Chronique officielle : Wei Shu, 385 N-E

Liu-Kuang qui revint du Si-yu a cette époque et ramenait une belle armée, lui aurait été d’un grand secours si l’ambition de ce général ne l’avait emporté sur son devoir 4 ans auparavant (381), les royaumes de Che-Se et de Shen-Shen du Si-Yu, ayant rendu hommage à Fu-Kien qu’ils reconnaissaient pour empereur de Chine, lui proposèrent d’envoyer des troupes dans le Si-Yu pour y soumettre plusieurs de ces royaumes […]

Il étaient mis dans l’indépendance , et des officiers Chinois les ramenèrent dans l’obéissance , comme l’avaient fait autrefois les empereurs de la dynastie des Han.

Fou-Kien qui avait les idées grandes approuva ce dessein et fit partir Liu-Kuang avec 100 000 hommes. Les envoyés des royaumes de Che-Se et de Shen-Shen accompagnèrent ce général et lui servirent de conducteurs.

Liu-Kuang ayant passé la rivière de Lieu-Cha, entra dans le royaume de Yen-Chi qui se soumit dabord, et à son exemple tous les autres royaumes voisins: le seul royaume de Kiu-Ze sedéfendit quelque temps assez bien , mais il fut enfin obligé de céder

La ville de Kiu-Ze, aussi grande et aussi belle que Chang-gan était percée de 8 grandes rues bordées de bâtiments fort élégants et agréables : le palais du roi était magnifique, Liu Kuang , pour punir Pé-Chun qui régnait alors , le détrôna et mit à sa place Pe-Chen son frère et les autres rois du Si-Yu , intimidés par cet exemple, envoyèrent assurer Liu-Kuang de leur soumission. Ce général Chinois enchanté de la beauté et des richesses de Kiu-Ze avait envie d’y faire fon séjour comme il s’en entretenait un jour avec ses amis, un certain Kie-U-Mo-Lo-Che, Chamen ou Bonze Ho-Chang de Tien tcho, lui dit d’un ton mystérieux qu’un homme de son mérite n’était pas fait pour se concentrer longtemps dans Kiu-Ze , et que sa bonne fortune lui réservait du côté de l’ouest quelque chose de plus digne de son mérite. Liu-Kuang persuadé que ce Chamen avait des connaissances certaines sur l’avenir, s’en retourna et il emmena avec lui plus de 20 000 chameaux chargés d’une infinité de choses rares des différents royaumes du Sï-yu, et 10 000 chevaux excellents incomparablement plus beaux et meilleurs que ceux des Juan-Juan.