dit :

« Hélas pour toi ! Si tu t’étais tenu à ta première Soumission (Islâm), tu aurais eu un meilleur destin ! »

Puis il attaqua ‘Attâb b. Warqâ’ deuis la gauche, tandus que Suwayd b. Sulaym ttauait à droite, qui était sous le commandement de Muhammad b. ‘Abd ar-rahmân. Ce dernier combattit sur la droite avec les hommes des Banû Tamîm et Hamdân ; ils combattirent fort bien et se préservèrent jusqu’à ce que l’information de la mort de ‘Attâb b. Warqâ’ leur parvint, alors ils se dispersèrent. ‘Attâb, pendant ce temps, était toujours assis sur son tpis au centre, avec Zuhra b. Hawiyya, lorsque Shabîb fondit soudain sur les troupes du centre.

‘Attâb déclara : « Ô Zuhra b. Hawiyya, voici le jour du grand nombre et du faible profit ! Hélas ! Avoir 500 cavaliers de  ce genre d’hommes des Tamîm avec moi plutôt que cette armée entière ! N’y at-il personne qui puisse rester constant devant l’ennemi ? N’y a-t-il personne qui puisse regarder plus loin que lui-même ?_car ils s’étaient dispersé et l’avaient abandonné.

Zuhra lui dit : « Bien parlé, ‘Attâb ! Tu as fait comme on l’aurait espéré de toi ! Par Dieu, Par Dieu ! Si tu t’étais retourné et les avait fui, tu n’aurais pas duré longtemps ! Réjouis-toi, car j’espère que Dieu puisse nous avoir destiné le martyr à la fin de nos vies. »

‘Attâb répliqua : « Puisse Dieu te garantir la meilleure récompense qu’il garantit pour la bonne œuvre ! »

C’est ainsi qu’ils s’encourageaient mutuellement à la ferveur religieuse jusqu’à ce que Shabîb s’approche encore plus. Aolors ‘Attâb se projetta en avant avec une petite bandequi se tenaient avec lui, la plupart des troupes s’étant dispersés à droite et à gauche. ‘Ammâr b. Yazîd al-Kalbî, un médinois, lui déclara :

« Puisse Dieu te causer la psopérité ! ‘Abd ar-rahmân b. Muhammad a déserté et de nombreux hommes l’ont rejoint ! »

‘Attâb répondit : « Il a fuit devant et les jeunes hommes ne me semblent pas, alors, trop inquiets de ce qu’il a fait ! »

Puis il les combattit un moment, en disant :

« Je n’ai jamais vu un jour de bataille comme celui-ci ! Et je n’ai jamais non plus été aussi tenté ! Jamais je n’ai vu aussi peu d’hommes combattre et autant abandonner et s’enfuir ! »

Il fut informé par un homme des Banû Taghlib, un compagnon de Shabîb des Banû Zayd [-Allât] b. ‘Amr appelé ‘Âmir b. ‘Amr b. ‘Abd ‘Amr dont un de ses parents avait été tué par ‘Attâb, il était un des cavaliers, et vint à Shabîb et lui dit :

« Par Dieu, je pense que cet homme qui parle est ‘Attâb b. Warqâ’ ! »

Il l’attaqua avec ses lanciers et il tomba ; c’est à lui que fut assignée la tâche de le tuer.

Les chevaux piétinèrent Zuhra b. Hawiyya ; bien qu’il essaya de se protéger avec son épée, il était un vieil homme incapable de se lever, et al-FaDl b. ‘Âmir ash-Shaybânî arriva à lui et le tua.

[…]