Chronique de Seert, Arabes, Lakhmides et Hîra (extraits), v. 870 n-è

1.Catholique Baboy (20è): martyr, corps porté à Ḥīra

« Des gens de Ḥīra portèrent son corps dans leur ville, où ils l’ensevelirent. Son nom fut inscrit avec ceux des martyrs. Il fut patriarche pendant plus de 20 ans »

 

15. Catholique Acacius(21è), mort en [496], corps transporté à Ḥīra

« Le catholicos Acace que ses prières soient avec nous — mourut dans la [10°] année de Qawad. l’évêque de Ḥīra, qui était son disciple, transporta son corps à Ḥīra, où il l’ensevelit. Zamasp régna. Les chrétiens eurent besoin de choisir un catholicos. Zamasp avait un astrologue chrétien, appelé Moïse ; celui-ci demanda à son maître la permission de faire élire un catholicos. Ayant été exaucé, tous les Pères choisirent un habitant de Séleucie, parent de l’astrologue Moïse, et secrétaire du Marzban de Beyt Aramâyē (Nab). Il s’appelait Babay, fils de Hormizd. Il était très àgé ; il avait une femme et des enfants ; il était vertueux et versé dans les Écritures ; il donnait l’hospitalité aux évêques et aux étrangers, imitant la conduite des moines et des saints. Babay refusa ; mais les évêques ne le quittèrent qu’après l’avoir ordonné catholicos. »

 

18.Passage de St Abraham à Ḥīra, il convertit les adorateurs d’az-zuhra

« Ce fut au temps du roi Qawad que cet homme vertueux sortit de Kaškar, pour se consacrer à la vie religieuse et aux oeuvres célestes. De même que Dieu avait établi Abraham pour être le père des nations, qui croiraient en Dieu, ainsi il établit cet Abraham pour être le père des moines dans tout l’empire perse. Il se rendit tout d’abord à Ḥīra, où il évangélisa beaucoup degens et les détourna du culte de l’étoile, qui s’appelle Az-Zuhra. Puis il quitta cette ville ; et après avoir parcouru bien des pays, il se rendit en Égypte pour visiter les saints anachorètes du désert et du mont Sinay. Là, le Saint-Esprit lui révéla bien des choses. Ensuite, il revint à Nisibe et se fixa à l’École, où il étudia avec Abraham l’interprète et Jean son compagnon. »

 

22. Justin Ier pourchasse les monophysites, certains se réfugient à Ḥīra, ils ont le soutien de l’arabe al-Ḥajjāj b. Qays al-Ḥīrī, ministre de al-Munḏir b. al-Nu‘mān, sous le catholique Šīlā (m. 522), qui leur lance une controverse, certains migrent à Najrān.

« Ce roi, ayant appris que les hérétiques prenaient la sainte hostie pour la jeter ailleurs s’irrita contre eux, et sur l’ordre et le conseil de Jean, patriarche de Constantinople, le jour du dimanche des Rameaux, il ordonna d’arrêter leurs prêtres et de les emprisonner. Plusieurs d’entre eux furent jetés en des prisons étroites ; les autres s’enfuirent en Syrie. Il écrivit à tous les fonctionnaires, chargés de surveiller les limites de l’empire du côté de la Perse, d’exiler tous les monophysites, qui ne confesseraient pas deux natures dans le Christ. Quelques-uns des fuyards se retirèrent à Ḥīra. Ayant été dénoncés, le catholicos, tout plein de confiance en Dieu, les rechercha pour leur donner à choisir entre ces trois choses : la profession de la doctrine dyophysite des chrétiens de l’empire persan ; la controverse ; ou bien l’exil.

Soutenus par l’hérétique Al-Ḥajjāj b. Qays de al-Ḥīra, courtisan de Munḏir b. Nu‘man, roi des Arabes, ils rejetèrent sa proposition.

Šīlā les interrogea ensuite en présence de Munḏir et de ses gens et leur dit :

« Que dites-vous ? Dieu le Verbe a-t-il pris un corps de Marie ou bien sa personne a-t-elle été changée en chair. Si vous admettez l’union dans ce dernier sens, qui serait celui qui aurait commencé à exister dans les entrailles, qui aurait été conçu, qui serait né, qui aurait eu soif, qui aurait pleuré, qui serait mort, et aurait été enseveli ? »

Ils n’eurent rien à répliquer. Les assistants approuvèrent l’orthodoxie.

Justin écrivit à Munḏir de chasser tous les dissidents qui s’étaient retirés de l’empire romain dans son pays. Munḏir ayant exigé cela d’eux, les uns prirent la fuite, les autres restèrent cachés : quelques-uns d’entre eux se retirèrent à Najran, où ils se fixèrent et semèrent la doctrine de Julien, maître de Sévère, qui prétend que le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ est descendu du ciel. Cette doctrine se répandit sur toute la terre de Bayram (v. Ḥīra). Ils trompèrent par leur enchantement des gens de la Haute-Égypte (As-Ṣa‘īd), qui, pour fuir les empereurs romains, s’étaient enfuis dans cette région. Ils ont été ensuite convertis par saint Mar ‘Abdā b. Hanif, qui bâtit le couvent de Gamra. Sila se reposa en la 34è année de Qawad (521-2),  après un pontificat de 18 ans. »

 

27. Mar Aba, mazdéen, est baptisé par Bar Sahdē, fondateur du monastère d’Al-Lija bt. An-Nu‘mān b. al-Munḏir de Ḥīra, il devient catholique

« Dès lors il s’adonna au jeûne, à la prière et aux recherches ; il confessa même la foi chrétienne devant son maitre, qui, le voyant fréquenter l’église, lui en demanda la cause. Ayant tout abandonné, il reçut le saint baptême dans un village, appelé Miad, des mains d’un vieux prêtre, connu sous le nom de Bar Sahdé, fondateur du couvent de Al-Lijā à Ḥīra, ou il fut ensuite enseveli. Cette Al-Lijā était fille de Nu`mān, fils de l’Arabe Al-Munḏir. Il alla ensuite à Nisibe, où il s’installa dans l’École, et s’attacha à Marna, qui devint plus tard évêque d’Arzun.»

 

29. Il est ordonné à Ḥîra en 531, et inhumé par Qyorē dans un dayr qui porte son nom, en 552

« Qyoré le porta à Ḥīra où il l’inhuma, et il bâtit sur son tombeau un monastère, qui existe encore. Il fut catholicos pendant 16 ans. Išō‘ Barnûn, catholicos, dans un discours qu’il composa sur ce Père, dit qu’il avait été ordonné à Ḥīra et qu’il avait recommandé dans son testament qu’on l’y portât pour y être enseveli. Il mourut en la 21° année du roi Anoširwan, qui répond à la 863e année d’Alexandre (552). »

 

30. Ce Qyōrē est la fondateur d’une Ecole, mention d’un autre disciple, Sarjīs b. Sāḥiq, docteur de Ḥīra, Narsay puis Ram-Īšō‘, évêques d’Anbar

« Narsay, évêque d’Anbar ; Jacques, métropolitain de Beyt Garmay ; Paul, métropolitain de Nisibe ; Ézéchiel, qui devint ensuite patriarche ; Qyoré, qui fonda une école à Ḥīra ; Ramike, l’interprète, qui devint évêque d’Anbar ; Moïse, évêque de Karḫā de Suse, Bar Sabba, évêque de Šahrzor ; David, métropolitain de Merw ; Thomas l’édessénien ; oublialmâran, évêque de Kaškar ; Sergius, fils de Sāḥiq le docteur de Ḥīra 3 ; Jacques, le pénitent. Tous ceux-là s’instruisirent à son école. Bar-Sahdé en a parlé dans son Livre d’histoire. »

 

« 36. Ezéchiel, enterré en 583, soit à Ctésiphon, soit à Ḥīra

Il mourut en la troisième année du roi Hormizdad b. Anoširwan (583). Il tint le siège pendant 11 ans, suivant les uns ; 20 ans, suivant les autres. Il fut transporté et enseveli à Ḥīra, d’après les uns ; à Madâ’ïn, d’après les autres. »

 

42. Išō‘ Yahb Ier est enterrée par Hind bt. An-Nu‘mân b. al-Mundhir dans le Dayr Hind, en 595

« Hind bt. An-Nu‘mân b. al-Mundhir, roi des Arabes, l’inhuma dans l’église qu’elle avait construite à Ḥīra, dans le milieu du choeur, où on éleva sur son tombeau un banc en forme de croix. Cette église est connue aujourd’hui sous le nom de Dayr Hind. Son pontificat dura 14 ans suivant les uns, 15 ans suivant les autres. »

 

44. Rabban Elie, fondateur du Dayr Sa‘īd, est né à Ḥīra et « avait le caractère violent des arabes »

« Histoire de Rabban Elie qui FONDA A MOSSOUL LE Monastère CONNU SOUS LE NOM DE Dayr Sa’id (v. 585)

Ce saint Elie, apres avoir fait ses etudes à Ḥīra, sa ville natale, se rendit auprès de Mar Abraham, dont il reçut l’habit monastique. Il servait les cenobites. Un fou, qui se tenait à la porte de la communauté, lui donna un violent soufflet sur la joue ; le saint lui présenta l’autre joue. Le demon, ayant vu son humilité, se retira de l’homme, qui fut immédiatement guéri. Ce miracle ayant été connu des frères, Elie abandonna le convent et alia dans le pays de Ninive, ou il se retira sur une montagne près du Tigre. II y avait là une forêt pleine de bêtes féroces. Le saint les en chassa par ses prières ; il bâtit dans ce lieu, qui est près de Mossoul, un monastère pour les moines qui s’étaient groupés autour de lui, et y établit la régle de Mar Abraham.

Ce couvent fut fondé an temps de Hormizd, fils de Ḫosrō Anoširwan. II guérit un enfant paralysé des mains, que lui envoya Isoyahb, évêque de Balad, qui fut ensuite Catholicos.

Ce saint avait le caractère violent des Arabes Quand il se vit affaibli, il confia les affaires à Ḥnan-Išō‘, qui fonda un convent dans la région de Darabad. Après sa mort on l’ensevelit dans le monastère qu’il avait bâti. Que Dieu sanctilie son fane et que ses prières soient avec nous. »

 

50. Rabban Babay de Nisibe partage une anachorèse avec Išô‘-Zḫa, et Sabr-Išō‘ qui firent « sortir le démon d’An-Nu‘mān b. … »

« Après la mort de Mar Abraham, il se retira dans une grotte dans la montagne d’Adiabène (Hazza) avec l’anachorète Išô‘-Zḫa, et Sabr-Išō‘, qui devint catholicos. Ce sont ces deux derniers, qui firent sortir le démon d’An-Nu‘mān, roi de Ḥīra. I-Z admirait la dévotion de Babay, ses mortifications et ses bonnes oeuvres. »

 

60. Le roi a recourt à l’évêque de Ḥīra Siméon b. Jābir et à Sabr-Īšō‘, évêque de Lāšōm, furut Catholique et à Īšō‘-Zḫā le moine ; peu après il se convertit, en 594, puis en 595, se fils Ḥasan et Munḏir se convertisent également ; plus tard, Ḥasan libère Ḫosrō de Bistam.

« De même que Paul avait adhéré au judaïsme et Mar Aba au mazdéisme, de moine cet homme était attaché à la religion païenne. Il adorait l’étoile appelée Zohra et offrait des sacrifices aux idoles. Le démon le posséda. C’est en vain qu’il demanda secours aux prêtres des idoles. Il recourut à Siméon b Jabir, évêque de Ḥīra, à Sabr-Išō‘, évêque de Lašom qui devint catholicos et au moine Išō‘ Zkha, et sollicita leurs prières, que nous sollicitons nous aussi. Dieu le guérit ; le démon sortit de lui.

Il reçut la foi et le baptême en la 4ème année du roi Ḫosrō (594). Il était attaché à la saine croyance ; il chassa les Jacobites de toutes ses provinces dans son zèle pour l’orthodoxie. Il régnait sur tous les Arabes qui se trouvaient dans les deux empires des Perses et des Romains. Si l’un ou l’autre de ces deux rois, qui étaient alors en paix, lui demandait appui, celui-ci s’empressait de lui venir en aide. Son fils agit pareillement.

Ses fils Ḥasan et Mundhir, avant vu la gràce dont jouissait leur père, reçurent eux aussi le baptême un an après lui (595), et firent baptiser tous les gens de leur maison. Ḥasan ordonna à ses esclaves de ne pas empêcher les pauvres d’approcher de lui quand il entrait dans l’église. Et quand Bistam se révolta contre Ḫosrō, Ḥasan le combattit et délivra Ḫosrō de ses mains.

Mais peu s’en fallut que Hassan n’y tombât lui-mème. Il était l’homme le plus attaché qui fût à la religion chrétienne. Que Dieu le Très-llaut leur fasse miséricorde. »

 

65. autre version, il est frère de Hind et Maryam, convertit par Siméon, puis il passé à l’hérésie (jacobite ?), Siméon  écrit à Išō‘ Yahb Ier et Ḫosrō qui lui envoient Sabr-Īšō‘ qui rencontre Išō‘-Zkha, prieur du couvent, il revendique un temps al-‘Uzzā

« Le Christ voulut convertir An-Nu‘man b. al-Mundhir et frère de Hind et de Marie. Celles-ci s’étaient faites chrétiennes avant leur frère. An-Nu‘mân adorait les idoles et offrait des sacrifices à Zohran ; il était assassin et sanguinaire ; il ne pouvait entendre prononcer devant lui le nom du Christ ni parler de quoi que ce soit de l’Église chrétienne. Mar Siméon ; évêque de Ḥīra, ne cessait de prier le Christ de choisir An-Nu‘mân. Dieu mit celui-ci à l’épreuve pendant 3 ans.

Lorsqu’il voulait dormir après avoir mangé et bu, il lui apparaissait deux figures différentes : la première était un beau jeune homme, au langage agréable, à l’odeur suave, qui se tenait debout devant lui ; et l’autre était un abyssinien, à la physionomie horrible, qui se tenait derrière lui.

Le beau jeune homme lui disait :

« Si tu te faisais chrétien, ce serait ton bonheur. Ton empire grandirait, et, outre le royaume passager, tu aurais pour héritage le royaume éternel.

-Loin de moi, lui répondait-il, de renoncer à ma maîtresse Al-‘Uzza, la Déesse souveraine, qui habite les cieux, pour me faire chrétien et adorer un homme crucifié par les Juifs. »

Quand il disait cela, le garçon abyssinien qui était derrière lui le renversait par terre. Ce nègre avait une figure vilaine, une physionomie horrible et une odeur repoussante ; une écume dégoûtante lui sortait de la bouche : tout cela faisait tomber le roi en défaillance et lui faisait perdre connaissance. Il ne revenait à soi que le lendemain matin.

An-Nu‘mân eut à souffrir ces tourments et beaucoup d’autres maux que je passe ici sous silence, comme ne faisant pas partie de l’histoire de ce Saint, jusqu’à ce qu’il eût recours à Simêon, évêque de Ḥīra, qui ne cessait de lui faire des exhortations :

« O homme vertueux, lui dit le roi, je veux embrasser la religion chrétienne et recevoir le baptême. Mais je dois écrire à Ḫosrō b. Hormizd, pour lui rendre compte de ma résolution.

-C’est bien, lui dit-il ; fais-le. »

Il lui écrivit, et reçut la réponse de Ḫosrō, qui lui en laissait la liberté. L’évêque, après avoir veillé toute la nuit, le baptisa, lui, ses enfants, sa femme, tous les gens de sa maison et les plus hauts dignitaires de son armée.

Mais il fut bientôt entouré par les hérétiques, qui se mirent à blâmer sa manière d’agir ; ils le portèrent à douter de ce que l’évêque Siméon lui avait enseigné, et firent alliance avec le démon contre lui.

Il fut donc possédé (une seconde fois) de l’esprit impur. Alors il écrivit au catholicos Īšō‘ Yahb d’Arzun, le priant de lui envoyer l’évêque de Lašom, Sabr-Īšō‘ le thaumaturge, car le bruit des prodiges qu’il opérait et des guérisons qu’il obtenait sans remèdes aux malades les plus gravement atteints, s’était répandu partout. Il écrivit à Ḫosrō pour lui demander de le prier aussi d’aller le trouver. Le catholicos Īšō‘ Yahb et Ḫosrō écrivirent à saint Mar Sabr-Īšō‘ d’aller voir An-Nu‘mān. Il obéit ; il entra chez lui un vendredi, le 23 juillet ; il s’y rencontra avec Mar Īšō‘ Zkha, prieur du couvent,qu’il avait fait demander, connaissant son mérite et sa sainteté. Dès leur entrée chez An-Nu‘mān, le démon se mit à crier :

« Malheur à nous, malheur à nous ! Nous sommes poursuivis par les disciples du Christ, notre ennemi. »

Les deux Saints, s’armant d’une courageuse énergie, élevèrent ensemble la voix en disant :

« Ferme la bouche, esprit rebelle et impur ; il ne t’est point permis de parler par une bouche qui a confessé le Christ, qui a reçu son corps et son sang, vivificateurs des fidèles. »

Le démon se tut. Saint Mar Sabr-Īšō‘ se tint devant l’autel et Išō‘-Zkha sous le soleil dans la plaine, et ils ne quittèrent leurs places que Dieu n’eût accordé la guérison au roi.

Le miracle fut éclatant et le bruit s’en répandit partout. »

 

Peu après Sabr Išō‘ est choisi par Ḫosrō sur vision, et les conseils de Šīrīn, il refuse d’absoudre Gabriel de Sinjar, il n’est enterré ni à Ḥira, ni à Nisibe

 

85. Le moine Ḥnan Īšō‘ est né à Ḥīra, sous le nom de ‘Amr b. ‘Amr, ministre de an-Nu‘mān, qui le convainc de se faire moine, avec Georges, martyr des Jacobites et Elie l’arabe

« Cet homme naquit à Ḥīra ; il. s’appelait ‘Amr b. ‘Amr. Il servit le roi An-Nu‘mân b. Al-Mundhir. Il était connu aussi de Ḫosrō pour sa bravoure et son habileté à la guerre. La méditation des choses de ce monde, et de son état transitoire, l’ayant décidé à y renoncer, sur l’ordre d’An-Nu’man, il distribua ses biens, affranchit ses esclaves et se fit moine. Il suivit Élie le moine, qui bâtit un couvent à Mossoul, et Georges qui avait été mazdéen et qui fut martyrisé sous Ḫosrō à l’instigation du Sinjarien. »

 

86. C’est Siméon b. Jābir qui baptise George de Kaškar, martyr des jacobites, en 595

« Cet homme naquit à Kaškar (575) ; il était mazdéen et docteur des mazdéens. Mais Dieu le puissant le choisit ; il reçut le baptême des mains de Siméon b. Jâbir, évéque de Ḥīra et étudia les Écritures. Ayant distribué ses biens à ses parents et afranchi ses esclaves, il se rendit au couvent de Mar Abraham, où il habita avec Mar Babay, s’adonant au jeune et à la prière. »

 

87.

« Lorsque Ḫosrō eut empoisonné par ruse et fait mourir An-Nu‘mān b. Al-Mundhir, roi des Arabes, et son fils, tous les Arabes qui se trouvaient dans les deux empires des Perses et des Romains se révoltèrent. Ils se dispersaient, chacun d’eux agissant selon sa fantaisie : ce qui causa bien démêlés entre Héraclius  et Ḫosrō.

Les Arabes devinrent même puissants et ne cessèrent de troubler les pays jusqu’à l’apparition du Législateur de l’Islam. »

 

90. Après l’annexion de Ḥīra, le roi nomme un général NNLR/BBLZ/TTLR ; puis un Marzbān, Rōzbī b. Marzūq, installé à Jafna, c’est là que son scribe, Babay, devient ermite par imitiation, ‘Abdā, son diciple, et lui reçoivent de l’évêque de Ḥīra Sabr-Īšō‘ une demande pour lutter contre les jacobites sinjariens qui investissent Ḥīra, il est enterré

 Au couvent de Ma‘arra (Mar ‘Abdā l’Ancien) par ‘Abdā b. Ḥanīf le Jeune, fondateur du Dayr Gamrā

« Après la mort d’An-Nu‘mān b. al-Mundhir, roi des Arabes, et de ses enfants, Ḫosrō envoya à Ḥīra un général apelé Baboular ; celui-ci, n’ayant pu y rester à cause des Arabes qui y étaient devenus très forts, la quitta et envoya à sa place un certain Marzban, nommé Rōzbī b. Marzūq.

Celui-ci habita une forterese apelée Jafna dans le désert de Ḥīra, gardant les frontières de l’empire de Perse et combattant les Arabes du désert. »

« Lors de l’expansion des dissidents aux jours de Gabriel as-Sinjarī, un groupe d’entre eux alla à Ḥīra, où ils disaient : « La vraie doctrine est avec nous. » L’évêque de Ḥīra (Sabr-Īšō‘), envoya alors quelqu’un à ce Babay et à son disciple Mar `Abda pour les informer du trouble qui venait de se produire.

Ils se rendirent à Ḥīra où ils assistèrent à la réunion que les habitants avaient formée. »

 

91.’Abdā l’Ancien, Mazdéen de Ḥīra, convertit à une messe en l’église St Serge de Ḥīra, puis va à ‘lécole de cette ville, fonde le Dayr Ma‘arrā avec Ḫūḏāhwī

Ce Saint était mazdéen, originaire d’un village des environs de Ḥīra. Ayant vu des chrétiens aller la nuit de Pâques au couvent de Mar Sergius à Ḥīra, pour le baptême, (il s’y rendit avec eux). Dieu (que son nom soit exalté) lui ouvrit les yeux de l’esprit, pour l’élire et le délivrer de la croyance impure des mazdéens. Il vit les anges mettre des couronnes de lumière sur la tête de ceux qui sortaient des fonts du baptême, et les vêtir d’habits d’une blancheur éclatante. Il se dépouilla aussitôt de ses habits et reçut le baptême.

Il alla à l’école de Ḥīra, où il demeura quelque temps à s’instruire. Puis il se retira auprès de Mar Babay le Scribe, dont il a été fait mention plus haut, il reçut de lui le baptême et se fit son disciple. Ils recevaient ensemble les oblations. Dieu lui accorda le don de connaître sans aucune peine le contenu des Écritures, comme il l’avait accordé aux Apôtres. Le froid rigoureux et la chaleur étouffante de ce désert amaigrirent son corps.

L’ange de Dieu lui apparut et lui dit :

« Voici qu’un jeune homme de Ḥīra se rendra auprès de toi pour te servir ; il faut que tu changes son nom et que tu l’appelles Mar ‘Abda de ton nom. »

A ce moment vint le trouver Mar ‘Abda b. Ḥanif, le futur fondateur du couvent de Gamra ; il habita la même grotte que lui, le servant comme Élisée avait servi Élie. Un jour, un lion attaqua les chasseurs qui étaient arrivés tout près de sa grotte, et se jeta sur l’un d’entre eux. Ses compagnons coururent auprès de Mar ‘Abda et lui dirent ce qui se passait ; il sortit alors de sa grotte et délivra le chasseur du lion ; il lui donna de l’huile avec laquelle il oignit ses blessures ; et au bout de deux jours Dieu le Très-Haut le guérit. Il remercia Dieu et le glorifia.

Il a été dit qu’il accompagna Mar Babay à Ḥīra lors de la réunion des Jacobites dans cette ville. Il mourut à un âge avancé. Quand Rabban Ḫūḏāhwī se rendit à ce désert, où il séjourna avec Rabban Mar ‘Abda b. Ḥanif, il bâtit un grand temple sous le vocable de Mar ‘Abda qui est appelé actuellement couvent de Ma‘arra. »

 

92. Šamṭā b. Yazdīn, fils d’un gouverneur chrétien, met Širwīh, fils de Ḫosrō et petit-fils de Maurice par Maria sa fille, au pouvoir, aprs avoir tué le Roi ; il doit ensuite s’enfuir à Ḥīra, mais est exécuté par les hommes du nouveau Roi ; Širwīh a pu concevoir Ardašīr d’une fememe chrétienne grâce au henné de Babay de Nisibe, qui lui annonce, durant son règne, l’arrivée des arabes.

 

97. ‘Abdā b. Ḥanīf, ort v. 680

 

98. Ḫūḏāhwī b. Ṭā’y, il a annoncé à Sarjīs de Ḥīra les calamités d’Al-Ḥajjāj b. Yūsuf