Jésus-‘Îsâ dans le Coran :

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Mentions Mekkoises :

Les surats réputées mekkoises, c’est-à-dire « révélées » avant la fondation de la cité (Madîna) de Yathrîb, ne mentionnent pas ‘Îsâ, à l’exception de la Surat VI (al-An‘âm), qui, établissant le socle argumentatif de l’apostolat face à l’adversité, mentionne celui d’Abraham, puis défilent Isaac, Jacob, Noé, David, Salomon, Job, Joseph, Moise et Aaron, Zacharie, Jean Baptiste, ‘Îsâ et enfin Elie, dans un désordre apparent, peut être s’agit-il d’Esaü ?

VI, 85 : Et Zakaryâ et Yahyâ et ‘Îsâ et Ilyâs, tous parmi les Bienfaisants (CLH-YN)

La seule autre mention mekkoise de ‘Îsâ le cite nommément comme « fils de Maryam », dans la surat intitulée par la suite Maryam, qui traite d’abord de l’histoire de Zacharie et Jean Baptiste (v. 2-15), puis (v. 16-33) l’annonciation, la visitation, la nativité, auprès du Palmier et de la source, la tristesse de Joseph, elle est appelée « sœur d’Aaron », puis le nouveau-né révèle son apostolat et sa prophétie, comme dans les apocryphes

La suite semble un ajout plus tardif, il dit :

XIX, 34 : Celui-là (est) ‘Îsâ fils de Maryam, dire de Vrai, celui dont ils doutent (Y-MTR-WN)

Puis il mentionne le rejet de l’engendrement et la divergence des églises chrétiennes, ce qui est une thématique plus médinoise (v. 35-40) ; finalement, on mentionne Abraham (v. 41-49), puis, rapidement, Moise et Aaron, Ismaêl, Idris (50-58), puis la thématique devient plus théologique.

Mentions Médinoises

Les Surat Médinoises traitent beaucoup de Jésus, il est nommément mentionné dans 28 versets :

Dans la Surat al-Baqara (II), qui s’adresse à un public judaïsant, appelant les Fils d’Israel à la piété, leur rappelant les errements de l’Exode au temps de Moïse, leur incrédulité répétée, semble centré sur le verset 87 :

II, 87 : Et alors Nous donnâmes à Mûsâ (Moïse) l’Ecriture et que nous envoyâmes (QFY) par arrière lui des Apôtres ; et Nous donnâmes à ‘Îsâ fils de Maryam les Evidences et Nous le renforçâmes (’YD) par l’Esprit Saint !

Est-ce que lorsque (’-FK-LM’) vous vint un Apôtre de quoi vous n’agréiez point (BM’ L’ T-HWY) en vous-même, vous outrecuidiez, une partie vous démentiez, une partie vous tuiez ?

A la Torah, l’orateur ajoute donc les prophètes successif, et y intègre « Jésus fils de Marie » comme aboutissement logique, doté de l’Esprit Saint. Puis l’argumentaire à base biblique se poursuit, jusqu’à l’opposition entre » judéens » et « nazaréens » (111-113), que l’orateur semble vouloir dépasser par la suite, en arrivant à l’Abrahamisme primitif  (124-134…), la profession de foi abrahamique (135) et finalement :

II, 136 :

Dites :

« Nous crûmes en Dieu et en ce qui est descendu sur nous et en ce qui est descendu sur Ibrâhîm et Ismâ‘îl et Ishâq et Ya‘qûb et les Asbât (tribus), et ce qui fut donné à Mûsâ et ‘Îsâ et ce qui fut donné aux Nabî-în (prophètes) de leur Seigneur, nous n’en écartons aucun parmi eux, et nous, nous lui sommes Soumis ! »

L’argumentaire biblique continue, puis au verset 246-51, il en arrive à Saül et Samuel, la guerre contre Goliath et les tables de la Loi, la victoire et la royauté de David. C’est alors qu’on mentionne, comme point final de l’argumentaire, avant les conclusions de la Sûrat :

II, 253 :

Ces Apôtres nous en favorisâmes certain sur d’autres parmi eux, (à) ceux, Dieu parla, et il éleva certains d’entre eux de degrés

Et Nous donnâmes à ‘Îsâ fils de Maryam les Evidences et nous le renforcâmes de l’Esprit Saint

Et s’il avait plu à Dieu ne se serait pas entre-tués ceux d’entre eux par après ce qui leur est venu d’Evidences !

Mais ils divergèrent et alors parmi eux ceux qui crurent et parmi eux ceux qui renièrent

Et s’il avait plu à Dieu il ne se seraient pas entretués, mais Dieu agit comme il le désire !

La sûrat III mentionne en 35-41 la conception de Jean Baptiste, puis de 42 à 58 il prophétise la venue de Jésus fils de Marie, nommément « Messie », annoncé par « les anges »

III, 45 : Quand dirent les Anges :

« Ô Maryam, vraiment Dieu t’annonce (en) une Parole de Lui, son nom (est) le Messie « ‘îsâ » fils de Maryam, illustre/une face dans le Monde et dans l’Ultime et parmi les Proches

Suit alors son parcours auprès des Fils d’israel, le miracle de l’oiseau à la vie insufflée, des guérisons, de l’abolition des interdits de la Torah.

III, 52 : Alors, quand ‘Îsâ ressentit d’eux le Reniement, il dit :

« Qui sont mes Alliés (Ançâr-î) en Dieu ? »

Les Pures (Hawârîûn) dirent :

« Nous, nous sommes les Alliés de Dieu, nous crûmes en Dieu et attestons que nous sommes Soumis ! »

Les apôtres sont donc décrits comme des purs et appelés Ançâr, comme les médinois…

Un peu plus loin, Dieu annonce à Jésus qu’il « sera décédé » (MTWFY-K) puis « élevé », c’est-à-dire que suite à son décès intervient l’ascension, sans passer par le lundi de pâques.

III, 55 :

Alors, Dieu dit :

« Ô ‘Îsâ, je vais certes te décéder  et t’élever vers Moi et te purifier de ceux qui renièrent et j’instituerai ceux qui te suivirent au dessus de ceux qui renièrent vers le Jour du Jugement

Puis vers mois je vous ferais revenir et je vous jugerais entre vous, en ce que vous êtiez à diverger ! »

Le chapitre christique s’achève sur une incision qui rappelle que ‘Îsâ est tel qu’Adam, créé depuis la terre (Turâb) :

III, 59 : Vraiment, le modèle (Mathal) de ‘Îsâ en Dieu est tel le modèle d’Adam.

Il le créa depuis une terre !

Puis il lui dit : « Soit ! » puis Il Est !

Le verset suivant reprend à peu de choses près le verset II 136 de la profession de foi abrahamique, il conclut un long chapitre renvoyant dos à dos les nazaréens et les judéens dans leurs divergences et dans leurs sectarismes :

III : 84 : Dis :

« Nous crûmes en Dieu et en ce qu’il fit descendre sur nous et sur ce qu’il fit descendre sur Ibrâhîm et Ismâ‘îl et Ishâq et Ya‘qûb et les Tribus et en ce qui fut donné à Mûsâ et ‘Îsâ et les Prophètes depuis leur Seigneur, nous n’en retranchons entre eux aucun et Nous, nous Lui sommes Soumis ! »

La surat IV, dans sa dernière partie, s’attaque aux judaisants, désignés comme dénégateurs, pour dire : « Nous croyons en certains d’entre eux mais ne croyons pas en d’autres » (150), rappelle le Veau d’Or (153-55), en dépis du Mithâq, et la calomnie contre Marie (156)

IV, 157-8 :

-Et leur dire :

« Nous tuâmes vraiment le Messie « ‘îsâ » fils de Maryam, apôtre de Dieu »

Et ils ne le tuèrent point, et ils ne le crucifièrent point, et pourtant, il leur a semblé.

Et ceux qui divergèrent sur lui, ils sont dans le doute à son propos

Ils n’ont sur lui aucune science sinon de suivre des suppositions (TNN)

Et ils ne l’ont absolument pas tué !

-Et Dieu l’éleva vers lui,

Et Dieu est l’Aimant, le Sage !

Ici, il est bien évident qu’il s’agit de rejeter l’orgueil judaisant, qui assure avoir éliminé leur Messie, révélant par la même sa fausseté, ce à quoi il faut répondre « Et ils ne le tuèrent point, et ils ne le crucifièrent point, et pourtant, il leur a semblé » car la crucifixion de la chaire de Jésus n’est en aucune manière le meurtre du Messie ni son échec, puisqu’il va connaître l’ascension ! « Ils ne le tuèrent absolument pas, et Dieu l’éleva vers lui ! ».

Le verset suivant s’achève sur l’annonce de la conversion universelle avant « sa mort ».

Les versets 161-2 rappelle l’iniquité des Judaisants, leur activité usuraires qui expliquent leurs interdits alimentaires contraignants, notant tout de même que les savants, et les croyants parmi eux, les priants et généreux, auront une énorme récompense.

L’orateur souhaite ne pas s’opposer la théologie judaïque, en lui proposant la descente christique ! C’est pourquoi il entonne ceci, incluant, ‘Isâ seul, entre les Tribus et Job, peut être ici s’agit –il d’Esaü ?

IV : 163 :

Vraiment, nous avons révélé (’HY-N’) en toi comme nous avons révélé en Nûh et en les Prophètes après lui et nous avons révélé en Ibrâhîm, et Ismâ‘îl, et Ishâq et Ya‘qûb et les Tribus et ‘Îsâ et Ayûb et Yûnus et Hârûn et Sulaymân et nous donnâmes à Dawûd un Zabûr

Par la suite, l’orateur rappelle les filiations apostoliques nombreuses, tirées de la Bible, de croire en l’Apôtre.

Les deux versets qui parraissent conclure semblent une incision à part, destinée aux chrétiens de Nicée-Constantinople (171) avec un vision théologique unicitaire, rejetant la divinité et l’engrendrement du Christ.

IV, 171-2 : Ô Gens de l’Ecriture, n’excédez point en votre Dîn et ne dîtes rien sur Dieu sinon le Vrai :

Car le Messie « ‘Îsâ » fils de Maryam n’est qu’Apôtre de Dieu et Son Verbe envoyé à Maryam, et Son Esprit (venant) de Lui

Alors, Croyez en Dieu et Son Apôtre !

Et ne dîtes point : « Trois » ! Cessez ! (Ce sera) un Bien pour vous !

Car Dieu est un Dieu Unique

(De) sa gloire qu’il ne Lui soit une progéniture

A Lui ce qui est aux Cieux et sur la Terre

Il suffit (d’avoir) en Dieu un Protecteur (Wakîlâ(n))

Le verset suivant pourrait avoir été la première conclusion du propos, auquel il fallut ajouter le point théologique non-chrétien précédent.

-Il ne dédaigne (jamais) d’être pour Dieu un Adorateur, non plus que les Anges Rapprochés

Et ceux qui dédaignent Son Adoration et outrecuident, il les rassemblera (HSR) à lui tous ensemble

La Surat V parrait tardive, après un point Mosaïco-talmudique sur la nourriture autorisée et la pureté rituelle (1-6), elle aborde sans lien apparent les trahisons successives des Enfants d’Israel (7-13), entraînant leur malédiction divine, exprimée par les maléfices des judaïsants (qui ne sont pas explicitement mentionnés).

Puis vient une dénonciation des errements des « nazaréens », dont les sectes sont présentées comme la punition divine pour leurs errements (v. 14) ; deux versets (traitant de l’Apostolat « actuel » ?) plus loin, le même point théologique hostile à Nicée-Constantinople, inserré en IV, 171, est longuement explicité dans le verset suivant :

V, 17 : Alors renièrent ceux qui dirent : « Dieu est vraiment le Messie fils de Maryam ! »

Dis : « Qui donc possède-t-il de Dieu quoi que ce soit ? S’il souhaitait que disparaisse (HLK) le Messie fils de Maryam et sa Mère et ceux (qui sont) sur la Terre, tous ensembles ! »

Judéens et Nazaréens sont alors rejetés dos à dos pour leur présomption, on leur rappelle l’égalité des hommes (v.18), puis, un verset explique le nouvel apostolat.

S’ensuit un parallèle avec Moïse, confronté au refus de « son peuple » d’entrer en Terre Sainte (20-26), puis le crime de Cain (27-31), argument expliquant les peines les plus cruelles pour les Enfants d’Israel (et toute la communauté) pour quiconque fait la guerre à Dieu et à Son Apôtre(32-34), s’ensuit le verset 38 sur l’ablation de la main du « voleur et de la voleuse ».

Les versets 41 et suivant s’adressent à l’Apôtre et traitent aussi de justice. Le verset 41 s’attaque aux hypocrites, puis aux judaisants fourbes, au verset 42 ils sont « attentifs au mensonge et voraces au gains illicites », il invite à s’en écarter, ou à les juger équitablement, tout en rappelant qu’ils ont dans la Torah suffisamment pour la justice, ce qui les incite à refuser la justice de l’Apôtre, le verset 44 explique que c’est par la Torah que les prophètes puis les Rabânîûn et les Ahbâr jugent les judaisants, le 45 rappelle le Talion, mais propose le pardon. C’est alors, qu’il devient nécessaire d’exprimer le rôle de Jésus fils de Marie dans l’établissement de la Loi :

V, 46 : Et Nous envoyâmes (Qaffî-nâ) sur leurs vestiges en ‘Îsâ fils de Maryam un Rectificateur de ce qui était entre ses mains de la Tûrât (Torah)

Et nous lui donnâmes l’Injîl (Evangile), en lui une Guidance et une Lumière et un Rectificateur de ce qui étaient entre ses mains de la Tûrât et une Guidance et une Exhortation (MW‘TT) pour les Craignants-Dieu (MTQ-YN)

Le verset suivant incite donc les « gens de l’Injîl » à juger d’après ce livre là. Judaisants et chrétiens doivent donc juger selon leurs livres, licitement. Le verset suivant exprime que le destinataire à reçu, lui, une Ecriture, pour qu’à chacun une législation appropriée soit possible. Suivent des conseils éthiques sur la justice.

Les versets 51-68 dénoncent les agissements des judaïsants et des chrétiens, en désaccord avec leurs livres, mais le 69 rappelle que les judaisants, les sabéens, les nazaréens qui croient et font les oeuvres « ne seront point affligés ».

Le 70 explique les rejets successifs des Apôtres envoyés aux « Fils d’Israel », qui mettaient en danger leurs désirs, avant de se repentir, et de retomber dans le reniement.

V, 72 : Alors renièrent ceux qui dirent : « Dieu est vraiment le Messie fils de Maryam ! »

Et le Messie déclara :

« Ô Fils d’Isrâ’îl  ! Adorez Dieu, Mon Seigneur, et Votre Seigneur ! »

Quiconque associe à Dieu, alors Dieu lui interdit le Jardin, et son refuge (est) le Feu

On dénonce ensuite la trinité nicéenne et revendique l’unicité divine

V, 75 : Qu’est le Messie fils de Maryam sinon un Apôtre, furent laissés par avant lui des Apôtres et sa mère, une Véridique ![…]

Et finalement, en conclusion :

V, 78 : Furent maudit ceux qui renièrent parmi les Fils d’Isrâ’îl sur la Langue de Dawûd et ‘Îsâ fils de Maryam, ceci par ce qu’ils se rebellaient et avaient transgressé (Y-‘TD-WN)

Un verset (80) exprime que Judaisants et Associateurs sont parmi les pires ennemis et les chrétiens, leurs meilleurs alliés dont « les prêtres et les moines ne s’enflent pas d’orgueil ».

S’ensuit un passage législatif entrecoupés de sanctions théologiques ou rituelles.

Le dernier passage de la Sûrat est différent en tonalité, il rappelle le parcours messianique, l’oiseau vivifié, les guérisons, réssucitations, le dénie des « fils d’Israel », puis al conversion des apôtres, et le miracle de la « Table », symbole de la Pâques chrétienne.

V, 110 : Alors, Dieu dit : « Ô ‘Îsâ fils de Maryam, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta génitrice alors que Je te renforçai de l’Esprit Saint ; tu parlas aux Gens au Berceau (MHD), et mâture (W-KHL-’)

Et alors Je t’enseignai l’Ecriture et la Sagesse et la Tûrât et l’Injîl

Et alors tu créais à partir d’argile comme une essence (K-HYYH) d’oiseau par ma grâce (B-’DhN-Y) puis tu soufflais en elle et il était un Oiseau par ma grâce

Et tu guérissais (T-BRY) l’aveugle (’KMH) et le lépreux (’BRC) par ma grâce

Et alors les morts étaient extrais (Tu extrayais la mort ?) par ma grâce

Et alors tu te protégeai (KFF) des Fils d’Isrâ’îl de toi lorsque leur vinrent les Evidences

Alors dirent ceux qui renièrent parmi eux : « Ceci (n’est rien) sinon une magie (SHR) évidente ! »

111 : Et alors je revélai aux Purs (HW’RY-YN) qu’ils crurent en Moi et en Mes Apôtres ; ils dirent : Nous crûmes et nous attestâmes que nous sommes Soumis

112 : Alors dirent les Purs :

« Ô ‘Îsâ fils de Maryam, peut-il, ton Seigneur, faire descendre sur nous une Table depuis le Ciel ? »

Il dit :

« Craignez Dieu, si vous êtes Croyants ! »

113 : Ils dirent :

« Nous désirons manger d’elle et qu’elle rassure (T-TMYN) nos cœurs et que nous sachions que tu nous a rectifié et nous serons, sur elle, parmi les Témoins ! »

114 : ‘Îsâ fils de Maryam dit :

« Al-Lahumma (Elohim) notre Seigneur, fait descendre sur nous une Table du Ciel qu’elle soit pour nous une cérémonie (‘YD) pour notre premier, et notre dernier, et un Signe de Toi et rémunèrent-nous (’RZQ-N’); et Toi, tu es le meilleur des Rémunérateurs ! »

115 : Dieu dit :

« Moi, je la fais descendre sur vous ; alors quiconque reniera après vous, alors Moi, je le tourmenterai du Tourment dont je ne tourmenterais nulle autre dans les Mondes ! »

Après ces 6 versets, trois autres versets, immédiatement accolé, traitent de la question théologique de l’engendrement christique, mettant en scène un interrogatoire divin au Messie :

116 : Et alors Dieu dit :

« Ô ‘Îsâ fils de Maryam, Toi, as-tu dit aux Gens :

« Prenez-moi et ma Mère comme Dieux hors de Dieu ? »

Il dit :

« Par Ta Grâce, il ne m’est point que je dise ce qui ne m’est point de Droit !

Si je l’avais dit, alors Tu l’aurais su !

Tu sais ce qui est en moi-même et je ne sais ce qui est en Toi-même

Tu es vraiment, Toi, le Sachant du Mystère (‘YWB) !

117 : Je ne leur ai rien dit sinon ce que tu m’as ordonné pour cela, « que vous adoriez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur

Et je fus sur eux un Témoin aussi longtemps (M’ DMT) (que je fus) en eux ; alors quand tu me fis décéder, tu étais, Toi, l’Observateur (RQYB) sur eux, et Toi, (tu es) sur toutes choses un Témoin ! »

118 : « Si tu les tourmente, ils sont Tes Adorateurs. Et si tu leur pardonnes, alors tu es, Toi, l’Aimant, le Sage ! »

Même tonalité, mais cette fois-ci déclarative, dans la célèbre et très tardive IXème Surat.

Elle intervient après un dénonciation des Associateurs, de plus en plus assimilés aux judéo-chrétiens, comme on le devine dans le verset 29 qui explique le devoir du combat contre ces communautés jusqu’au paiement de la Jizya.

Les deux versets suivants rappelent leur association (Shirk) qui consiste à donner à Dieu un fils, et on prête aux Judéens un prétendu fils de Dieu du nom de ‘Uzayz, elle consiste aussi dans le principe de la prêtrise :

IX, 30-1 :

Et les Judéens dirent : « ‘Uzayz (est) le fils de Dieu »

Et les Nazaréens dirent : « Le Messie (est) le fils de Dieu »

Ce sont leurs dires par leurs bouches !

Ils imitent (D’H’) le dire de ceux qui renièrent auparavant.

Que Dieu les détruise ! Comme ils s’écartent ! (’NY Y-WFK-WN)

Ils prirent leurs Sages (Ahbâr) et leurs moines (Ruhbân) comme Maîtres/Rabbins (Arbâb) hors de Dieu et du Messie fils de Maryam ; et il ne leur fut pas ordonné d’adorer, sinon un Dieu Unique. Nul Dieu sinon Lui ! Par sa Gloire ! Un peuple (qui) associent !

Plus loin (v. 34), on apprend que les rabbins et moines précités « dévorent les biens des gens, illégalement ». Le passage suivant aboli le rattrapage solaire du calendrier des 12 mois lunaires, afin de conserver sacré les mois de la trêve.

Le chapitre 33 commence (1-6) sur l’érection d’un statut prophétique ; s’ensuit cette incision :

XXXIII, 7 : Et alors Nous prîmes des prophètes leur engagement (MYT’Q-HM), et de toi, et de Nûh, et d’Ibrâhîm, et de Mûsâ et de ‘Îsâ fils de Maryam

Et Nous avons pris d’eux un engagement solennel (‘LYDz’)

Plus loin, la Surat consiste essentiellement en un sermon.

 

La Surat 42 commence par une théophanie, qui mentionne le rôle du Qur’ân en « bédouin » pour avertir la « mère des cités » (Jerusalem ?) de l’imminence du « rassemblement » et donc de l’apocalypse, la théophanie continue, et alors, parmi ses autres actes, Dieu a légiféré (SR‘) pour vous depuis ceux qu’il enjoignit pour lui à Nûh-â, et ce qu’il envoya vers toi et ce qu’il enjoignit pour lui à Ibrâhîm et Mûsâ et ‘Îsâ :

« Dressez la Dîn et ne divergez pas en elle ! »

Grand pour les Associateurs (est) ce que tu leur demande envers eux !

Dieu élit (Y-JTBY) vers lui qui il désire, et il guide vers lui qui se repent (Y-NYB) (v. 13)

La divergence des sectes est rappelée comme une fatalité, une volonté divine (v.14), le discours eschatologique continue.

Le chapitre suivant est aussi à dominante eschatologique, après l’exemplarité de la magie de Moïse face à Pharaon (46-56), et continue sur l’exemplarité du « fils de Marie » (57) qui « n’était qu’un adorateur » « désigné comme exemple aux Fils d’Israel » (59)

XLIII, 63-4 : Et quand vint ‘Îsâ avec les Evidences, il dit :

« Je vint à vous avec la Sagesse pour rendre évident pour vous, certain de ce sur quoi vous divergez en elle, alors craignez Dieu et obéissez !

-Dieu est vraiment mon Seigneur et votre Seigneur, Alors Adorez-le, Voici la Voie Droite ! »

Les « partis » divergent alors. Le discours apocalyptique reprend…

 

La Surat 57 est très christique, son eschatologie invite à rejeter les vices et les interdits, « la vie présent n’est qu’un jeu », les versets 25-27, en fin de chapitre rappellent l’apostolat précédent, pour instituer la justice, celui de Noé, d’Abraham, et :

LVII, 27 : Puis, nous fîmes suivre (QFY-N’) sur leurs vestiges, Nos Apôtres, et nous fîmes suivre ‘Îsâ fils de Maryam et nous lui donnâmes l’Injîl et nous instituâmes dans les cœurs de ceux qui le suivirent douceur et amour (R’FH W RHMH)

Et la Rahbâniya (anachorèse) ils l’inventèrent, nous ne le prescrîmes point sur eux sinon la recherche (’BT‘’) l’agrément (RCW’N) de Dieu, alors ils ne la suivirent point, alors nous donnâmes à ceux qui crurent parmi eux, leur salaire, et nombre d’entre eux (sont) pervers (F’SQ-WN)

Les deux derniers versets sont une incitation à la foi en Dieu et son Apôtre, rappelant que rien n’appartient aux « Gens du Livre ».

 

La Surat 61 traite du Jihâd, elle rappelle en verset 5 l’apostolat difficile de Moise, et dans le verset suivant :

LXI, 6 : Et lorsque il dit, ‘Îsâ fils de Maryam :

« Ô Fils d’Isrâ’îl : Je suis l’Apôtre de Dieu vers vous, Rectificateur de ce qui est entre mes mains de la Tûrât et Annonciateur d’un Apôtre donné par après moi son nom (est) Ahmad

Alors quand il leur vint avec les Evidences, ils dirent :

« Ceci (est) une magie évidente ! »

L’incitation au Jihâd reprend dans les versets 11-13, il rappelle explicitement cette fois que les apôtres furent les prédécesseurs des Ançâr

LXI, 14 : Ô, ceux qui crurent ! Soyez des alliés de Dieu comme le dit ‘Îsâ fils de Maryam aux Purs : « Qui sont mes Alliés envers Dieu ? » Alors crut un parti (T’YFH) des Fils d’Isrâ’îl et renièrent un parti. Alors nous aidâmes (’YD-N’) ceux qui crurent sur leurs ennemis, alors ils devinrent Triomphant (T’HR-YN).