Procope, II, 20. 2-3, Khosrow assiège Ruçafa/Sergiopolis, un arabe chrétien prévient le Castrum de ne point se livrer, v. 575 n-è

Ces remontrances n’empêchèrent pas Khosrow d’enfermer Candide dans une étroite prison, et de l’y faire cruellement tourmenter, pour l’obliger de lui payer le double de ce qu’il lui avait promis. Candide le pria d’envoyer quérir les trésors de l’église ; à quoi Khosrow ayant consenti, Candide envoya lui-même des personnes pour les faire livrer. Les habitants mirent entre les mains des officiers de Khosrow une partie des ornements ; mais ne voulant pas s’en contenter, il commanda à quelques-uns de ses gens, d’aller voir s’il n’y en avait pas davantage, et il leur donna un ordre secret de tacher de se saisir de la ville.

Mais comme Dieu ne voulait pas permettre qu’ils s’en rendissent maîtres, un certain Sarracène nommé Ambro, qui était Chrétien, et sujet d’Al-Mundhar, s’étant approché de la muraille durant la nuit, avertit les habitants de l’entreprise formée contre leur liberté, et leur conseilla de ne recevoir personne.

Ainsi ils refusèrent l’entrée de leur ville aux officiers de Khosrow, dont ce Prince furieusement irrité, commanda à six mille hommes de les aller assiéger. il se défendirent d’abord assez vaillamment, mais depuis ils se relâchèrent, et d’un coté confédérant qu’ils n’avaient que 200 soldats, et de l’autre appréhendant les suites du siège, ils se disposaient à se rendre, lorsque cet Ambro vint encore durant la nuit les avertir, que bientôt les Perses seraient contraints de se retirer faute d’eau.

Cet avis les empêcha de demander à capituler. Les Barbares s’en retournèrent trouver Khosrow qui ne renvoya jamais Candide. Je crois que ce fut en punition de ce qu’il avait manqué à sa parole, qu’il fut ainsi privé de saet fonction.