Sophronios, Sermon du Baptême, 636-7 n-è

[…] Mais les circonstances actuelles me forcent à réfléchir différemment sur notre mode de vie.

Pour quelle raison les guerres s’abattent-elles entre nous ? Pourquoi les raids barbares abondent-ils ? Pourquoi les troupes des Sarracènes nous attaquent-elles ? Pourquoi y-a-t-il tant de destructions et de pillages ? Pourquoi ces effusions incessantes de sang humain ? Pourquoi les oiseaux du ciel dévorant les corps humains ? Pourquoi les églises mises à bas ? Pourquoi la croix est-elle raillée ? Pourquoi Christ, qui est le dispensateur de toutes bonnes choses et le fournisseur de cette gaieté qui est la nôtre, est-il blasphémé par des bouches “d’Ethnikoi” ?

Afin qu’il se plaigne justement de nous : « A cause de toi, mon nom fut blasphémé parmi les païens ! », et c’est la pire de toutes les terribles choses qui soient arrivés sur nous.

C’est pourquoi les Saracènes vengeurs et haïssant-Dieu, dont l’abomination de la désolation fut clairement prédite à nous par les prophètes, envahissent les lieux qui ne leur sont pas autorisés, pillent les villes, dévastent les champs, incendient les villages, mettent le feu aux saintes églises, renversent les monastères sacrés, s’attaquent aux armées romaines déployées contre eux, et dans le combat, enlèvent les trophées et ajoutent victoires aux victoires.

En outre, ils s’élevèrent de plus en plus contre nous et accrurent leur blasphème du Christ et de l’Église, et proférèrent des blasphèmes impies contre Dieu. Ceux des ennemis de Dieu qui peuvent se prévaloir sur tout, imitent assidûment et sans cesse leur chef, qui est le diable, et flattent sa vanité, ce pourquoi il fut expulsé du ciel et astreint à l’obscurité.

Pourtant, ces vils n’auraient pas accompli cela, ni acquis un tel degré de puissance pour faire et outrepasser sans lois toutes ces choses, si nous n’avions pas tout d’abord insulté le Don et souillés en premier la purification, et ainsi attristé le Christ, le dispensateur des Dons, et incité à se fâcher contre nous ; mais il est bon et il ne prend nul plaisir au mal, étant un trésor de bonté et ne voulant pas contempler la ruine et la destruction des hommes.

Nous sommes nous-même, en vérité, responsables de toutes ces choses, et aucun mot ne peux être trouvé pour notre défense. Quel mot ou lieu pourrait nous être accordé pour notre défense alors que nous avons pris tous ces Dons de lui, avant de les souiller et de tout souiller par nos viles actions ? […]