Isho’yahb III d’Adiabène, A Sime’ôn (Siméon) de Rewârdashîr, Lettre 14C, v. 655 n-è

Vous êtes le seul de tous les peuples de la terre à être éloigné de chacun d’eux. Et à cause de tout cet éloignement, l’influence de l’erreur présente vint à l’emporter avec aisance parmi vous. Car celui qui vous séduisit et déracina vos églises fut vu parmi nous dans la région de Radan, où les païens (hanp-ê) sont plus nombreux que les chrétiens. Pourtant, en raison de la louable conduite des chrétiens, les païens ne furent nullement par lui égarés.

Au contraire, il en fut chassé en disgrâce, non seulement ne déracina-t-il pas les églises, mais il disparut. Cependant, ta région de Fars l’a reçu, païens comme chrétiens, et il fit avec eux comme il le voulait, les païens consentants et obéissants, les chrétiens inactifs et silencieux .

Quant aux Arabes (Tayyay-ê), à qui Dieu donna, en ce moment, l’autorité (Shultan-â) sur l’ensemble du monde, vous savez bien comment ils agissent envers nous. Non seulement ils ne s’opposent pas au christianisme, mais ils louent notre foi, honorent les prêtres et les saints de notre Seigneur, et assistent églises et monastères.

Pourquoi alors tes Mrwnay-ê (?) rejetèrent-ils leur foi au prétexte de la leur ? Et ceci alors que les Mrwnay-ê admettent eux-même que les Arabes ne les obligèrent point à renoncer à leur foi, mais ne leur demandèrent que de donner la moitié de leurs biens afin de garder leur foi. Pourtant, ils abandonnèrent leur foi, qui est éternelle, et conservèrent la moitié de leur richesse, ce qui est pour une courte période.