Anonyme, Chronique Maronite, v. 670 n-è

969 [658] […] Mu’awiya, Hudhayfa, le fils de sa sœur, et Mu’awiya donna des ordres pour qu’il soit mis à mort.
‘Ali, aussi, menaça de se dresser à nouveau contre Mu’awiya, mais ils le frappèrent alors qu’il était en prière à al-Hira et le tuèrent.
Mu’awiya vint à al-Hira où toutes les forces arabes prêtèrent hommage de leur main droite pour lui, après quoi il retourna à Damas.

970 [659 ] […] Dans le même mois, les évêques des jacobites – Théodore et Sabukht – vinrent à Damas et menèrent une dispute sur la foi contre les Maronites, en présence de Mu’awiya.
Lorsque les Jacobites furent défaits, Mu’awiya leur ordonna de payer 20 000 dn et leur ordonna de se taire.
Ainsi il y eut la coutume que les évêques jacobites payent cette somme d’or chaque année à Mu’awiya, afin qu’il ne leur enlève pas sa protection et qu’ils soient persécutés par les membres de l’Église.
La personne appelée “Patriarche” par les Jacobites fixa la charge financière que tous les couvents de moines et de nonnes devraient contribuer chaque année au paiement en or et il fit de même avec tous les adhérents de sa foi.
Il légua ses biens à Mu’awiya afin que, par peur de cet homme, toutes les Jacobites lui obéiraient. […]
971 [660] beaucoup d’Arabes se rassemblèrent à Jérusalem et nommèrent Mu’awiya roi et il monta et s’assit sur ​​le Golgotha​​, il y priait et se rendit à Gethsémani et descendit au tombeau de la bienheureuse Marie de prier sur elle.
[…] En Juillet de la même année, les émirs et beaucoup d’Arabes se réunirent et prêtèrent allégeance à Mu’awiya.
Ensuite, un ordre fut donné qu’il soit proclamé roi dans tous les villages et les villes de sa domination et qu’ils fassent des acclamations et des invocations pour lui.
Mu’awiya frappa aussi d’or et d’argent, mais ce ne fut pas accepté car il ne portait nulle croix. En outre Mu’awiya ne portait pas de couronne comme les autres rois du monde. Il placa son trône à Damas et refusa d’aller sur le trône de Muhammad.
972 [661] Lorsque Mu’awiya eut acquis la puissance à laquelle il visait et qu’il fit la paix avec son peuple, il rompit son pacte avec les Romains et refusa d’accepter plus longtemps la paix avec eux. Au contraire, il dit :
“Si les Romains veulent la paix, qu’ils rendent leurs armes et paient la gzît-â (jizya)”