NARSHAKHI : Histoire de Bukhara, 943 n-è (arabe) + QUBAWI, (persan), 1128 n-è

M. b. Ja῾far Narshakhi n’a pas établi la section suivante dans son livre, mais Abû al-Hasan ‘Abd ar-Rahmân Muhammad Nishapuri a mentionné dans son livre : le « trésor des sciences » :

Cet endroit, qui est aujourd’hui Bukhara, était un marécage, une partie était un champs de roseau, une autre était plantée d’arbres et de pâtures. Certains lieux étaient impropre à ce que quelconque animal puisse y courir à cause des neiges fondues des montagnes des disctricts autour de Samlarqand et de l’eau qui s’y accumulait. Dans les environs de Samarqand se trouve une large vallée appelée Masaf. Une grande quantité d’eau s’amassait dans cette rivière, et l’eau emportait tant de terre et transportait tant de boue que ces bassins se sont remplis. Ces eaux coulaient en emportant la boue jusqu’à atteindre Bitik et Farab où les eaux étaient séparées. Cette zone, qui ets Bukhara, fut remplie et le terrain fut aplani.

C’est ce qui est devenu la grande rivière du Sughd, et le terrain aplani devint Bukhara. Des gens s’y rassemblèrent de partout et y furent heureux. Certains venaient de Turkestan, parce qu’il y avait beaucoup d’eau, de nombreux arbres et abondance de gibier. Ils se plurent dans cette région et s’y sédentarisèrent. Ils fixèrent tout d’abord leur tentes et pavillons là où ils campaient, puis, peu à peu, de plus en plus de gens s’y rassemblèrent et érigèrent des maisons. Leur nombre s’accrut et ils se choisirent un Commandeur. Son nom était Abrwi, la cité n’existait pas encore, mais il y avait plusieurs villages. Parmi eux on trouvait Nur, Kharqan Rud, Wardana, Tarawcha, Safna et Iswana. La grande agglomération où vivait le Dirigeant était Baykand, mais la ville s’appelait Qala῾-i-Dabûsî, qu’on appelait « Sa Cité ». Après quelques temps, le pouvoir d’Abrwi s’accrit tant qu’il établit une telle tyrannie que les habitants du district ne pouvait plus y résider.

Les Dihqân-s et les riches s’enfuirent alors de ce district et allèrent au Turkistan et à Taraz où ils édifièrent une cité. Ils appelèrent leur cité Jamukat en raison du grand Dihqan, qui était chef de la bande qui avait fuit était nommé Jamuk. Dans la langue de Bukhara, Jamuk signifie un joyaux, et Kat est une ville. On appelle aussi Jamuk un noble, dans la langue de Bukhara, ainsi une telle personne est un joyaux.

Ensuite, les gens qui étaient resté à Bukhara envoyèrent un homme à leurs nobles en leur demandant de les secourir de l’oppression d’Abrwi. Ces nobles et Dihqan-s allèrent auprès du Roi des Turks qu’on appelait Qara Jurin Turk et surnommé, en raison de sa haite stature : Yabghu. Ils lui demandèrent son aide. Yabghu envoya son fils, qu’on appelait Shir-i-Kishwar, avec une grande armée. Lorsque Shir-i-Kishwar arriva à Bukhara, il attrapa Abrwi à Baykand et le fit emprisonner. Il ordonna qu’on ramplisse un grand sac d’abeille et qu’on y confine Abrwi jusqu’à ce qu’il expire.

Le pays plut tant à Shir-i-Khishwar qu’il écrivit une lettre à son père pour demander la région, car il voulait l’autorisation de rester à Bukhara. Une réponse lui vint de Yabghu : « Je te donne ce district ». Shir-i-Kishwar envoya un émissaire à Jamukat auprès de ces gens qui avaient fuit Bukhara afin de les ramener avec femmes et enfants à Bukhara.

Ensuite, il fut promulgué que quiconque revint de Jamukat serait membre du Patriciat car quiconque avait été riche ou Dihqan avait fuit tandis que mendiants et pauvres étaient restés. Lorsque ce groupe s’en retourna, le peuple qui y était resté indigent devinrent les serfs des premiers. Parmi ces nobles se trouvait un grand Dihqan appelé Bukhar Khuda, qui était d’une antique famille de Dihqan, et avait le plus de propriétés. La plupart de ce peuple étaient ses paysants et serfs. Shir-i-Khishwar édifia la cité de Bukhara proprement dite et les villages de Mamastin, Saqmatin, Samatin et Farab. Il gouverna pendant 20 ans, et après lui, un autre Roi édifia Iskij-Kat, Shargh et Ramitin. C’est après cela que fut fondé le village de Farakhsha.

Lorsque la fille du Roi de Chin fut amenée à Bukhara, on convoya, en guise de dot, un But-Khana dans son trousseau, cette Maison aux Idoles fut installée à Ramitin.

Sous le Commandeur des Croyants Abû Bakr as-Sadiq, on frappait à Bukhara des pièces d’argent pur, avant cela, il n’y avait jamais eu d’émission à Bukhara.

[règne de Tughshada, Qutayba, Sukan et Bunyat ses enfants]

Rapport sur la Khatûn, qui fut chef de Bukhara, et de ses enfants qui régnèrent après elle.

Muhammad b. J affirme que lorsque Bidun BK mourut, il lui restait un fils nourrisson, appelé Tughshada. Khatûn, qui était la mère de l’enfant devint régente et régna 15 années. Pendant son règne, les arabes commencèrent à venir à Bukhara. A chaque fois, Khatûn se soumettait et leur payait la Compensation. On raconte qu’à son époque, il ne se trouvait nul de plus capable qu’elle, elle gouverna sagement et son peuple lui fut obéissant.

Elle avait coutume quotidienne de se rendre hors les portes de la forteresse de Bukhara à cheval et de faire halte à la Porte du Registan, appelée la porte des « Vendeurs de Fourrage ». Elle avait l’habitude de s’asseoir sur un trône, tandis que se tenaient devant elle des esclaves, des maîtres du Saray, des eunuques et des notables. Elle fit une obligation aux populations rurales de fournir chaque jour, 200 jeunes gens pris parmi les Dihqan et les princes, ceints d’une ceinture d’or et portant une épée à l’épaule, se présentent pour le service et se maintiennent à distance. Lorsque Khatun apparaissait, tous lui prétaient hommage et se tenaient sur 2 lignes pendant qu’elle s’occupait des affaires de l’Etat. Elle fisaient ordres et interdits, et offrait la robe d’officier à qui elle le souhaitait, et punissait qui elle le désirait. Elle restait ainsi, trônante, du petit matin au déjeuner. Après celà, elle retournait au château et envoyait des plats, pour nourrir sa suite entière. Le soir, elle sortait pareillement sur son trône. Quelques Dihqan et princes s’asseyaient devant elle en 2 lignes fixes jusqu’au coucher du soleil. […] Un certain autre jour, d’autres gens devaient la rejoindre et se tenir de la même manière, de sorte que l’on revienne par une rotation au premier groupe. Chaque année, chaque groupe devait veni ainsi 4 jours.

A la mort de la Khatun, alors que son fils Tughshada avait grandit et apte à régner, tous convoitaient son royaume. Un certain ministre, appelé Vardan Khudâ, qui dirigeait le district de Vardana, venait du Turkistan. Qutayba avait eu à se battre en de nombreuses batailles contre lui et certaines fois il l’avait chassé du dustrict de sorte à ce qu’il fuyait au Turkistan. Vardan Khudâ mourur et Qutayba saisit Bukhara. Q rendit B à Tughshada et en fit le Commandeur. Il nettoya le royaume pour lui et saisit le pouvoir de tous ses ennemis. T accepta la Foi de Q et dirigea Bukhara aussi longtemps que Q vécut. Après la morts de Q, il administra Bukhara 32 années jusqu’au temps de Naçr b. Saiyâr. Après sa soumission, il vit naître un fils, et par signe d’amitié le nomma Qutayba. Après T, son fils Q siégea sur le trône, et resta Soumis quelques temps avant d’apostasier, du temps d’Abû Muslim. AM eut vent de ceci et l’occit, ainsi que son frère et ses officiers.

Après cela, Bunyat b. Tughshada devint Commandeur de Bukhara. Il était né dans l’Islam. Il resta soumis jusqu’à ce que Muqannâ’ apparaisse et que la révolte du peuple aux « vêtements blancs » s’éveille dans les cantons ruraux de Bukhara. Bunyat prit leur parti et les secourut, ainsi le peuple « aux vêtements blancs » étendirent leur influence et accurent leur pouvoir. Le maître du Barîd envoya cette information au Lieutenant de l’Apôtre qui était Al-Mahdî (m.785). Afin d’en finire avec l’affaire de Muqannâ’ et des porteurs de « Vêtements Blancs », Mahdî envoya des chevaliers.

B. siégeait dans son château à Farakhsha, en buvant du vin en compagnie. Il regarda depuis un poste d’observation et apperçut les chevaliers approcher à grands pas. Il le suspecta de venir de la part du Lieutenant, il y pensait encore lorsque ces derniers entrèrent et, sans un mot, dégainèrent leurs épées et lui tranchèrent le cou ; ceci en l’année 166/782, ses compagnons se dispersèrent et les chevaliers rentrèrent.

Lorsque l’apostasie de Q. b. T fut connue, AM l’occit et donna ses esclaves, domaines et propriétés à son frère B b. T dont les descendants les tinrent jusqu’au temps du Commandeur Ismâ‘îl As-Samanî. Après l’aposasie de Bunyan et sa mort, sa propriété alla aux descendants de Bukhar Khuda. La dernière personne à perdre les Biens fut Abû Ishâq Ibrâhîm b. Khâlid b. Bunyat (b. T b. BK). A I I demeurait à B et le royaume était en ses mains. Chaque année, il envoya une part de la récolte de MWN à son frère Nâr d’où il était expédié au AlM Muqtadir (m.932)

Le commandeur Ismâ‘îl S s’empara de ses Biens et Propriétés  car Ahmad b. Muhammad b. Layth, qui était chef du Shurta, dit un jour au Commandeur : «  O Commandeur, de qui A I I a-t-il obtenu de si belles propriétés, avec un tel produit ? » Le Commandeur I S répliqua : « Ce n’est pas leur propriété, mais celle du Gouverneur ». A b. M b. L déclara : «  C’est de droit leur propriété, mais en raison de l’apostasie de leur père, le Lieutenant les leur a sais et en a fait la propriété du trésor public et le leur laisse en retour comme une sorte d’allocation d’usufruit. Il n’a pas rendu le service de contrepartie et a considéré cette propriété comme la sienne propre ! »

Ils parlaient ainsi lorsque A I I entra. Le Commandeur IS lui déclara : « O A I I, combien reçois-tu de revenu annuel de tes propriétés ? » A I I répondit : « Après tant de troubles et de difficultés je ne perçois que 20 000 drachmes/an. » Le Commandeur I ordonna à A b. M b. L de saisir ses propriétés et de dire à Abû al-Hasan, l’intendant, de lui verser 20 000 drachmes annuelles. Ainsi perdit-il sa propriété et ne la retrouva jamais… A I I mourut en 301/913, ses descendants sont restés dans les bourgs de Safna et Siyavunj.

Lieux de Bukhara :

Abû Al-Hasab An-Nishapûrî dans son livre : « Le Trésor des Sciences » a établit que la cité de Bukhara, bien que le Jayhûn passe en son cœur (sic) est une cité du Khurasân. Karmîna est un des villages de Bukhara et ses eaux viennent des eaux de Bukhara. Son impôt est compté avec celui de Bukhara, bien qu’il soit un bourg séparé et possède un Jâmi‘. Ce fut la demeure de nombre de lettrés et de poètes. On raconte que par les temps anciens, on appelait Karmîna Badya-i-Khurdak (petite campagne/désert). Il se trouve 14 frs. De Bukhara à Karmina.

Nur est un lieu étendu avec un Jâmi‘. Il possède de nombreux Ribât. Chaque année, le peuple de B et d’autres endroits s’y rend en pèlerinage. Le peuple de B y met bcp de peine. Celui qui se rend en pèlerinage à Nûr a la même distinction que celui qui a accomplit le Hajj ! […] On appelle ce Nûr le Nûr de Bukhara, dans les autres districts.  De nombreux compagnons du prophète y sont enterré.

Un autre village est Tawayis, aussi appelé Arqud, y vivaient des gens de biens et de luxe, chacun avait un ou deux paons dans sa demeure, comme luxe ; les arabes n’ayant, aupravant, jamais vu de paons, lorsqu’ils y virant les paons ils appelèrent ce village « dhu-l-tawayis » […]. Au temps jadis s’y tenait une foire au mois de Tir, dont la nature était d’y faire échange de produits défectueux, comme des rideaux ou des couvertures […] il n’y avait aucun moyen de rendre aucun bien en cette foire, car ni l’acheteur ni le vendeur n’accepteraient de les récupérer, à quelque conditions que ce soit. Chaque année s’y précipitaient  10 000 personnes, tous négociants et acheteurs, il en venait même de Ferghana, Chach et d’autres endroits, ils s’en retournaient toujours avec un bon profit. C’est pourquoi le peuple de ce village s’enrichit, et la raison n’en était nullement l’agriculture. Il est situé sur la route royale de Samarqand, à 7 fars. de Bukhara.

Iskijkat a une grande citadelle et ses habitants sont riches. La raison de cette richesse ne tient nullement à l’agriculture car les terres de ce village, saltus comme ager, ne réunissent pas 1000 juft. Ses habitants sont tous marchands, beaucoup de tissus en arrivent, chaque mardi s’y tient un marché. Le village appartient à son chef, (le caliphe) al-Muwaffaq billah l’avait donné comme Iqtâ῾ à Muhammad b. Tahir qui était Commandeur du Khurasan (v.870-3). Il le vendit à son tour à Sahl b. A. Daghuni Bukhari, ce dernier y édifia un Hammam et un vaste palais sur un méandre dans la lit de crue de la rivière. Les vestiges de ce palais existent de nos jours […] le peuple d’Istijkat était tributaire de ce Sahl Daghuni et chaque année ils payaient 10 000 drachmes de taxe sur leurs maisons. Puis ils répudièrent ce tribut pendant deux ou trois ans, et se pourvoyèrent devant le Dirigeant pour lui demander son aide. Les héritiers de Sahl produisirent un document à l’époque du Commandeur Ismâ῾îl Samani, qui reconnut le sfaits et sa validité. Mais cette poursuite traina bien longtemps, les hommes distingués de la cité servaient de médiateurs, et un arrangement fut établi entre le peuple du village et les héritiers de Daghuni pour 170 000 drachmes. C’est ainsi que les habitants affranchirent leur village et eux-même du tribut […].

Dans ce village, il n’y avait pas de Jâmi῾ jusqu’au temps de Shams al-Mulk Nasr b. Ibrahim Tamghaj Khan (v.1075). Parmi le peuple du village se trouvait un homme de rang appelé Khwansalar, il était important et avait de nombreux clients, il était aussi collecteur de l’impôt pour le dirigeant. Il construisit un Jâmi῾ de toute beauté sur ses propres frais et y dépensa une grosse somme d’argent. Les Qurâ de Shargh m’ont dit que la prière du Vendredi ne fut plus exécutée dans cette mosquée car, après quelques temps, les Imams de Bukhara ne l’autorisèrent plus […] la mosquée resta abandonnée jusqu’à Qadir Khan Jibrâ’il b. ‘Umar b. Tughrul Khan (v.1100) appelé Tughrul Bek et surnommé Kular Tekin. Il acheta le bois de cette mosquée des descendants de Khwansalar, puis détruisit la mosquée et convoya son bois jusqu’à Bukhara et en édifia une Madrasa près du stand des vendeurs de légumes. Il dépensa dans cet œuvre une somme inestimable. La Madrasa fut appelée Madrasa Kular Tekin, et les restes de ce Commandeur y reposent.

Le village de Shargh est à l’opposé d’Iskij-Kat, il n’y a entre eux ni jardin ni lot vacant mais une large rivière appelée Samjan, et maintenant rivière de Shargh tandis que certain la nomment aussi Haram-Kam. Un large pont reliait les deux rives, au temps d’Arlsan Khan Muhammad b. Sulayman (v.1120), on jeta un pont très solide en briques cuites (ajur). Dans le village de Shargh, il n’y avait jamais eu de Jâmi῾ jusqu’à ce qu’une fut édifiée sur ses propres dépenses. Il ordonna la construction d’un Ribât pour les nécessiteux du côté d’Iskij-Kat, le village a une vaste citadelle, d’une taille comparable au vilage lui-même.

Ils avaient un marché aux temps jadis, chaque année, durant dix jours de l’hiver, les gens s’amassaient des districts éloignés pour échanger et négocier. Les spécialités locales étaient des douceurs aux amandes à base de sirop de raisin, de la gomme d’aloe, du bois, du poisson salé ou frais, du mouton et de la peau d’agneau (vélin ?).

De nos jours il y a marché tous les vendredi et les gens y viennent de la cité, ses spécialités sont les cotonnades et les cuivres.

Le commandeur Ismâ῾îl Samani acheta ce village et tous les terrains et établissements. Il en fit cession de Waqf pour l’entretien du Ribat qu’il édifia à la porte de Samarqand dans la cité de Bukhara. A présents aucun de ces deux éléments n’existe encore.

Zandana a une grande citadelle, une vaste place de marché et un Jâmi῾, chaque vendredi on y accomplit la prière et c’est là qu’on y commerce. La spécialité du lieu est le Zandan-Ji, qui ets une sorte de vêtement fabriqué à Zandana. C’est un beau tissu et il y est produit en grandes quantités. Beaucoup de ces vêtements sont tissés dans d’autres villages de Bukhara mais sont également appelés Zandan-Ji parce que ce modèle est apparu en premier dans ce vilage. Ce tissu est exporté en tous pays, par exemple en Iraq, Fars, Kerman, HindustanTous les nobles et tous les dirigeants s’habillent avec et l’achètent au prix équivalent à celui du brocart !

Wardana, construit par Shapur à la frontière du Turkistan, produit du Zandanji, citadelle résidence royale.

Afshina a une vaste aire urbaine et un bon fort et des faubourgs, il s’y tient un marché hebdomadaire, les terres cultivées et vaines pâtures sont un Waqf pour les Ecoliers. Qutayba b. Muslim y édifia un Jâmi῾ et Muhammad b. Wasi’ également. Les prières y sont entendues et le peuple y vient depuis al cité pour y demander les grâces.

Barkad est un vaste et ancien village avec une citadelle forte, on l’appelle Barkad-i-‘Alawi car Ismâ῾il Samani l’acheta et en fit un Waqf pour un tiers au profit des descendants de ‘Ali et Ja῾far, un tiers pour les pauvres et un tiers pour ses propres héritiers.

Ramitin

Warakhsha

Baikand

Farab

Tiraz-Textile :

A Bukhara se trouvait un atelier entre les fortifications et la cité, près du Jâmi῾où on tissait tapis et rideaux. On y tissait vêtements Yazdi, matelas, tapis de prière et caftan noisette pour l’usage du Khalifa de sorte que la taxe de Bukhara aurait pu être dépensée pour un seul Rideau. Un collecteur d’impôts spécial venait chaque année de Baghdad, et quelque soit le rolle de Bukhara, il prenait ce montant de ces textiles. Il arriva que cet atelier fut abandonné et que les gens qui exercaient ce commerce se dispersèrent. Dans la cité de Bukhara, il y avait des artisans qui étaient spécialistes de cet ouvrage. Les négociants venaient de divers endroits et exportaient ces textiles, de même qu’ils convoyaient les Zandan-Ji, au Shâm, au Miçr et dans les cités de Rûm. On ne les tissait en effet en nulle autre cité du Khurassan. Il était même étonnant que lorsque certains maîtres de ce métier venaient au Khurasan et produisaient les outils de ce métier, et tissaient ce produit, il restait incomparable en élégance et en qualité. IL n’était nul Roi, Commandeur, Chef ou fonctionnaire qui ne portait de vêtements de ce type, fait de coloris rouges, blancs, et verts. Aujourd’hui, le Zandan-Ji est plus réputé que ce produit là.

Islamisation :

A Bukhara, il y avait un marché appelé le marché de Makh. Deux fois par an, un jour durant, il y avait une Panégyrie. Le jour de la foire, les gens avaient coutume de commercer les idoles. Cette pratique s’est poursuivie même après l’Ouverture Islamique. Les gens continuèrent de vendre en ce lieu des idoles. On rapporait que chaques jours plus de 50 000 drachmes étaient échangées en idoles. Lorsque Muhammad ibn Ja‘far Narshakhî visita ce lieu, il fut étonné que ce fut permis. Il sollicita les Shyûkh de Bukhara, qui répondirent que les habitants de Boukhara étaient idolâtres depuis bien longtemps, ceci leur était donc permis.

Hadith sur le snoms de Bukhara

Citadelle :

Syavush et Afrasiyab :

A propos des merveilles de cette citadelle. Ahmad b. Muhammad b. Nâçr dit que Abû Al-Hasan Nishapûrî dans le Trésor des Sciences mentionne que la cause de l’édification de la citadelle de Bukhara était que Siyavush b. Kaykaws fuyant son père, traversa le Jayhûn, et se rendit auprès d’Afrasyab. Afrasyab le traita aimablement et lui donna sa fille comme épouse. Certain affirment qu’il lui conféra tout son domaine.

Siyavush voulait laisser un témoignage dans ce district, qui lui avait été accordé sous forme de prêt. Il construisit la citadelle de Bukhara et y résida habituellement. Mais lorsqu’Afrasyab et lui entrèrent en opposition, Afrasyab l’assassina. Il fut enterré dans cette citadelle en ce lieu : lorsque vous franchissez la Porte E puis par la porte des vendeurs de paille ou Porte de Ghuryan.

Les Mazdéens de Bukhara, pour cette raison, tiennent cet endroit en grande estime. Chaque années avant le levé du soleil, au jour de Nawrûz, chacun y apporte un coq et le sacrifie en sa mémoire. Le peuple de Bukhara se lamente pour le massacre Siyavush qui est universellement fameux. Des musiciens y déclament les chants de leur composition que les chanteurs appellent « lamentations des Mazdéens ». Cette histoire remonte à plus de 3 000 ans. […]

Bidûn : plan de la grande ourse (cf : taoiste, 1221 pour une cité du nord et Nura-Tagh) et tables de bronze

Lorsque Bidûn Bukhar Khudâ devint Souverain […] l’époux de Khatûn et père de Tughshâda, il chargea une personne de rebâtir la citadelle et le palais qui avaient existés auparavant. Il fit graver son nom sur une table d’acier qu’il fit accrocher à une des portes du palais qui resta sur la porte du palais jusqu’au temps du traducteur (1128).

Ahmad b. Muhammad b. Naçr al-Qubawî affirme que lorsque la forteresse fut détruite, les portes le furent également. Ahmad b. Muhammad affirme plus avant que Muhammad b. Ja‘far et Abû al-Hasan Nishapuri assurent que lorsque Bidûn BK construisit ce palais, il s’effondra, il le réédifia et il fut à nouveau détruit. Plusieurs fois il le rebâtit et il s’écroula à chaque fois. Il convoqua les plus sages et demanda leur conseil. Ils s’accordèrent que si le château était construit selon le plan céleste de la Grande Ourse, avec 7 pilliers de pierre, il ne serait jamais détruit.

Une autre merveille est que depuis sa construction, aucun dirigeant qui s’y trouvait n’y fut défait. Ils furent toujours victorieux ! Une autre légende stipule que depuis l’époque de sa construction, aucun dirigeant n’y mourut jamais, ni Païen ni Musulman. Lorsque venait le temps de mourir, une raison ou une autre contraignait les seigneurs à sortir du château et à mourir en un autre lieu […]

La forteresse possède 2 portes, une à l’E, l’autre à l’W. La Porte E est appelée Porte de Ghuryan, et la porte W est appelée Porte du Registan. A l’époque du traducteur, elle était appelé la Porte des Vendeurs de Fourrage. Une route court d’une porte à l’autre par le centre de la forteresse. La forteresse fut le lieu de résidence des Dirigeants, Commandeurs et Généraux. Il y avait une prison, et une chancellerie, le château était la résidence des dirigeants, il comprennait aussi le Harem et le Trésor. Al’époque du traducteur, la forteresse était ruinée. Plusieurs années après, Arslan Khan ordonna sa reconstruction et en fit sa résidence. Il institua un grand Commandeur Conservateur de la Citadelle pour la garder selon ses ordres. La foreresse avait une haute réputation aux yeux du peuple.

Lorsque le Kharazmshah arriva à Bukhara en l’année 1139-40, le Commandeur Zangî b. ‘Ali était vice-lieutenant. Il était gouverneur de Bukhara aux ordres de Sultan Sanjar. Il le fit arrêter et assassiner, et détruisit la forteresse. Elle resta ruinée deux années jusqu’en 1141-2 lorsqu’ Alp-Tekin devint vice-roi pour Gur-Khân. Cette année là, il ordonna la reconstruction de la citadelle et en fit sa résidence. La forteresse fut en meilleure état qu’elle ne l’avait jamais été. Au Ramadan 1153, l’armée des Oghuz vint à Bukhara. ‘Ayn ad-Dawla Qaracha Beg et Shihab Wazir furent assiégés. Ils détruisirent la citadelle qui resta ruinée. Lorsqu’en l’an 1164-5 ils voulurent élever les murs de Bukhara, ils durent utiliser des briques cuites pour les fondation du rempart. La fondation et les tours, qui ont été faites de brique cuite ont été démolies, et ils s’en servirent pour la muraille de Bukhara. La citadelle fut complètement détruite et il n’en resta plus aucune trace. En l’an 1207-8, le Kharazm-Shah Muhammad b. Sultan Tekesh conquit Bukhara et rabâtit la forteresse. Les Khitans furent vaincus, mais en 1620, l’armée Tatar sous le commandement de Chinghiz Khan vint et combattit 12 jours à la porte de la citadelle. Ils s’en emparèrent et les détruisirent.

Qutayba édifia  un Jâmi‘ à l’intérieur de la citadelle en l’an 96/712. Cet endroit avait été un temple.

Les habitants de Bukhara se sont bien soumis, mais chaque fois que les musulmans se retiraient, ils apostasiaient. Qutayba les soumis à 3 reprises, mais ils se dédidaient et devenaient Dénégateurs/Traîtres. La quatrième fois, il leur fit la guerre, s’empara de la cité et y établit l’Islam avec bien des difficultés.

Qutayba b. Muslim édifia une grande mosquée à l’intérieur de la citadelle en 712, l’endroit avait été auparavant un temple, il ordonna au peuple de Bukhara  de s’assembler tous les Vendredi, ce pouquoi il fit proclamer que « quiconque sera présent à la prière du rassemblement, je lui donnerais deux drachmes ! ». Le peuple de Bukhara, au commencement de l’Islam, pendant la prière, lisait le Qur’an en persan, car ils étaient incapable de comprendre l’arabe. Lorsque c’était l’heure du Ruku῾, un homme derrière eux criait bknî-tâ-n-kî-nt et lorsqu’ils en étaient au sujûd, il criait n-kûnî-â n-kûnî !

M. b. Ja῾far dans son livre rapporte qu’il vit le Jâmi῾ de Bukhâra, sur sa porte se trouvaient des images aux visages effacées, mais le reste était dans son état d’origine, il (Narshakhi) dit qu’il avait demandé à son maître qui avait érigé ces portes en premier ; son maître qui était très âgé lui expliqua qu’autrefois hors de la cité se trouvaient 700 palais où vivaient les riches qui étaient très arrogants. La plupart ne venaient pas au Jâmi῾, les pauvres ayant besoin des deux drachmes, mais pas les riches. Un vrandredi des Muslim-s vinrent aux portent des palais pour plaider en faveur de la prière, mais les résidents leurs jetaient des pierres depuis les toits, ils combattirent et les Muslims-s vainquirent. Sur chaque porte chacun avaient aménagé le visage d’une idole, lorsque le Jâmi῾ fut agrandi, on utilisa ces portes pour la mosquée, ils les érigèrent avec les visages érasés, mais le reste fut maintenu intact. Ahmad b. Muhammad b. Naçr dit que de son temps il restait une de ces portes à l’endroit où l’on descend du toit vers la porte du Jâmi῾. Si quiconque désire en voir une, allez à la cour de l’émir du Khurasan, arrêtez vous au premier portail et la seconde porte se trouve à gauche de ces portes. Les traces de l’effacement sont toujours visibles.

Namaz Gokh du Registan

p.71 : Lorsque Qutayba b. Muslim construisit le Jâmi῾, ce fut à l’intérieur de la citadelle. Dans la cité, à un emplacement appelé Registan, il édifia une place pour la prière du festival, où il menait les Muslims à exécuter la prière lors des fêtes. Il ordonna au peuple de venir en armes car l’Islam était encore nouveau et les Muslims n’étaient pas protégés des Kuffâr. De nos jours, la coutume persiste et chaque homme possédant une arme l’emporte avec lui. La porte est appelée Porte de la Cour du Ma῾bad. Ce Ma῾bad al-Khalil était le Commandeur de Bukhara. En ce lieu d’adoration on exerça de longues années la prière de fête.

Tous ne pouvaient s’y contenir, ainsi, le Commandeur Shadid Mansur b. Nuh b. Nasr (961-77) acheta à grand frais des vergers et de jolis jardins sur la route de Samatin, il dépensa beaucoup d’argent en cela. Ilen fit une place pour la prière de festival et commanda minbar et mihrab de prix. Il commanda aussi que soient érigées des tours afin que les anciens puissent appeler à la prière et qu’ils soient entendus par les gens. De cette place de prière jusqu’à la porte de la citadelle de Bukhara, un demi farsakh. […] Ceci commaneça en l’an 970-1.

Ce fut le lieu d’adoration jusqu’à l’avènement d’Arslan Khan. Celui-ci ordonna qu’on édifie un lieu d’adoration proche de la cité afin qu’il ne soit pas si difficile pour le peuple, et s’il advint que quiconque attaquat la cité, le peuple ne serait pas absent. A la porte d’Ibrahim se trouvait un jardin réservé aux Rois, appelé Shams-Abad. Le jardin avait été détruit et converti à l’agriculture. Le Khaqan des Turks ordonna de le ceindre de hautes murailles. Le minbar et le mihrab furent édifiés de brique cuite, et en son sein se trouvait des tours pour les anciens. Ce fut ne l’année 1119.

Grande Mosquée :

[…] Shams al-Mulk (v.1060). Ils furent sculptés et décorés à Samarqand et apportés à Bukhara. La mosquée resta ainsi jusqu’au temps d’Arslan Khan Muhammad b. Sulayman qui ordonna que le Jâmi῾ soit placé plus loin encore de la citadelle afin qu’aucun dommage ne l’atteigne comme au temps de Shams al-Mulk. Arslan Khan acheta de nombreuses demeures dans la cité et cette partie du Jâmi῾ la plus proche de la citadelle il l’a fit démolir. Le minaret proche de la citadelle fut démonté et transferré au cœur de la cité. Il n’y a rien, nulle part, de comparable à lui, techniquement et esthétiquement. Lorsque ce fut finit, et le sommet posé, il lui restait quelque chose pour être parachevé, mais il fut ensorcelé et le minaret s’effondra sur le Jâmi῾ dont un tiers fut détruit. Le bois sculpé et peint  se rompit. A nouveau, Arlsan Khan ordonna la reconstruction du minaret. Ils le rendirent, à grand Jâmi῾ qu’il commanda fut en 1121.

Au total des mosquées il y en a 5 qui ont des cours, les deux, dans le Shakhristan, avec minarets, sont l’œuvre de Shams al-Mulk […] celle à côté de la citadelle perdure depuis Ismayl Samani, édifiée en 902. L’autre, à côté de la cour du Commandeur du Khorassan est l’œuvre du Commandeur Hamid Nuh b. Naçr … construite en 951.

Révolte de Muqanna’

Narshakhi a inclut ce chapitre dans son livre, mais il est incomplet. Ibrahim, qui est l’auteur de ce passage et Ibn Jarir Tabari disent que Muqanna’ était un villageois des environs de Marw, du village de Kaza. Il s’appelait Hashim b. Hakim. Au départ il était blanchisseur, mais ensuite, il s’occupa d’étudier la science. Il acquis des connaissance de toutes sortes, il étudia la conjuration, l’art des talismans et des incantations. Il devint spécialiste en conjuration et prétendit également à la prophétie. Al-Mahdi b. al-Mansûr le tua en 783.

Il apprit les incantations et devint extrêmement intelligent, il avait lu de nombreux livres sur les sciences des anciens et était un maître de nécromancie. Son père était appelé Hakim et fut un des capitaines du Commandeur du Khurasan du temps d’Al-Mansûr. Il était Balkhi et fut appelé Muqanna parce qu’il avait toujours le crâne et le visage couvert, car il était affreusement laid, chauve et borgne, il portait donc toujours une pièce d’étoffe verte.

Muqanna fut un des capitaines du Khurasan du temps d’Abu Muslim, leader de la révolution abbasside. Il devint ensuite premier ministre de ‘Abd al-Jabbar Azdi. Il fit une déclaration de prophétie et cela dura quelques temps. Puis Al-Mansur envoya à lui un émissaire qui l’emmena à Baghdad où il fut incarcéré. Après quelques années, lorsqu’il eu recouvré la liberté, il retourna à Marw. Il réunit des gens autour de lui en disant :

« Savez vous qui je suis ?

-Tu est Hashim b. Hakim !

-Vous vous trompez, je suis votre Khudâ, et le Khudâ du Monde Entier. Je m’appelle de n’importe quel nom, si je le souhaite, je suis celui qui s’est d’abord présenté au Gens comme Adam, puis sous la forme de Nûh, puis sous celle d’Ibrahim, Musa, puis sous l’apparence de ‘Aysa, de Muhammad le Prophète, puis sous l’apparence d’Abu Muslim, et maintenant sous celle que vous voyez !

-D’autres se sont prétendus prophètes, mais toi, tu te prétends Dieu en personne !

-Ils furent corporels, moi je suis l’âme qui fut en eux, j’ai le pouvoir d’apparaître comme je le souhaites ! »

Il écrivit des lettres pour tous els districts et les confia à ses missionnaires :

« BRR, de Hashim b. Hakim, Khudan-Khuda, HLL, LIIL, Dieu d’Adam, Nuh, Ibrahim, ‘Aysa, Mûsa, Muhammad et Abu Muslim. Al Muqanna a vraiment la force, le pouvoir, la gloire et la preuve. Accepte moi et réalise mon empire, la gloire et l’omnipotence sont miens, il n’est d’autre Dieu que moi. Ceux qui me suivront iront au Paradis, ceux qui me rejettront resterons aux enfers ! »

A cette époque il était à Marw, mais ses missionnaires étaient partout, et il détourna beaucoup de gens de la Route. A Marw il y avait un arabe appelé ‘Abdallah b. ‘Amr qui joignit Muqanna et lui donna sa fille en mariage. Cet ‘Abdallah traversa le Jayhun et vint à Nakhsh-Ab et Kêsh. En tous lieux il poussait le peuple à se rallier à Muqanna. Il détourna bien des gens de la Voie. A Kêsh et dans ses faubourgs, ils étaient innombrables. Le premier village à rejoindre Muqanna et à proclamer sa foi fut Subakh. Leur chef était ‘Umar Subakhî et ils menèrent une révolte. Leur commandeur était un pieux arabe et ils l’assassinèrent. Dans le Soghd, de nombreux villages adhérèrent à la foi de Muqanna. Plusieurs villages de Bukhara renièrent et manifestèrent leur infidélité. Ce mal augmenta et les afflictions sur les muslim-s devinrent rudes. Ils attaquaient les caravanes, pillaient les villages et dévastaient tout.

La raison du départ de Muqanna pour le MWN fut celle-ci :

Lorsque des nouvelles de Muqanna parvinrent dans le Khurasan, Humayd b. Qahtaba, gouverneur du Khurasan, ordonna son internement. Il s’enfuit alors de son village et se cacha. Il apprit que nombre de gens s’étaient ralliés à sa foi au MWN et professaient publiquement sa foir. Il résolut de traverser le Jayhun. Le Commandeur du Khurasan avait ordonné que des gardes surveillent les rives et une centaine de cavaliers passaient constamment de chaque côté afin que, s’il essayait de traverser, ils le saisiraient. Il vint sur la berge avec 36 disciples, fabriqua un radeau et traversa le fleuve. Il vint au pays de Kâsh, qui se soumit à lui et le peuple l’acclama. Sur le mont Sam se trouvait une puissante forteresse. Eaux, champs cultivés et arbres complantés s’y trouvaient. Il y avait une autre forteresse, encore plus imprenable, qu’il ordonna de reconstruire. C’est alors qu’il rassembla tant de biens et d’innombrables propriétés et posta des gardes.

Les Gens des « Blanchisseurs » se multiplièrent et les muslim-s étaient incapables face à eux. Un groupe vint à Baghdad sous le khalifa d’al-Mahdi, qui fut ulcéré et envoya de nombreuses troupes pour le battre. Finalement, il vint en personne à Nishapur pour étouffer cette insurrection. Il avait craint que l’Islam soit perdu et que la religion de Muqanna s’étende au monde entier. Muqanna, de son côté, invita les Turks et leur autorisa la vie et les propriétés des Muslim-s. De nombreuses troupes arrivèrent alors du Turkistan dans l’espoir de butin. Ils pillèrent les districts et emmenèrent en captivité les femmes et les enfants des Muslim-s, et exterminèrent.

Lorsqu’ils apparurent devant Bukhara, un groupes de « Vêtements Blancs », qui étaient les disciple de Muqanna vinrent au village de Numij-Kat qui entrèrent de nuit dans la mosquée, et liquidèrent le Mu’âdhin et 15 autres personnes, puis ils massacrèrent tous les villageois, c’était en l’année 776 sous le Commandant du Khurasan Husayn b. Mu῾adh. Un des leaders du parti de Muqanna était Bukhari, on l’appelait Hakim Ahmad, et il avait à ses côtés trois autres capitaines. Le premier s’appelait Khishwi, le second Baghi, ils étaient tous deux de la citadelle de Fudayl, le troisième s’appelait Kirdik, du village de Ghijduwan. Ces trois hommes étaient batailleurs, vagabons, farouches et larrons.

Après le massacre de ce village et que la nouvelle fut parvenue à la cité, le peuple de Bukhara se rassembla et vint auprès du Commandeur disant :

« Nous devons combattre ces « Vêtements Blancs » par tous les moyens possibles ! »

Husayn b. Mu῾adh et ses troupes, et le Qadi de bUlhara avec le peuple de Bukhara, sortirent, en avril 776, se rendirent au village de Narshakh, appelé aujourd’hui Narjaq et y plantèrent leur camps face à eux. Le Qadi de Bukhara déclara :

« Je vais leur prêcher la vraie foi, ainsi nous n’aurons pas à les combattre ! »

Il pénétra donc dans le village, accompagné d’hommes intègres, ils répliquèrent :

« Nous ne comprennons pas ce que vous dites ! »

Chaque jour ils augmentaient leur Dénégation et acceptaient de moins en moins les admonitions.

C’est alors qu’ils engagèrent la bataille. Le premier à les attaquer fut un arabe appelé Na῾im b. Sahl. Il combattit longuement et tua nombre de leurs gens, mais fut, à la fin, lui-même tué. Les blanchisseurs furent défaits et 700 d’entre eux trouvèrent la mort, le reste s’enfuit, et le jour toucha à sa fin. Au matin, il envoyèrent un messager pour demander l’amnistie disant : « Nous sommes devenu Muslim-s ». On fit alors la paix et on rédigea une capitulation. Une des clauses leur interdisait notamment d’infester les routes ou de tuer les Muslim-s, et une autre leur imposait de se disperser dans leurs villages et d’obéir au Commandeur. Ils confimèrent leur foi en Dieu et à Son Prophète. Tous el snotables de la cité signèrent le traité, mais dès que les Muslim-s se furent retirés, les rompirent le traité. Ils revinrent sur les routes de postes tuer des Muslim-s, ils amassèrent dans les greniers de Narshakh le grain en son, et la situation des Muslim-s devint critique !

Al-Mahdi, le khalifa, envoya son Principal Wazir Jibrâ’îl b. Yahya pour combattre Muqanna. Il vint à Bukhara et campa devant le Porte de Samarqand. Husayn b. Mu῾adh vint à lui et dit :

« Aide-moi vaincre les « Vêtements Blancs » et lorsque nous aurons fini, nous irons combattre Muqanna »

Jibrâ’îl y consentit, il leva le camps et alla au village de Narshakh et ordonna de creuser une douve autour du bourg, il monta le camps dans le fossé et ordonna à ses troupes de garder l’œil afin que les « Blanchisseurs » ne puisse pas sortir et attaquer de nuit. Ils firent une attaque la nuit suivante et infligèrent de grosses pertes. Lorsque Husayn b. Mu῾adh, Commandeur de Bukhara, vit cela, il remercia vivement Jibrâ’îl et dit :

« Reste à Bukhara et ne va pas à Kêsh jusqu’à ce que nous ayons ici finit notre ouvrage ! »

Jibrâ’îl se joignit à lui dans la mêlée et combattit quatre mois d’affilé, matin et soir.

Les « Blanchisseurs » furent victorieux chaque jours, laissant les Muslim-s sans recours. Ils cherchèrent à ruser. Malik b. Hazim poposa le plan suivant : Il ordonna de creuser un tunnel depuis la surface du camps jusqu’au mur de la forteresse. Il y envoya des hommes armés et commanda qu’on couvre le tunnel avec du bois, des roseaux et de la terre et ce jussqu’à ce que l’on atteigne la base du mur. Il commanda aussi qu’on excave une surface de 50 Gaz (coudées) et qu’on la renforce d’étais, après quoi il la fit remplir de bois à brpuler et y fit verser de l’huile. Il y mirent le feu, les étais devaient s’enflammer et la muraille s’effondrer. Mais l’incendie ne se propageait pas parce qu’il lui fallait du vent et il n’y pouvait parvenir. Ils montèrent et apprêtèrent des catapultes contre la tour sous laquelle ils avaient creusé. Ils projettèrent des rochers et parvinrent à l’ébrécher. Les piliers prirent feu et sur 50 coudées, s’effondrèrent. Les Muslim-s manièrent l’épée et tuèrent bien des gens.

Les survivants demandèrent grâce et concluèrent des capitulations aux même conditions que précédemment, c’est-à-dire tout d’abord de ne pas troubler les Muslim-s, de retourner dans leurs bourgs, d’envoyer leurs chefs au Khalifa et de ne plus porter d’armes. Ils concluèrent un traité sur ces clauses et sortirent du village. Ils traversèrent le fossé, mais avaient dissimulé des armes. Jibrâyil confia leur chef Hakim à son fils ‘Abbas et lui dit de le faire s’asseoir dans une cour fermée et de l’assassiner secrètement. […] Les « Blanchisseurs » envoyèrent Khishwi, un ami de Hakim, à Jibrâyil et lui dire qu’ils ne partiraient pas sans lui, il portaient de nouvelles bottes. Alors qu’il parlait, soudain, ‘Abbas b. Jibrâil se retourna et dit : « J’ai tué Hakim » ! Jibrâyil exogea qu’on fasse descendre Khishwi de cheval et tué sur le champs. Du camps des Blanchisseurs s’éleva un cri, et ils sortirent leurs armes et se jetèrent dans la bataille. L’affrontement fut plus rude encore, ils combattirent férocement mais finalement, à nouveau, subirent une défaite, nombre d’entre eux furent tué et les autres s’enfuirent.

Le chef du bourg de Narshakh était une femme dont le mari était appelé Sharaf, qui avait été capitaine d’Abû Muslim qui l’avait assassiné. Cette femme fut amenée à Jibrâil avec un cousin aveugle, qui était infect et malfaisant ; Jibrâyil demana à la femme de pardonner Abû Muslim. Elle répondit :

« Abû Muslim est appelé le père des muslim-s, mais celui qui a tué mon mari ne peut être un père ! »

Jibrâyil ordonna qu’on fasse fendre cette femme par le milieu et qu’on misse aussi son cousin à mort.

Kirdik se rendit auprès de Muqanna mais Baghi mourut dans la bataille, Jibrâyil emporta les têtes décapitées au Soghd pour terrifier les « Blanchisseurs ». Le peuple de Sughd avait un commandeur qui était parmi les dirigeants de Muqanna, appelé Sughdiyan. Le peuple de Sughd le soutenait et Jibrâyil dut les combattre à de nombreuses reprises. Finalement, un Bukhari tua Sughdiyan et ce groupe fut dispersé.

Jibrâ’il se rendit ensuite à Samarqand où il combattit beaucoup contre les Turks et les « Blanchisseurs » jusqu’à ce que Mu῾adh b. Muslim deviennent Commandeur du Khurasan. Ce dernier arriva à Marw en 777 et commença à s’activer de là bas. Il franchit le désert d’Amul, et, en arrivant à Bukhara, il retrouva 75 000 guerriers du peuple de Bukhara. Mu῾adh ordonna de nombreux préparatifs de guerre, il apprêta 3000 ouvriers, équipés de hâches, de pelles et de seaux et toutes sortes d’artisans utiles à une armée. Il fit construire des catapultes et des ballistes, et avec le meilleur ordre, il procéda vers le Sughd où se trouvaient de nombreux « Blanchisseurs » et une forte troupe Turk.

Le commandeur de Herat avait fourni 10 000 moutons, Mu῾adh lui dit :

« ici, les Turks, nos ennemis, sont proches, et ils aiment beaucoup les ovins, envoie ce bétail à Bukhara ou vend les moi, afin que je les distribuent à mes troupes ! »

Il ne consentit point à cela ; une troupe Turke arriva, attaqua et emporta avec elle tous les moutons à une endroit situé entre Arbijan et Zarman. Les torupes se lancèrent à leur poursuite, ils en tuèrent quelques uns et s’en retournèrent. Mu῾adh vint alors au Sughd et à Samarqand et combattit vivement les Blanchisseurs et les Turks, durant deux années, parfois vainqueur, parfois vaincu, après quoi il présenta sa démission. Musaiyab b. Zuhayr Dabbi devint commandeur du Khurasan en janvier 780, au printemps, il était à Bukhara dont le Commandeur était Juwayd b. Khalid, il l’envoya au Khwarezm.

A Bukhara se tenait un des capitaines de Muqanna῾, appelé Kular Tekin, avec une armée et une garde apprêtée, il du le combattre. Narshakhi rapporte que 50 000 hommes de l’armée de Muqanna῾, composée de gens du MWN, de Turks et autres s’assemblèrent à la porte de la citadelle de Muqanna῾, se prosternèrent et hurlèrent pour demander son apparition. Ils ne reçurent aucun réponse, ils le menacèrent alors, disant : « Nous ne partirons que si nous pouvons avoir une vision de notre Khuda ! »

Il avait un esclave appelé Hajib, Muqanna῾ lui dit :

« Dis à mes disciples, que Mûsa a demandé une apparition de ma part, je me refusai d’apparaître car il n’en avait pas la capacité !  Celui qui me verra ne peux se maintenir, il meurt dans l’instant ! »

Ils rééditèrent d’une demande accrue en disant : « Nous voulons une apparition de sa part, si nous devons en mourir, cela n’importe pas ! »

Il leur promit alors que s’ils venaient un certain jour, il se montrerait à eux.

Il fit alors une commande aux femmes qui l’accompagnaient dans la citadelles, il y avait à ses côtés en effet une centaine de filles de Dihqân-s du Sughd, de Kesh et de Nakhshab. Il avait la coutume que où qu’on puisse trouver une belle femme, elle devait lui être présentée, et il l’amenait à vivre avec lui. Il n’y avait personne d’autre dans la citadelle que ces femmes et son esclave particulier. Toute la nourriture nécessaire était apportée de l’extérieur chaque jour par un agent qui se tenait hors les murs, et répondait aux requêtes de l’esclave. Personne n’avait vu son visage hideux car il portait toujours son voile vert.

Il ordonna donc aux femmes de prendre chacune un miroir, de monter sur toît du donjon, elles devaient alors les placer l’un à côté de l’autre au moment où le soleil frappait le sol, une foule s’assembla, lorsque le soleil tomba sur ces miroirs, l’espace fut empli de la lumière du reflet de ces miroirs, puis il dit à son esclave de raconter à ses disciples que Dieu leur montrait son visage, et d’admirer ! Ils regardèrent et virent le monde illuminé. Emplis de terreurs, ils se prosternèrent comme un seul homme. Ils s’exclamèrent : « O Khuda, cette gloire et ce pouvoir, que nous voyons, nous suffit, si nous en voyons plus, nous devrions périr par le feu ! » Ils restèrent ainsi prosternés jusqu’à ce que Muqanna῾ ordonna à son esclave de leur faire relever la tête, car leur Khuda était satisfait d’eux et leur pardonnait leurs pêchés, ce qu’ils firent avec crainte et effroi. Puis il déclara :

« Je vous promets tous les pays, et la vie, les propriétés et les enfants de ceux qui ne nous rallieront pas, ils seront licites pour vous ! »

Puis ce groupe retourna à son pillage et se vantait aux autres : « Nous avons vu Dieu ! »

Sa῾id, commandeur de Herat campait à la porte de sa forteresse avec une grande armée. Il avait construit des demeures et des bains et y restait hiver comme été, dans la citadelle il y avait une source, des arbres, et quelques champs. Ses proches compagnons et généraux, avec une puissante armée, s’approchèrent de la citadelle. Dans celle-ci il y avait un donjon, au sommet d’une colline, et nul n’avait le droit de pénétrer dans le donjon. Il restait dans ce donjon avec ses femmes avec qui il avait couume de manger et de boire du vin chaque jour. C’est ainsi qu’il passa 14 années. Lorsque le Commandeur de Herat rendit sa position critique, et que ses forces se furent dispersées, le général qui tenait la citadelle ouvrit les portes et vint se soumettre, il accepta l’Islam, les Muslim-s s’emparèrent de la forteresse et Muqanna῾ vit qu’il ne pourrait s’extraire du donjon interne.

Narshakhi rapporte de Abû ‘Ali Muhammad b. Harûn, Dihqan de Kesh, qui disait que sa grand-mère fut une des femmes que Muqanna῾ avait pris dans son château. Elle racontait ceci :

« Un jour, Muqanna῾avait fait asseoir, manger et boire comme de coutume, il versa du poison dans le vin, et ordonna à chaque femme de prendre une coupe et dit :

« Lorsque je boirais ma coupe, vous devrez toutes boire la votre ! »

Toutes ont bu sauf moi, je versais tout dans mon col et il ne s’en apperçut pas, toutes les femmes tombèrent et moururent, je m’allongeais alors parmi elles et feignait d’être morte, afin qu’il ne me sache pas vivante, puisz Muqanna῾ se leva, observa et vit toutes ses femmes mortes, il vint à son esclave, le frappa de son épée et le décapité.

Il avait ordonné qu’on chauffe un four pendant trois jours, il s’en approcha, defit sa robe et se jeta dans le four, de la fumée en sortit, je vins auprès du four et ne trouvait nulle trace de lui, il n’y avait plus âme qui vive dans la donjon. La raison qui le poussa à s’incinérer était qu’il avait coutume de prophétiser : « Lorsque mes disciples se rebelleront, j’irais aux paradis convoquer les anges et les châtier ! » Il s’incinéra afin que le peuple dise qu’il était venu convoquer les anges pour l’assister depuis les cieux, afin que son souvenir reste dans le monde. »

Puis cette femme ouvrit les portes du donjon et Sa῾id Harashi pénétra et s’empara de son trésor !

Al Qubawi dit qu’il reste quelques disciples dans les districts de Kesh, Nakhshab et quelques bourgs de Bukhara, comme le château de ‘Umar, celui de Khakhushtuwan et le bourg de Zarman. Ils n’ont aucun science de Muqanna῾, mais il acceptent sa foi. Leur religion est ainsi : ils ne prient jamais, ils ne jêunent pas, ils ne se lavent pas après les rapports sexuels. Ils sont en sécurité et reçoivent cette position des Muslim-s, ils affirment être Muslim-s. On raconte qu’ils accordent librement leurs femmesx aux autres, pour eux, une femme est telle une fleur, quiconque la sent, on ne peut le lui refuser. Lorsqu’un homme vient auprès d’une femme en privé, il marque la porte de la maison, lorsque le mari de cette femme arrive, il sait que cette dernière est à la maison avec un homme. Il se maintient à l’extérieur et seulement lorsque l’autre homme a fini, il rentre.

Ils ont, dans chaque village, un chef auquel ils obéissent, on raconte que quand quiconque désire épouser une vierge, celui-ci détruit sa fleur, avant de la rendre à son mari.

Al-Qubawi dit : « J’ai demandé aux anciens du village le sens d’une telle offrande de plaisir à un seul homme, puisque le reste du peuple en est privé, ils m’ont dit que son rôle était de satisfaire tous les hommes ayant atteint la maturité jusqu’à leur mariage, en paiement de ce service, il peut garder la femme la première nuit !Lorsque cet homme devient vieu, on nomme un autre à sa place. Les hommes du village ont continuellement affair eà lui, la nom de la personne qui remplit cet office est Thkana » Dieu nous préserve de cela !

On raconte qu’ils ont, dans chaque

 

Début du règne de Abû Ibrâhîm Ismâ‘îl b. Ahmad As-Samanî :

Il fut le premier souverain des Samanides. Il fut en vérité vraiment un puissant seigneur, méritant, intelligent, juste, bon, visionnaire et prévoyant. Il prouva toujours son obéissance au Lieutenant de l’Apôtre et trouva approprié et nécessaire de s’y soumettre. Un samedi d’avril 900, il fit prisonnier ‘Amr b. Layth à Balkh, et conquit son royaume. Il régna durant 8 années et mourru en l’an 907 à Bukhara.

Il naquit en Ferghana en mai 234/849. Alors qu’il n’avait que 16 ans, son père décéda. Le commandeur Nâçr, son frère aîné le tenait en grande estime. Il servit alors le Commandeur Nâçr. Lorsque Husayn b. Tahir At-Tâ’î vint à Bukhara depuis le Khawarizm en janvier 260/874, une bataille l’opposa au peuple de Bukhara. Après 5 années il assura la possession de la cité. Il contraignit le peuple de Bukhara à abandonner cités et villages.

[p. 104 introuvable]

Lorsque le Commandeur Ismâ‘îl vint à Karmina, il resta là plusieurs jours et envoya un messager à Bukhara à Husayn b. Muhammad al-Khawârijî, qui était commandeur de Bukhara. Son messafer vint quelques temps et retourna avant qu’il fut décidé que le Commandeur Ismâ‘îl devienne Commandeur de Bukhara et Husayn son successeur. Son armée prêta allégeance à cette condition. Le Commandeur I envoya un diplôme de succession à Khawârijî avec étendard et robe de fonction. Khawârijî entra dans la cité avec étendard et robe et le peuple de la cité se réjouit. Le vendredi, la Khutba fut déclamée au nom de Nâçr b. Ahmad et le nom de Ya‘qûb b. Layth fut radié avant l’entrée du Commandeur I dans la cité, ce qui se passa le 25 juin 260/874. Le fils de Khwaja Abû Hafs le Grand sortit à sa rencontre. Avec lui se trouvaient tous les notables de Bukhara, Arabes et Indigènes, et ils vinrent avec lui à Karmina. Abû ‘Abdallah ordonna qu’on décore la cité.