Al-'Uqbânî, Tlemcen, Usure Juive considéré comme aliment interdit des Gens du Livre, v. 1410

Etant donné le passage du Qoran où il est dit : « La nourriture de ceux qui ont reçu les Écritures est licite pour vous.. » et le commentaire qu’en a fait Ibn Al-‘Arabi, qui déclare qu*il est permis de manger avec un chrétien ou d’accepter de lui, à titre de nourriture, une poule que celui-ci aurait fait cuire, après lui avoir tordu le cou, y a t-il un auteur de l’école malékite qui se soit prononcé en ce sens, et est-il permis de donner cette décision par fatwa, ou de s’y conformer seulement pour son usage personnel ? D’autre part, Ibn Al-‘Arabi, ayant admis comme licite pour le musulman tout ce que la religion de ceux qui ont reçu les Écritures, leur permet de manger, sauf ce qui a été contre eux, l’objet d’un démenti de la part d’Allah, quelle est la portée de cette restriction ?

Réponse :

En ce qui concerne la première partie de la question posée, c’est-à-dire la poule dont le cou aurait été tordu par un chrétien, l’opinion unanime des juristes malékites est qu’il est permis au musulman d’en manger, sans se préoccuper de la façon dont elle a été tuée, car il n’est pas exigé que l’abatage de leurs animaux soit conforme au nôtre. Si, malgré cette autorisation formelle, quelques tolbas et quelques schaikhs considèrent encore ce point de droit comme douteux et non résolu, cela tient à la répugnance que leur inspire cette faculté de tuer accordée aux chrétiens. Nous pouvons faire servir à notre alimentation toutes les bétes tuées par eux, selon les prescriptions de leur religion, excepté le porc — bien qu’ils s’en nourrissent et qu’ils l’abattent, selon leurs procédés, comme leurs autres bétes de boucherie — et l’animal mort de mort naturelle, qui nous sont formellement interdits. Il n’y a pas de doute à cet égard.

Parmi les choses défendues qui ont été, de la part d’Allah, l’objet d’un démenti contre les sectateurs des Écritures il y a aussi l’usure, que les Juifs considèrent, eux, comme une chose licite, qu’ils mangent comme un aliment tandis qu’elle nous est expressément défendue, à nous, en vertu de la parole de Dieu : « Ils ont exercé l’usure qui leur avait été défendue… »