Synodicon Oriental, Interdiction du prêt à intérêt et de l’usure dans les synodes irakiens, 410, 556 et 585 n-è

p.263-4 : Premier synode de l’église d’Orient (dans le pays des perses), 410

I. De l’élection, et de la règle selon laquelle les évêques doivent recevoir l’imposition des mains.

Si un évêque a été établi par un ou par deux évêques, celui qui a été ordonné et celui qui a fait 1’ordination doivent être déposés. — Toutes les fois qu’on doit établir un évêque, que les évêques s’assemblent dans la ville, qu’ils se concertent ensemble, qu’ils demandent et qu’ils recherchent un homme qui prend soin des pauvres, qui reçoit les étrangers, qui soulage les opprimés, qui nourrit les orphelins et les veuves, qui ne donne pas son argent à usure, qui ne reçoit pas de present, et ne fait point acception de personne dans le jugement, qui se tient éloigné de l’orgueil et de la gloutonnerie, versé dans l’éloquence et la sagesse, militant jour et nuit la doctrine des Ecritures, possédant l’intelligence et le jugement nécessaires pour diriger toutes les choses de l’église requises pour le ministère.

[…]

IV. Des clercs qui s’adonnent au gain déshonnête.

Nous observerons aussi volontiers ce qui est present dans le Synode au sujet des gains déshonnêtes, des intérêts et de 1’usure. Désormais, tout homme faisant partie du ministère de l’Eglise, quel que soit son rang dans le clergé, qui se servira de l’usure et de l’intérêt, deviendra étranger au ministère, et il n’aura plus de participation avec nous. […]

p.412 ; Synode de l’Orient de 585

XV. De ceux qui prêtent à intérêt et cherchent à accroître leurs richesses par l’usure qui ne convient point aux fidèles.

Les Livres divins recommandent avec beaucoup de soin et prescrivent aux fidèles de se garder de prendre l’intérêt qui est un enfant stérile, incapable de produire : car il n’est pas de nature à engendrer. Beaucoup de ceux qui reçurent cet avertissement évitèrent ce reproche. Nous blâmons d’autant plus ceux qui pratiquent cette injustice qu’on appelle usure. Ces choses ont été interdites, en vertu des préceptes divins, par les Pères de l’église dans les canons des synodes qui se tinrent en divers temps ; car ils comprirent la fraude qui résulte de 1’usure qui progresse et ravage comme le mal de la gangrène, et s’empare des biens d’autrui, comme celle-ci des autres parties voisines du corps. Si l’on peut à peine retenir les biens acquis en justice, à quoi servira à l’homme de multiplier ses possessions en se rendant coupable par des moyens qui provoquent la colère? Et si le juste vivra à peine, que fera l’impie, le pécheur, 1’avare ? Sur la demande des emprunteurs pauvres et à cause de leur grande indigence, maintes fois les directeurs de l’Eglise eux-mêmes s’abstinrent de blâmer et de reprendre les préteurs qui prenaient un intérêt modéré. II y en a qui prennent un centième ; d’autres vont encore plus loin dans la clémence ; d’autres même se sont encore élevés plus haut et enfoncés plus avant dans la miséricorde, sachant bien qu’ils ne seront pas fraudés par celui qui a dit qu’on ferait miséricorde aux miséricordieux. Mais d’autres, oubliant ce qui est convenable, agissent sans miséricorde et ajoutant démesurément l’intérêt au capital, ils prennent soigneusement l’intérêt de l’intérêt.
Nous enseignons donc et nous prescrivons, comme nous en avons le devoir, que nul d’entre les fidèles ne prenne l’usure Si quelqu’un est porté à prendre l’intérêt, ayant détourné ses yeux de ce qui est la perfection, qu’il prenne garde de devenir lui-même débiteur en prêtant et en prenant frauduleusement comme l’avare qui n’est jamais rassasié et qui ne profite de rien. Celui qui ose dépasser la mesure, comme un homme sans pitié se rend lui-même débiteur (de Dieu) et attire le mépris sur sa famille.

XVI. Des clercs et des religieux qui cherchent à accroitre leurs biens par l’intérêt et l’usure.

Nous avons proposé universellement la doctrine utile qui convient et qui s’applique à la vie chrétienne, à tous les fidèles, pour qu’ils ne cherchent pas à accroître leur fortune par les moyens sordides de l’intérêt immodéré ou de l’usure qui est odieuse à tous les hommes honnêtes et droits. Maintenant nous nous occupons de la conduite plus élevée qui convient aux prêtres. — Nous prescrivons que celui qui est employé au ministère de l‘Eglise mène une conduite élevée en rapport avec la grandeur de son ministère, et qu’il ne pratique en aucune façon ni l’intérêt, ni l’usure, de sorte qu’il lui soit facile, comme docteur de la miséricorde, d’instruire les autres qui sont les disciples des prêtres et des princes des prêtres.

[…]

p.439-440 ; Synode de Mar Yshô‘-Yahb, 585

XII. S’U est permit ou non de prendre l’intérêt et de demander l’usure; combien et comment on doit prendre, lorsqu’il est permit de le prendre.

Les Livres saints avertissent maintes fois les fidèles de ne point faire entrer dans le soin de leur fortune l’intérêt ou l’usure ; car c’est la manière d’agir qui accompagne l’avarice, racine de tous les maux.
Elle entraîne souvent et, pour ainsi dire, transforme 1’usure et l’accroissement de l’argent en une cupidité qui est une véritable idolâtrie. II en est parmi les fidèles qui se gardent sagement de jamais prendre l’intérêt ou l’usure, parce qu’ils préfèrent une bonne réputation, qui méritera une bonne récompense, à l’argent coupable qui méritera un supplice sans fin.
Mais d’autres, d’eux-mêmes et sans en avoir obtenu l’autorisation, prennent l’intérêt selon le taux qu’ils ont eux-mêmes déterminé et proclamé, en disant : « Nous prenons la centième de l’Eglise » et ils fixent 1’usure avidement, comme des païens : ce qui est blâmable et méprisable et ne doit point avoir lieu parmi les Chrétiens, comme étant contraire à l’oeuvre de propitiation. Quant à la centesime de l‘Eglise qu’ils prétendent prendre, les directeurs de l’Eglise l’ont tolérée en faveur des pauvres ; car la plupart des pauvres, pour ne pas dire tous, demandent habituellement aux créanciers de leur donner a intérêt pour n’être pas repoussés, et souvent pour les décider. Mais il convient aux fidèles de pratiquer ce qui est parfait, ainsi que nous l’avons clairement exposé bien que brièvement, d’après l’autorité’ des Livres saints. Si quelqu’un pense ou agit autrement, alors même qu’il détournerait les yeux de son intelligence de ce qui est parfait, qu’il craigne de mettre trop d’empressement à acquérir effectivement quelque chose de transitoire; et s’il prend l‘intérêt, cet enfant stérile qui est contraint de produire contrairement à sa nature, selon ce qui est appelé la centime de l’Eglise, qu’il ait du moins pitié des pauvres et de sa bonne renommée plus que de sa bourse périssable et maudite ; qu’il ne multiplie pas l’intérêt ; quant à l’usure, qu’il ne la pratique en aucune façon, car son châtiment est cruel. […]

p.558 ; Canons de Mar Aba, 556

XXI. — De même, au sujet des gains déshonnêtes, des intérêts et de l’usure, nous observons avec plaisir ce qui est prescrit par le saint Synode, c’est-à-dire que tout homme faisant partie du ministère de l’Eglise, quel que soit son rang dans le clergé, qui se servira de l’intérêt et de l’usure, deviendra étranger au ministère et à toute participation avec nous.