Procope, II, 16. 1-2, v. 535, Bélisaire et al-Harîth s’apprêtent à entrer en Perse, mais les gouverneurs du Liban craignent les razzias d’Al-Mundhir, Bélisaire rétorque qu’ils sont dans leurs 2 « mois sacrée » des panégyries estivales, v. 575 n-è

Bélisaire amassait cependant toutes ses troupes dans la Mésopotamie, et envoyait des coureurs, pour découvrir ce qui se faisait dans la Perse. Comme il avait dessein de s’opposer aux ennemis, au cas qu’il leur prit envie d’entrer une seconde fois sur les terres de l’Empire, il équipait des soldats, qui manquaient presque tous d’armes et d’habits, et qui tremblaient au seul nom des Perses.

Quand les coureurs furent revenus, et qu’ils eurent assuré que les ennemis ne songeaient pas à attaquer les Romains et que Khosrow était occupé contre les Huns, Bélisaire résolut d’aller fourrager leurs terres.

Le renfort qu’il reçût d’Harêth-â, qui lui amena des compagnies de Sarracènes et l’ordre de Justinien, qui lui commandait de se hâter, l’obligèrent d’assembler les gens de commandement dans la ville de Dara, et de leur parler

[…]

Il n’y eut que Récitanque et Théodicte, capitaines des garnisons du Liban, qui dirent qu’ils jugeaient bien de même que les autres, qu’il était à propos d’entrer sur les terres des ennemis, mais que pour eux ils ne croyaient pas y devoir entrer, parce qu’ils appréhendaient qu’Al-Mundhar ne ravageât la Syrie et la Phénicie en leur absence, et que l’Empereur ne les blâmât d’avoir abandonné ces Provinces dont il leur avait confié la garde.

Voilà comment ils s’excusèrent de suivre le reste des troupes. Bélisaire leur remontra qu’ils se trompaient que le solstice d’été étant arrivé, c’était la saison ou les Sarracènes avaient coutume de présenter des sacrifices à leurs Dieux durant deux mois, et que pendant ce temps-là ils ne faisaient point de guerre.

Il leur promit de plus, de les renvoyer dans 40 jours, et les fit ainsi résoudre à ne se point séparer des autres.