Michel le Syrien, II.431/IV.422, Débat entre ‘Amrû b. Sa’d et Jean d’Antioche

 A cette époque, ‘Amru, fils de Sa’d, du temple, sur le mont des Oliviers, le émir des Taiyayê, défendit que les croix temple ne pourra être bâti,

Et quand parussent hors des églises, et fit arracher leur image des murs, ‘Amrû écrivit à notre patriarche Jean, Quand celui-ci entra près de lui, ‘Amrou commença à dire des paroles insolites et contraires aux Ecritures, et il se mit à poser des questions difficiles. Le patriarche les résolut toutes par des exemples tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament et par des arguments naturels.

En voyant son courage et l’étendue de sa science, ‘Amrû fut dans l’étonnement.

Alors il lui donna cet ordre : « Traduis-moi votre Evangile dans la langue sarrasine, c’est-à-dire des Taiyayê. Seulement, tu ne parleras ni de la divinité du Christ, ni du baptême, ni de la croix. »

Le bienheureux, fortifié par le Seigneur, répondit : « A Dieu ne plaise que je retranche un seul yod ou un seul point de l’Evangile, alors même que tous les traits ettoutesles lances qui sontdans ton camp me transperceraient. » Voyant qu’il ne pourrait le convaincre, ‘Amrou lui dit : « Va ; écris comme tu voudras. »

Le patriarche réunit les évêques et fit venir des Tanukayê (Tanûkh), des ‘Aqulayê(Kûfites), des Tu’ayê, qui connaissaient les langues arabe et syriaque, et il leur commanda de traduire l’Evangile en langue arabe. Il avait ordonné que chaque sentence qu’ils traduisaient passât sous les yeux de tous les interprètes. C’est ainsi que l’Evangile fut traduit et présenté au roi.