Burkhardt, Exploration de la Syrie, v. 1812

Description du désert du voisinage de Damas vers l’Euphrate. 


Du Wadî Sirhân vers le N et N-E, tout le désert est appelé Al-Hammâd, jusqu’à ce qu’il atteigne le rivage de l’Euphrate, dont la large vallée est appelée par les Arabes ‘Uaraq (Irak). Ce nom n’est donc pas exclusivement appliquée à la Jazîra entre le Tigre et l’Euphrate, mais (dans l’acception du mot Bédouins du moins), à la contrée fertile mais aussi entre le désert et la rive droite du fleuve.

À la fin de la Ghûta ou Marj de Damas, commence le J Hawran, qui se dirge au S, vers le nord court le Ruak J ; Rwâq (vers Tedmor). La plaine intermédiaire, qui représente environ 1,5 journée de largeur, est appelée Ard As-Sayqal, ayant voyagé pendant 2 jours dans cette plaine, les montagnes du S. ne sont plus visibles, et une plaine aride s’étend devant le voyageur, qui peut, en fonction des chameaux être franchie en 7 à 10 jours. On ne rencontre d’eau, sur la route, qu’en hiver, lorsque l’eau de pluie s’accumule dans les terres basses (Ghâdir) […]. Après ces jours précités, on rencontre 1 haute colline isolée, qui est visible à 2 journées de distance. Les Arabes l’appellent J. Lahâ, elle se compose de terre de sable: il n’y a aucune sources à proximité. Du J. Lahâ descendent 2 wadys en direction de l’Euphrate, l’un appelé Wady Hawrân, commence à l’W de la colline, l’autre Wady Tabbal, sur son versant N. Ils courent dans une direction parallèle, jusqu’à ce qu’ils s’unissent dans le voisinage de l’Euphrate. Au N-W. du Lahâ, après 1 journée, se trouve un autre Wady, appelé Swân, qui prend la même direction que les 2 autres, et se joint à eux, près de leur embouchure. Dans le milieu du Tabbal, on trouve de l’eau de source. À l’E de Lahâ, à environ 3 jours de là, se trouve la terre appelée Qa‘ar, qui est de 4 ou 5 jours de circuit et se prolonge vers l’Euphrate. La dénivellation de cette plaine est de 200 ou 250m. Il y a 2 points d’eau, à une bonne journée l’un de l’autre; Râh, et Mulasâ. Il y a toujours quelque verdure dans la Qa‘ar, et quand les «’Anaza y passent, la tribu tout entière y campe. De Mulasâ, il reste 1 journée jusqu’à Gabasa, un pauvre village au N-E, d’où on rejoint la station de Hit, un village bien connu des rives de l’Euphrate.

Le J. Rwâql et le J Abiad (qui vient de l’ouest) rencontrent derrière Tedmor le J. Balâys qui continue sa course vers le N, sur 2 journées. Il y a de l’eau dans les villages.. Cette montagne à change de nom après 2 jours et devient le J.Bîshr et se termine après une journée de marche dans le Zûr, qui est aussi le nom de la large vallée de l’Euphrate, sur sa rive droite, à partir de Bîr jusqu’à ‘Ana et Hit. Il existe des sources dans le Bîshr, et les ruines de villages. Il produit aussi un arbre qui est d’environ 8 pieds de haut

-Les Turkmens de Halab-Antioche

La région habitée par les Türkmen Ryhanli commence à environ sept heures au nord-ouest de Halab,. La plaine intermédiaire est caillouteuse et presque déserte, bien que des zones anciennement cultivées y soient souvent perceptibles, ainsi qu’un grand nombre de villages en ruines.

A 5 heures de marche de Halab à l’W.N.W. sur la crête d’une colline, se trouvent des plantations d’oliviers et de figuiers, de l’autre côté de la colline se trouve une vallée ovale de dix-huit miles de circuit, appelée Khalaq; au pied des collines basses qui l’entourent, sont les villages suivants: Tarmina, Tallada, Hwasra, Tall Akbarûn, Bâb, Dana, et quelques autres.

Les fellahs de ces villages vivent à moitié dans les maisons ruinées, qui suggèrent l’opulence de leurs anciens possesseurs. Le sol de la plaine est une fine moisissure rouge, presque sans une pierre. En Mars, quand j’ai visité les Ryhanli, on y avait semé en blé, mais elle produit à une autre saison, le plus beau coton. Toute la plaine est la propriété de ‘Abbâs Effendi de Halab, l’héritier de çelebi Effendi, qui était en son temps le grand seigneur de Halab […] Après avoir traversé la plaine de la Khalaqa, et les collines rocheuses calcaires qui la bordent à l’ouest (un passage très pénible pour les chameaux), on rencontre les premières tentes Türkmens. Les Türkmens, qui préfèrent vivre sur les collines, dressent leurs tentes sur les pentes, et cultivent les vallées en deçà. Ces collines s’étendent vers le N.W. direction, sur plus de 40 miles, avec en leur milieu, le Jabal Sim‘ân. Leur largeur moyenne, y compris les nombreuses vallées qui les coupent, peut être estimée à 15 ou 20 miles. Ils se perdent dans la plaine d’Antioche, qui est délimitée sur le côté opposé par une chaîne de hautes montagnes, qui s’étend le long de la côte S du golfe d’Iskanderûn. La rivière ‘Afrîn draine les eaux de cette plaine ; son cours depuis les environs de Qillis jusqu’à son confluent dans le lac d’Antioche, est de 15 ou v20 heures.

Elle déborde régulièrement, mais modérément, au printemps, et est rempli de carpes, mais les Turkmens ne pratiquent pas la pêche. Outre le ‘Afrîn, il existe de nombreux petits cours d’eau et de sources, qui arrosent les vallées. La plus importante est la rivière de Gül, qui prend sa source près du campement türkmen du même nom, à environ 6 heures de Saint-Simon, au N-W. dans un petit lac[…]. Ce petit lac est si plein de poissons, que les enfants de Gül les tuent au jet de pierres. La rivière fait tourner plusieurs moulins à proximité de Gül et […]à un lieu-dit appelé Tahûn Qash, près de la maison d’hiver et du jardin du chef des Rîhanli, Mursal Oghlu Haydar Aga.

Sur la rive droite du ‘Afrin […] se trouvent deux sources d’eau chaude [sulfureuses…] donnant à mon thermomètre 102 ° (40°) […] Les Türkmen attribuent des pouvoirs médicinaux à ces sources, et le bain y est fort estimé : les femmes comme les hommes les utilisent contre les violents maux de tête, qui sont très répandus parmi eux. Les champs ders Türkmens sont semés de blé, d’orge, et de légumineuses. Leur blé est semé […] vers le 20 Février. Comme ils ne sont devenus agriculteurs que très récemment, ils n’ont pas encore de plantations d’arbres fruitiers, bien que l’olivier, le grenadier, ou la figure auraient certainement prospérer dans leurs vallées.

Il ya 30 ans les collines où ils habitent désormais étaient en partie couvertes de forêts, mais le commerce de bois de chauffe vers Halab les a entièrement consommé. À l’heure actuelle ils coupent le bois du marché de Halab dans les montagnes des Kurdes au N du ‘Afrîn, et quand cela ne peut omettre, Alep doit dépendre de son carburant sur la côte de Caramanie, d’où l’Égypte est désormais fourni. Les collines Türkmen sont peuplées de chacals, de loups, de renards, et j’y ai même aperçu des groupes de 20 ou 30 gazelles, […]. Les Türkmens se passionnent pour la chasse au vol[…].

La population des Ryhanli avoisine les 3000 tentes, chacune contenant de 2 à 15 habitants. […] Ils sont divisés en 13 tribus mineures : 1. Les Serigia-lar, ou de la tribu du chef des Turcomans Ryhanli, Haydar Aga, avec 500 cavaliers. 2. Les Kudanli, 600. 3. Les Shawsli, 200. 4. Les Lewkli, cent. 5. Les Kara Ahmetli 150. 6. Kara Solimanlu, 50. 7. Les Delikanli, six cents. 8. Turûn, 60. 9. Les Bahaderli, 100. 10. Les Hallalli, 60. 11. Les Karkan, 20. 12. Les Awçar, 20. 13. Les Okugu, 50.

[…]

Chaque tribu a son propre chef, dont le rang dans le Diwân est déterminé par la force de sa tribu ; Haydar Aga préside entre eux chaque fois qu’il est jugé nécessaire de convoquer un conseil commun. Son autorité sur les Ryhanli semble être presque absolue,[…] dans le Diwân, même contre l’avis et la volonté des chefs assemblés. Il règle les différends qui surviennent entre ces chefs, et qui sont souvent accompagnées par les incursions hostiles dans un autre du territoire. Les chefs statuent sur tous les différends entre leurs membres en fonction des faibles connaissances qu’ils possèdent de la législation turque, mais on peut appeler de leur sverdicts au tribunal du grand chef.

La tribu Ryhanli est tributaire de çapan Oghlu, le puissant gouverneur d’Anatolie orientale, qui réside à Yuzgat, et lui versent un tribut annuel de 6215 piastres en chevaux, bovins, etc. Il réclame également le droit de nommer aux places vacantes de chefs, mais son influence sur les Ryhanli a depuis beaucoup diminué et ce droit est devenu purement nominal. […] Lorsque le tribut pour çapan Oghlu est recueilli, Haydar Aga rend compte des dépenses engagées au cours de l’année passée pour le service public, tels que des présents aux officiers de la Porte ou aux étrangers de passage, etc. L’hommage, ainsi que les doléances de Hayder Aga, sont perçus par les tribus en fonction de la répartition des Agas mineurs, et chaque chef profite de l’occasion pour ajouter à la somme due, 400 ou 500 piastres comme revenu personnel. Les Türkmen ne paient pas de Miri, ou taxe foncière générale pour le Grand Seigneur. Les familles, si elles rejettent leur chef, passent régulièrement d’une tribu à une autre sans que personne n’ose le leur empêcher.

Le Ryhanli, comme la plupart des nations Türkmen, sont nomades et prennent leurs quartiers d’hiver dans la plaine d’Antioche à la fin Septembre, et s’en retirent vers la mi avril, quand les mouches commencent à tourmenter leurs bêtes. Ils se dirigent alors vers Marash, et restent dans cette région environ un mois, à partir de là, ils atteignent les montagnes de Gurun et Albustan. Les montagnes qu’ils occupent sont appelés Kökduli, Sungulu, et Kara Durûk,. Ici, ils passent les mois les plus chauds, en automne, ils repassent les plaines de Albostan, et revenir par le même chemin vers Antioche.

Les habitations d’hiver des Türkmens dans les districts montagneux sont […] sur le versant des collines, […] à l’abri des vents du N. Parfois, 5 ou 6 familles vivent ensemble sur un terrain, mais de nombreuses tentes nucléaires sont éparpillées à1 ou 2 miles de distance les unes des autres. En proportion des terres arables, dont les éléments contiennent des collines, ces quartiers sont plus peuplée que la plaine, où 1 millier de tentes sont éparpillées sur 500 miles carrés. La structure des habitations de ces nomades est évidemment très simple: un mur carré long de pierres sèches, environ 4 pieds de haut, est recouvert d’un drap noir en poil de chèvre, soutenu par une douzaine de piquets, de sorte que, au centre de la tente, celle-ci s’éleve d’environ à 9 pieds du sol. Un muret de pierre traverse la tente, depuis l’entrée: j’ai constaté que les femmes avaient de manière générale la plus grande moitié à gauche de la porte, […] et il ya aussi une partition pour l’écurie du cheval favori ; le reste des bêtes sont relégués aux cavernes, qui abondent dans ces collines calcaires, ou dans les petites cabanes construites tout exprès.

Outre ceux qui vivent dans les tentes, la plupart des Turkmen, en particulier dans la plaine, vivent dans des huttes de 15 pieds de haut, bâties et organisées comme les tentes, mais avec un toit de roseaux[…]. La pièce des femmes est aussi la cuisine, où elles travaillent à leurs métiers, et les étrangers n’y entrent jamais: à moins que, lorsque, comme je l’ai dit, les Türkmens désirent faire honneur à un hôte, et lui permettent de dormir dans le calme parmi les femmes. Le sol est couvert de tapis, qui servent de lits aux étrangers et aux célibataires de la famille; les gens mariés se retirent dans le Harem.

Les Türkmens ont aussi une sorte de tente portative en bois, comme une cage ronde, qu’elles couvrent de grands tapis de laine blanche. L’entrée peut être fermée par une petite porte, c’est l’habitation exclusive de ces dames, et ne se rencontre que dans les familles de grande propriété. La tente ou la cabane d’un T est toujours entouré de 3 ou 4 autres, pour les familles des Fellah qui cultivent ses terres. Ces fellahs sont les paysans qui squattent les villages abandonnés, ou quelque pauvres Kurdes épars. Les T pourvoient aux semences nécessaires, et reçoivent en retour la moitié du produit, qui est perçue par quelques-uns d’entre eux qui demeurent dans ce but dans les quartiers d’hiver toute l’année. Les fellahs vivent misérablement; chaque fois qu’ils sont en mesure d’amasser une somme dérisoire, leurs maîtres s’en prend à eux sous prétexte de l’emprunt; j’ai été invité par plusieurs d’entre eux à dîner avec le meilleur plat qu’ils pouvaient se permettre:de la mauvaise huile, du pain grossier, jamais de viande, sauf lorsqu’ils tuent une vache ou un bœuf vieilli […] la plus grande partie d’entre eux vivent littéralement au pain et à l’eau, ni fruits ni légumes n’y sont cultivés, ils sont néanmoins de bonne humeur ; les jeunes gens jouent, chantent et dansent, tous les soirs, et sont infiniment mieux trempés que leurs maîtres hautains.

Mon hôte, Muhammad ‘Ali, a commencé il y a quelques années de planter un petit jardin fruitier près de sa tente; son exemple sera probablement suivi, parce que les familles Ryhanl, à chaque nouvelle saison, plantent leurs tentes au même endroit. Cela fait seulement une 10aine d’années, que le Ryhanli se sont mis à la culture […]. L’agriculture a été introduite chez eux par la persuasion de Haydar Aga, dont la fille avait épousé un chef kurde voisin, une alliance a eu lieu, ce qui a donné droit aux T des avantages de la culture du sol. La principale richesse des T reste cependant les bovins.

Leurs chevaux sont inférieurs à ceux des Arabes du désert[…] le prix d’un bon cheval T à Halab est de 40 0 à 500 piastres, alors qu’on donnera 2 fois cette somme pour un Arabe […]. […]. J’ai entendu parler de quelques-uns qui sont en possession de bovins et d’espèces pour un montant de 150 000 piastres. Ces sommes sont acquises par le commerce à Halab et par l’usure entre eux.

Au moment de leur départ pour l’Arménie, les Ryhanli achètent bœufs et chameaux aux arabes, qu’ils échangent en Arménie contre une meilleure race de chameaux et d’autres races bovines, pour le marché de Halab. […] Le prix d’un chameau d’Arabie est d’environ 250 piastres, un Arménien deux fois plus. Les peuples d’Anatolie gardent des dromadaires mâles comme étalons pour couvrir les femelles de race arabe, que les T, chaque année apportent à leur marché ; mais reproduits entre eux, les chameaux arméniens produisent une race chétive et bon marché.

Les Arabes utilisent exclusivement leur petite race de chameaux, parce qu’ils endurent la chaleur, la soif et la fatigue, infiniment mieux que les autres, qui sont bien adaptés aux districts montagneux. Les chameaux T se nourrissent d’une espèce de ronce basse appelée Kufan […] ; le soir, ils descendent des montagnes et viennent au trot vers les tentes, où chaque chameau reçoit une boule de pâte de farine d’orge d’1 livre. […]

Les T ne boivent pas le lait de leurs chameaux, mais les utilisent uniquement comme bêtes de somme ; notamment pour fournire la ville en bois Kurde des montagnes du N-W qui n’ont pas de chameaux, et sont obligés de vendre leur bois à prix modique. Les T approvisionnent la ville en produits des champs, moutons et agneaux, laine, beurre et fromage de printemps, et une variété de tapis. Ils transportent les marchandises des commerçants Frank de Halab depuis Alexandrette. Les bénéfices résultants de ce commerce sont presque entièrement consommé par les besoins de leur famille en vêtements, café, sucreries, et divers articles orientaux.[…]

Le mode de vie des T est luxueux pour un peuple nomade. Leurs tentes sont pour la plus grande partie propre, le plancher dans la chambre des hommes est meublée d’un Diwân ou Swfa, laissant seulement un espace au centre, où un grand feu est entretenu pour faire du café, dont ils consomment une grande quantité. Leur tasses à café sont 3 fois plus grosses que celles couramment utilisés au Levant, […] chaque fois que le café est en cours, la tasse de chaque personne est remplie 2 ou 3 fois, quand j’étais avec eux, j’ai souvent bu 20 tasses ou plus en une journée. […]Leurs serviteurs le pilent dans de grands mortiers de bois, et manient le pilon avec tant d’adresse, que si 2 ou 3 frappent de concert, ils produisent un genre de musique qui semblait bien agréable à leurs maîtres.

Les T ne gouttent la chaire qu’en des occasions extraordinaires, comme un mariage ou une circoncision, une fête du Ramadan, ou l’arrivée d’hôtes. Leur repas quotidien est le Bulgûr; un plat de blé bouilli, puis séché au soleil ; le grain est recuit avec du beurre ou de l’huile, et offre un aliment potable, le plat favoris dans toute la Syrie. Outre le Bulgûr ils mangent du riz, des œufs, du miel, des fruits secs et du lait caillé, le Laban ou du lait de chèvre. Leur pain est une mince crêpe sans levain, que les femmes cuisent immédiatement avant le dîner sur une plaque de fer chaud, en moins d’1 minute. Le petit déjeuner est servi à 8 heures du matin, le repas principal a lieu immédiatement après le coucher du soleil. A table, les T sont précieux, en comparaison avec d’autres Levantins; au lieu de simplement utiliser ses doigts, le T tord son pain habilement pour en faire une cuiller, qu’il avale[…]. Je me souviens avoir été avec une douzaine d’entre eux autour d’un bassin de Laban, que nous finîmes en quelques instants sans que personne, excepté moi, n’eut souillé le moindre de ses doigts.

Les femmes T ne se cachent pas, même devant des étrangers, mais les filles entrent rarement dans la chambre des hommes, même s’ils sont autorisés à parler librement avec des invités de leur père. J’ai été très frappé par l’élégance de leurs formes et la régularité de leurs traits. Leur teint est aussi fin que celui des femmes européennes, bien qu’à mesure qu’elles avancent en âge le soleil les dore un peu. Quant à leurs mœurs, la chasteté est une vertu nécessaire, où même un baiser, est puni de mort par le père ou le frère[…]

Trois frères […] en passant par une vallée isolée, rencontrèrent leur sœur recevant d’innocentes caresses de son amant. Par une impulsion commune, tous 3 ont déchargés leurs armes à feu sur elle, et ont laissé leur victime tombée à terre, tandis que l’amant est sorti indemne, mon hôte Muhammad ‘Ali, après avoir été informé de l’assassinat envoya son serviteur pour ramener le corps à sa tente, afin d’empêcher les chacals de la dévorer: les femmes la déshabillèrent la lavèrent pour la mettre en terre, lorsqu’une respiration légère les informa que l’étincelle vitale n’était pas encore éteinte, la jeune fille a finalement récupéré.

Elle n’étais pas plus tôt hors de danger, que l’un des fils de ‘Ali se rendit à la tente de ses amis, les 3 frères, qui étaient assis, sombres et silencieux, autour du feu, en deuil de leur sœur. Le jeune homme entra, et les salua, et dit: « Je viens vous demander, au nom de mon père, pour le corps de votre sœur, ma famille veut l’enterrer. » Il avait à peine fini que les frères se dressèrent , en criant: « Si elle était morte, tu n’aurait pas demandé, tu aurais pris son corps sans notre permission. » Puis, saisissant leurs armes, ils se pressèrent hors de la tente, à la recherche de leur victime, mais le fils de MA, contre l’autorité de son père, jura qu’il tuerait le premier qui doit quitter la tente, leur dit qu’ils avaient déjà assez vengé l’injure, et que si leur sœur n’était pas morte, il était visible qu’elle ait reçue la protection du prophète qui l’avait sauvée et finit par les convaincre […].

La jeune fille fut soignée pendant 3 mois dans la famille de MA puis se maria avec le jeune homme qui avait été la cause de son malheur. Malgré cette sévérité, les jeunes se vantent de leurs intrigues, et la joie de tous les dangers de la cour secrète, et j’ai été assuré, sur l’autorité incontestable, qu’il y a peu d’hommes parmi eux qui n’ont pas bénéficié des faveurs de leurs maîtresses avant la consommation de leurs noces. Si celle-ci devient mère, elle détruit sa progéniture illégitime, ce qui est le seul moyen de sauver sa vie et celle du père.

Les robes des dames T sont dans le style commun de la femme syrienne, leur chapeau est orné de guirlandes de Seguins de Venise, ou d’autres pièces d’or. Le costume des hommes est celui des Turcs d’Anatolie. Les cavaliers portent un pantalon large en tissu, ou Shirwall, leur coiffe se compose d’un bonnet rond rouge qu’ils entourent d’un turban de coton ou de soie ;[…] Il y a 20 ans le couvre-chef national était un bonet haut et étroit de laine blanche, sous la forme d’un pain de sucre, depuis ce temps la Ryhanli ont abandonné cet habit[…].

Les femmes turkmènes sont très laborieuses, outre les soins du ménage, elles travaillent les toiles de tente de chèvres cheveux, et les tapis de laine, qui sont uniuement inférieurs seulement à ceux de fabrication persane. Leurs métiers sont d’une simplicité primitive, elles ne font pas usage de la navette, mais passent la trame avec leurs mains. Elles semblent avoir fait de grands progrès dans l’art de la teinture; leurs couleurs sont magnifiques. Indigo et cochenille, qu’elles achètent à Halab, leur donne le bleu et le rouge, mais tous les autres ingrédients, en particulier le vert brillant, sont des herbes qu’ils recueillent dans les montagnes de l’Arménie, le processus de teinture est conservé par elles comme un secret national. La laine de leurs tapis, est du type ordinaire; les tapis mesurent à peu près 7 pieds de long et 3 de large, et se vendent 15 à 100 piastres la pièce.

Alors que les femmes sont employées dans ces travaux les hommes passent tout leur temps dans l’oisiveté, sauf au coucher du soleil, quand ils nourrissent leurs chevaux et chameaux, ils flânent toute la journée, sans aucun emploi utile, et sans même l’actualisation de leurs loisirs par quelques petites occupations. Fumer leurs pipes et boire du café est pour eux le plus agréable passe-temps, ils se visitent fréquemment les uns les autres, et discutent autour du foyer jusqu’à tard dans la nuit. […]

Un T ne quitte jamais sa tente pour faire un tour dans le voisinage sans être armé de son fusil, son pistolet, et son sabre. J’ai été étonné de voir qu’ils ne prennent pas le moindre soin de leurs armes à feu: un grand nombre d’entre elles m’ont été montrées pour moi, pour savoir si elles étaient de fabrication anglaise; je les ai trouvés couvertes de rouille, et ils se plaignaient souvent de leurs défauts. Ils n’ont pas d’armuriers parmi eux, ni même du tout d’artisans, à l’exception des maréchaux-ferrants, et quelques fabricants de brides et d’équipement équestre.

Il n’y a pas de Fuqaha ou de ‘Ulama parmi les Ryhanli, certaines familles de conséquence mènent avec eux un Faqih Imam, pour enseigner la lecture et la prière à leurs enfants […] Ces Fuqaha sont pour les indigènes d’entre eux, éduqués dans les mosquées d’Albustan, ils invitent les T aux aumônes pieuses que prescrit le Qur’ân. Ils sont généralement ignorants, même de la loi turque: ils sont cependant consultés par les chefs, et leur avis est généralement confirmé quand il n’existe aucun précédent ou droit coutumier sur la cas.

Je n’ai vu aucun livre chez les T, et je suis certain que, 50 à peine savent lire et écrire et donc connaissent leurs prières, et par conséquent la plupart se prosternent en silence. Les gens mariés, les hommes comme les femmes, sont assez exacte dans l’exercice de leurs dévotions, mais les jeunes gens ne s’en préoccupent guère.

Je ne suis pas resté assez longtemps parmi les T pour juger correctement de leur caractère, d’autant plus que je ne connaissais pas leur langue. J’ai vu assez, cependant, pour me convaincre qu’ils possèdent la plupart des vices des nations Nomades, sans leurs qualités !

Les T sont, comme les Arabes et les Kurdes, un peuple de voleurs, c’est-à-dire tout ce qu’ils peuvent saisir en rase campagne est licite, à condition qu’il n’appartienne pas à des amis reconnu. Les Arabes compensent leurs rapines par l’hospitalité et la libéralité avec laquelle ils reçoivent amis et étrangers.

[…] Au lieu des vertus arabes, de l’honneur, la franchise, et de l’hospitalité, il semblait y avoir aucun autre motif d’action chez eux que la poursuite de la gain.La personne du Franc est sûre, mais ses bagages seront exposés aux fouilles […] et on lui demandera ses biens de telle manière, qu’il sera conseillé d’y renoncer.

[…] Ils sont constamment sur leurs gardes contre les voleurs et les voleurs de leur propre tribu, ils se trompent les uns les autres dans les affaires les plus insignifiantes, et comme la plupart des marchands de Halab, ils utilisent les serments les plus terribles et des imprécations pour dissimuler leur mensonge. Si ils ont une qualité, c’est leur tolérance religieuse, ce qui prouve, d’autre part, combien ils s’en soucient peu.

Les hommes se marient à 14 ou 15 ans, les filles à 13 ans. Sauf Haydar Aga, et certains de ses frères, très peu ont plus d’1 femme. Ils célèbrent leurs fêtes de mariage en grande pompe. Les jeunes hommes jouent sur ces occasions, à un jeu de course. Leur musique consiste en tambours et trompettes, mais les T, ne sont pas aussi friands de musique que les Aleppins et les Arabes, et je n’ai jamais rencontré parmi eux de ces conteurs, si fréquentes chez les Arabes du désert. Quand un fils atteint l’âge nubile, son père lui donne, même avant son mariage, un couple de chameaux et un cheval à sa charge, par les bénéfices du commerce, de ses dépenses privées. A la mort du père, sa propriété est partagée entre la famille selon la loi turque. Les Ryhanli enterrent leurs morts dans des cimetières dispersés dans les ruines des villages désertés.

-1812 : excursion dans le Hawrân :

[…] Je demandai au Pasha un Bouyourdi, un Sauf-Conduit général à l’intention de ses officiers dans le Hawran, […] sachant qu’il y avait beaucoup de chrétiens […] de l’Église grecque, je pensai […] me procurer du patriarche grec de Damas […] un courrier à ses ouailles du Hawrân […] que j’ai trouvé d’un plus grand poids chez les Grecs que les Bouyourdi a été parmi les Turcs.

[…] Je pris le costume du peuple Hawrânî, la Kaffiya, et un grosse peau de mouton sur mes épaules, […]. J’ai ensuite loué un âne à un Fellah de ‘Ezra, […] sachant que c’était le meilleur moyen de me recommander […] comme le propriétaire de l’âne devient nécessairement le […] protecteur de celui qui le loue. […]
[…] Je quittai mon logement dans la soirée, et partis […] dormir dans un petit Khân, dans la banlieue de Damas, où les Hawrânî descendent.

[…]
‘Ezra :

En arrivant à ‘Ezra je me rendis au domicile du pope du village, que j’avais déjà vu chez le patriarche à Damas, et que je désirais consulter pour mon circuit dans la région. Il semblait être prêt à me guider, contre une modeste allocation quotidienne, qu’il stipula. Esdras est l’un des principaux villages du Hawrân, il contient environ 150 familles turques et druzes, et 50 grecques. Il se trouve dans l’enceinte de la Laja, à ½ H de la terre arable: il n’a pas d’eau de source, mais de nombreuses citernes. Ses habitants font des étoffes de coton, et un grand nombre de meules dont les blocs sont rapportées de la Laja intérieure, dans les villages du Lahf, et réexportées dans toute la Syrie, jusqu’à Halab et Jérusalem. Ils varient en prix, en fonction de leur taille, de 15 à 60 piastres, et sont préférables à tous les autres à cause de la solidité de la pierre de tuf noir, répartie sur l’ensemble du Hawrân.

Esdras était autrefois une ville florissante, ses ruines mesurent 3 à 4 miles de circuit ; les habitants actuels continuent à vivre dans les vieilles bâtisses, du fait de la solidité de leurs murs, et de leur parfait état de préservation. Elles sont construites en pierre, comme tous les villages du Hawran de Ghabâghib à Busra, et du désert au-delà.

En général, chaque logement dispose d’une petite entrée donnant sur une cour intérieure, autour de laquelle se trouvent les appartements. L’intérieur des chambres est fait de grandes pierres carrées, à travers le centre, une arche unique, généralement de 2à 3 pieds de largeur, supporte le toit, les arcs reposent sur des pilastres bas de chaque côté de la salle, et en certains cas, le toit repose sur les arcs, composé de dalles de pierre d’1 pied, pour 2 pouces d’épaisseur, sur environ la moitié de la longueur de la pièce, l’une des extrémités reposant sur des pierres en saillie des murs (consoles/colombages), et sur le sommet de l’arc. Les dalles sont fines, mais dans certaines maisons le toit est formé de deux couches[…]. Les chambres font rarement plus de 9 ou 10 pieds, et n’ont aucune autre ouverture qu’une porte basse, avec parfois une petite fenêtre au dessus. Dans de nombreux endroits, j’ai vu 2 ou 3 de ces chambres à arcs les unes au dessus des autres, formant autant d’étages. Ce mode de construction importants prévaut également dans la plupart des anciens édifices publics restant dans le Hawran, sauf que dans ce dernier l’arc, au lieu de s’élancer depuis les murs ou du sol, repose sur deux colonnettes.[…]. Pour renforcer leur durabilité, la plupart des portes étaient autrefois de pierre, on en rencontre encore beaucoup, parfois d’un seul tenant, ou encore par volets pliants ; elles tournent sur des gonds incrustés dans la roche, de 4 pouces d’épaisseur ; elles dépassent rarement 4 pieds mais peuvent aller jusqu’à 9 pieds de haut.

[…] Les ruines les plus considérables se trouvent au S-E. […] les restes d’une série de maisons qui, à en juger par leur taille et leur solidité, semblent avoir été le complexe palatial. Le peuple de ‘Ezra leur ont donné l’appellation de Saray Malik al-Asfar, terme attribué dans toute la Syrie, à l’empereur (de Russie : sic). A l’W et au N du village se trouvent plusieurs édifices publics, temples, églises :

-L’église de Mâr Ilyâs, dans laquelle les Grecs célèbrent l’office divin, est un édifice circulaire, dont le toit s’est écroulé, et dont seul le mur extérieur est resté en place. De son côté S. se trouve un vestibule soutenu par 3 arches, dont l’entrée se fait par un passage voûté sombre. Au niveau de l’entrée se trouve une inscription ( ??) ; ainsi quesur une petite porte latérale ( ??), sur l’arc de l’allée d’entrée, ( ??), sur le mur extérieur, au N de la rotonde ( ??) .

-Au D du village se trouve un édifice, dédiée à Mâr Gôrgîs Al-Khudar, que les musulmans, et parfois les chrétiens, appellent Saint. C’est un bâtiment quadrangulaire de 85 pieds de côté, avec un arc en plein cintre sur le côté E.; le toit est voûté, et soutenu par 8 piliers, tous les 12 pieds, en cercle au centre, unis les uns aux autres par des arcs. Ils mesurent 2 pieds d’épaisseur, et 16 de haut, avec une seule rainure de chaque côté. […] La niche sur le côté est contient l’autel. La coupole est récente. Le bâtiment a 2 entrées, […] celle de l’W porte une inscription [datée de 410, sous Théodose le Jeune qui décréta la reconversion des temples idolatres] Avant le temple se tient une petite cour pavée, maintenant convetie en cimetière privé des popes de ‘Ezra.

Au milieu de la partie habitée du village se dressent les ruines d’un autre grand édifice, autrefois utilisé pour le culte chrétien, puis converti en mosquée, mais depuis longtemps abandonné. Il se compose d’un carré, avec deux colonnades voûtées aux extrémités nord et sud, chacune constituée d’une double rangée de 5 colonnes. Au milieu de la zone se trouvait double ligne parallèle de grandes colonnes[…] doriques, de 16 pieds. Les arcades latérales sont encore debout jusqu’à mi-hauteur; […], les murs et E et W. du bâtiment sont aussi en ruines. Près de la porte d’entrée on trouve 3 tablettes inscrites, dont une seule, inscrite à l’envers dans le mur, est lisible ( ??).

Sur une porte intérieure, une inscription, effacée, en caractères syriaques.

Attenante ce bâtiment se trouve une tour carrée, de 50 pieds ; à la base est un peu plus large que son sommet. Je vis souvent des structures similaires dans les villages druzes, et dans Cannamayn : elles ont toutes des fenêtres près du sommet, une ou deux par côté. Elles ont généralement plusieurs étages de chambres voûtées, avec un escalier à monter en eux.

A l’E du village se trouve la porte d’un autre bâtiment public, transformé en logements privés, ce bâtiment est dans un meilleur style, avec quelques ornements sur sa grille. Sur le mur à D de la porte se toruve une inscription ( ??)

[…] Inscription à l’entrée d’un mausolée ( ??).[…]

[…] Le pope d’Esdras, afin de prolonger mon voyage, […] chargea son cheval avec tout son mobilier d’église, et dans presque tous les village où nous sommes descendus, il aménageait une pièce pour dire la messe, j’étais, en conséquence, rarement en mesure de partir avant la mi-journée […]. Ma définition aux yeux des autochtones variait selon les circonstances, je fus un frère laïc grec, puis prêtre, le sacerdoce ne se distinguant pas par un costume particulier, à l’exception d’un turban bleu, qu’ils portent en général, puis je fus décrit comme médecin à la recherche d’herbes et parfois il affirmait mon but réel d’examiner le pays.

[…]
Shahba :

De Murdûk nous prîmes la route pendant 1 H ½ sur un terrain pierreux, Shahba est le siège des Shyûkh druzes, et contient aussi quelques familles turques et chrétiennes. Il se trouve au pied de Tall du même nom, autrefois l’une des principales villes de la région, comme en témoigne ses murailles, et la hauteur de ses édifices publics. On peut suivre ses murailles tout autour de la ville, en parfait état à de nombreux endroits, il y a 8 portes, reliées au centee-ville par une chaussée pavée ; chaque porte est formée de deux arcs, avec un poste entre les deux. La porte de l’Est semble la plus importante et sa rue conduit en ligne droite à travers la ville (decumanus), […] pavée de pierres plates oblongue, placées obliquement avec une grande régularité.

Cette rue traverse des ruines d’habitations avec nombre de fragments de colonnes, à un endroit 4 structures cubiques forment une sorte de carré, au niveau duquel tourne la rue, ils […]. Plus loin vers la droite, sur une terrasse, se voient des colonnes corinthiennes[…] très complètes

Après ces colonnes on parvient au bâtiment principal de la ville, ‘un croissant, orienté à l’E, sans ornements extérieurs, mais avec plusieurs créneaux. Je n’ai pas osé y entrer, comme j’avais une mauvaise opinion de son propriétaire actuel, le chef de Shahba. […] Avant la construction mentionnés ci-dessus se trouve un profond et large réservoir, bordé de petites pierres. A D de celui-ci se trouve un autre grand édifice de quadrangulaire, construit en gros appareil, avec une porte spacieuse, son intérieur se compose d’une double rangée de voûtes, les unes sur les autres, dont celles du bas sont étouffées par les chapiteaux des colonnes qui supportent les arcs hauts. Une inscription sur une arche à l’étage supérieur ( ??).

Au-delà, à G, dans la même rue, un passage voûté avec plusieurs niches des deux côtés donne sur de sombres appartements, destinés sans doute pour la réception des décurions de la ville. […] A l’ouest des 5 colonnes corinthiennes se dresse un petit bâtiment, converti en mosquée, qui contient 2 colonnes de 10 pouces de diamètre, et 8 pieds de hauteur, de granit gris à grain fin, comme à Baniyâs.

Au sud du Croissant se trouve la principale curiosité de Shahba, un théâtre, en bon état de conservation, construit sur une pente, un demi-cercle entouré d’un mur de 10 pieds d’épaisseur, percé de 9 portes voûtées. [description du théâtre].

Au S-E on trouve les ruines d’un aqueduc, qui apportait l’eau d’une source de la montagne voisine, aujourd’hui asséchée. Environ 6 arcs à G, dont certains sont mesurent 40 pieds de hauteur. A la fin de cet aqueduc, près de la ville, est un bâtiment spacieux divisé en plusieurs pièces, […] d’environ 25 pieds de haut, avec une voûte, qui effondrée.

Il dispose de 2 entrées voûtées l’une en face de l’autre, avec des niches de chaque côté. Dans les murs sont plusieurs canaux à partir du toit au plancher, dans lesquelles coulait l’eau de l’aqueduc. Sur un côté de cette salle se trouve l’entrée d’une pièce circulaire de 14 pieds de diamètre, et de l’autre un espace similaire, mais plus étroit, avec des lignes chaînes dans les murs; attenante une pièce, dont le toit, encore intact, est formé de petites pierres cimentées avec du mortier; tous les murs sont construits de gros appareil carré. Le bâtiment semble de toute évidence avoir été un bain.

Dans le mur au-dessus de la porte d’un logement privé dans la ville, j’ai copié le texte suivant:
Legionis Decimæ Flavianæ Fortis
Les habitants de Shahba tissent le coton pour des chemises et des robes.
Ils cultivent ce dernier, mais il ets peu apprécié. On ne trouve que 3 familles chrétiennes. Il existe 3 grandes Birka et puits, avec un peu d’eau. Il n’y a pas de source à proximité. La plupart des portes des maisons, sont formées d’un seul bloc de pierre, avec des charnières en pierre.

Notre chemin passait sur la plaine fertile et cultivée au pied du Djebel Hawrân ; à ¼ H de la ville, nous passâmes le W. Nimrî wa al-Hayf, un torrent venu de la montagne au S-E. En hiver, il fournit de l’eau à une grande partie de la Lajja, où elle est recueillie dans des citernes. Il y a un grand nombre de moulins en ruine sur son cours. 3 ou 4 H plus loin, nous découvrons une haute colline dans le Jabal, appelée Umm Zabayb ; à ¾ H de Shahba nous traversâmes le village de ‘Asâlya, avec un petit Birka.

Shaqqa :

1H ¾ plus loin, c’est le village de Shaqqa; à l’E duquel se dresse un immeuble isolé, composé d’une tour à 2 étages avec deux ailes contenant une double rangée d’arches, inscirption sur un chapiteau.
[…]
A quelque distance au N du village se trouve une petite tour isolée; au dessus de l’entrée, 3 inscriptions. Il y a plusieurs autres tours similaires dans le village.

Les habitants de Shaqqa cultivent le coton, ils sont tous Druzes, à l’exception d’une famille grecque. AU S-E du village se trouve la source ‘Abannî avec les ruines du village de Tafkha, à ¾ H de Shaqqa. A 1 H se trouve Janayna, le dernier village habité avant le désert. Ses habitants sont des bergers du peuple d’Al-Hayt. ½ H au N se trouve Tall Ma‘az, une colline sur laquelle se trouvent les restes d’un village. Il s’agit de la limite N-E de la montagne, qui tourne ici vers le S.. A ¾ H de Shaqqa au N-W-N est Al-Hayt, entièrement habitée de catholiques […] J’y ai trouvé la figure d’un quadrupède grossièrement sculpté en relief.

[…]
Suwayda :

Suwayda est située sur un terrain élevé, sur une pente du J. Hawrân, considéré comme un village druze, et est la résidence du Shykh supérieur. Au N descend le profond W. As-Suwayda, venant de la montagne, où plusieurs autres W s’unissent à lui, un pont solide l’enjambe, et on trouve 5 ou 6 usines à proximité du village. Ici, comme dans tous leurs villages, les Druzes développent le coton, et le tabac. Suwayda n’a pas de sources, mais icomprend prs Birka, dont l’une dans le village, mesure plus de 300 pas de circuit, et au moins 30 pieds de profondeur: […] entièrement revêtue de pierres équarries. Au S. du village s’en trouve une plus large encore, mais pas aussi profond, appelé Birkat-al Hajj, resté de ce fait jusqu’au siècle dernier un point d’eau pour le Hajj, qui passait là.

A l’W de Su., de l’autre côté de l’W, se dresse une ruine, que les gens du pays appellent Dûbaysa: 1 carré de 13 pas, avec des murs de 2 pieds d’épaisseur, et orné de chaque côté de 6 pilastres doriques, de 16 pieds de haut […] il y a entre les pilastres des ornements en bas-relief ; belle inscription sur le mur nord.

Su. était autrefois l’une des plus grandes cités du Hawrân, le circuit de ses ruines est au moins de 4 miles: en leur sein une rue droite, bordées de maisons encore debout, sur 12 minutes de longueur, très étroite et permattant juste le passage d’une seule personne ou d’une bête, bordée de deux étroits trottoirs. […] En prs endroits, des 2 côtés de la rue, sont arqués des magasins. La rue commence dans la partie supérieure de la ville, au niveau d’une porte voûtée; descendant jusqu’à un élégant bâtiment, en croissant, dont toute la façade forme une sorte de niche, dans lequel sont inscrites 3 petites niches. […] inscription à la 14è légion Gémina.
À l’extrémité inférieure de la rue est une tour de 30 pieds de haut, et large de 18.

Au début de la rue, au S, on rencontre un grand bâtiment en ruines, avec de nombreux piliers brisés, qui semble avoir été une église, et est joint à un autre bâtiment qui aurait pu être un monastère. […]
Dans un champ pierreux à 300 m au S se trouve la maison du Shykh […] sur une colonne :une figure d’un oiseau déployé, d’1 pied de haut, et au dessous une main saisissant qq ch.

Près de la maison du Shykh, 1 colonnade corinthienne entourait un bâtiment, maintenant ruiné, mais qui semble avoir été un mausolée, avec des petites portes cintrées, conduisant à des pièces souterraines.

Qanawât :

Nous sommes montés à une cité ruinée appelée Qanawât, à 2 h au N-E de Suwayda, la route traverse une forêt de chênes rabougris et de Zarûr, et quelques champs cultivés. Q est située sur une pente, au bord de l’abîme du W.Q. qui traverse la cité, et dont les flancs sont abrupts et soutenus par des murs. Au S-W de la cité coule une abondante source. En approchant, le premier objet à frapper mon attention fut une forêt de hautes colonnes, sur une terrasse oblongue, à qq distance de la cité, de 15 pieds de large, sur 29 de long . Il y avait à l’origine 6 colonnes sur 1 côté, et 7 de l’autre […] en 6 blocs, et 26 pieds de haut ; la hauteur du piédestal est de 5 pieds; la circonférence de la colonne de 6 pieds. Les chapiteaux sont élégament fignolés. Au N se trouve une seule colonne témoignant d’une rangée intérieure plus petite. Dans le carré de colonnes est une rangée d’appartements souterrains. Ces ruines se trouvent sur une terrasse haute de 10 pieds, avec un large escalier au N. […]
[…]

Le bâtiment principal du Q est dans la partie supérieure de la ville, sur les rives du W. La rue y menant longe le lit, et est ouverte tout du long; de l’autre côté du précipice se trouvent prs petits appartements à des portes arquées. L’entrée de l’immeuble se trouve à l’E, par une large porte couverte d’une profusion d’ornements sculptés. En face de cette porte est un vestibule soutenu par 5 colonnes, aux chapiteaux composites ( ?). Cette plate-forme rejoint, vers le N, plusieurs autres édifices ; leurs toits, parfois soutenus par des piliersse sont tous effondrés tombés.

La porte s’ouvre sur l’échelle ci-dessus de l’appartement principal de l’édifice, qui est vingt-quatre pas de large par vingt-cinq de longueur. De chaque côté de l’entrée, au milieu de la pièce, dirige une rangée de sept colonnes, comme celles décrites ci-dessus; à l’autre bout, cette colonnade est terminée par deux colonnes corinthiennes. Tous les seize colonnes sont vingt travées de haut, avec des socles de deux pieds et demi de haut. Dans le mur sur le côté gauche de cette salle sont trois niches, soutenues par des piliers courts. À l’ouest est une autre plate-forme, qui a été soutenu par cinq colonnes corinthiennes, mais quatre d’entre eux seulement sont maintenant debout. Ce vestibule communique par une porte voûtée avec une zone, du côté de W. qui sont les deux colonnes corinthiennes avec des bases de projection pour des statues. Sur le côté S. de la région est une grande porte, avec une plus petite de chaque côté. C’est dans le centre est couvert de vignes et de raisins sculptée, et plus l’entrée est la figure de la croix au milieu d’une grappe de raisin. J’ai observé ornements semblables sur la grande porte à Shakka, et je les ai souvent revu depuis, au fil des entrées d’édifices publics. A l’intérieur de la zone, sur le côté E., est un seize pieds de niche profonde, voûtée au fond, avec de petites salles voûtées sur ses deux faces, dans lequel il n’y a pas d’autre ouverture que la porte basse. Au S. et W. côtés, le bâtiment est entouré d’un grand espace ouvert.

À une courte distance de là est un autre bâtiment, dont l’entrée se fait par un portique composé de quatre colonnes à l’avant et de deux autres derrière, entre les deux ailes, sur les faces intérieures des deux niches qui sont au-dessus de l’autre. Les colonnes sont d’environ trente-cinq pieds de haut, et trois pieds et demi de diamètre. Une partie des murs du bâtiment ne sont debout. Dans le mur opposé à l’entrée sont deux niches, les unes sur les autres. Non loin de ce bâtiment, vers son côté ouest, j’ai trouvé, couché sur le sol, le tronc d’une statue féminine de forme très inélégante et l’exécution grossière; mon compagnon le naissain prêtre lui, quand je lui ai dit que de telles idoles étaient anciennement des objets d’adoration; par son côté se trouvait un pied bien exécuté femmes. Je peux mentionner ici pour l’information des futurs voyageurs dans ces régions, qui à mon retour à Soueida, on m’a dit qu’il y avait un endroit près de la source d’eau de source, où un grand nombre de figures d’hommes, femmes, bêtes, et les hommes d’équitation sur des chevaux nus, & c. étaient couchés sur le sol.

Outre les bâtiments viens de mentionner, il ya plusieurs tours à deux étages sur des arcs, debout isolés dans différentes parties de la ville, dans l’un d’eux, je observé une particularité dans la structure de ses murs, que j’avais déjà vu à Hait, et qui J’ai ensuite rencontré dans plusieurs autres endroits, les pierres sont taillées de façon à queue d’aronde, et monter de très près.

Le circuit de cette ancienne ville pourrait être environ deux miles et demi ou trois miles. Depuis le printemps, il ya une belle vue sur la plaine du Haouran, délimitée sur le côté opposé de la montagne de la Heisch, maintenant couverte de neige. Il n’y avait que deux familles druzes au Kanouat, qui étaient occupés à cultiver un peu de champs de tabac. Je suis retourné à Soueida par la même route que je venais.

[…]Les gens du village font de mortiers café dans des troncs de chênes, qu’ils vendent à vingt et vingt-cinq piastres chacun, et de les exporter sur l’ensemble du Haouran.

-Druzes :

Âra est le siège du Shaykh en second des Druzes du Hawran: il est l’un des hommes les plus aimables que j’ai rencontré, et ce qui est plus extraordinaire encore, il est extrêmement désireux d’acquérir des connaissances. Dans les conversations que j’ai eues avec lui lors de mes visites répétées, il était toujours plus désireux d’obtenir des renseignements sur les mœurs et les institutions européennes. Il me pria un jour de lui écrire les alphabets grecs, anglais et allemands, avec le son correspondant en arabe sous chaque lettre, et le lendemain il me montra sa copie. […]. Il admirait mes 2 crayons de plomb, mais refusa le don d’un des deux. Ces Druzes, ainsi que ceux du Qasrwân, croient fermement qu’il existe un certain nombre de Druzes en Angleterre, une croyance provenant des dires des chrétiens du pays, comme quoi les Anglais ne sont ni Grecs, ni catholiques.
[…]
Zahwat-al-Khudar était autrefois fréquenté par les chrétiens du Hawran, dans le but d’offrir leurs prières à St-George, à qui une église dans le fond de la vallée est dédié. Les Turcs aussi vouent une grande vénération pour ce saint, si bien que quelques nattes en poil de chèvre, d’une valeur de 5 ou 6 piastres, laissées sur le sol du sanctuaire de l’église, sont à l’abri des voleurs. Les Arabes appellent St-George ‘Ab Ma‘az. L’église possède une coupole en ruine. Sur la porte extérieure est une inscription ( ??)

[…]
-Calkhat

De Oerman nous avons procédé à une heure et quart, à la ville et le château appelé Szalkhat (تخلص): le pays intermédiaire est pleine de murs en ruine. Le sol du désert, aussi bien ici entre Zahouet et Oerman, est noir, et, malgré les pluies abondantes, le sol a été recoupée dans tous les sens par de larges fissures causées par la chaleur estivale. Le château de Szalkhat est situé sur une colline, au pied sud de la Szfeikh. La ville, qui occupe le sud et le pied à l’ouest de la colline du château, est maintenant inhabitée, mais depuis quinze ans un Druze et quelques familles chrétiennes ont été créés ici, ainsi qu’à Oerman: celui-ci se retira à Khabeb, où je les ai vus après , et où ils sont encore appelés Szalkhalie. La ville contient plus de huit cents maisons, mais ne présente rien de digne de remarque, sauf une grande mosquée, avec un beau Madene ou Minaret, la mosquée a été construite en l’an 620 de l’hégire, ou AD 1224, tel qu’il appert d’une inscription sur elle ; le minaret est à seulement deux cents ans. Mais même la mosquée semble avoir été rien de plus qu’un temple ou une église réparé, car il existe plusieurs niches bien forgé dans ses murs extérieurs: et l’intérieur est voûté, avec des arcs soutenus par des piliers bas semblables à celles qui ont été décrites avant. Plusieurs pierres sont traînaient, avec des inscriptions grecques, mais tous tellement défiguré que de ne plus être lisible. Dans la mosquée se trouve une grosse pierre avec une fleur de lis coupe sur elle. Dans la cour-cours des maisons de la ville sont un grand nombre de figuiers et de grenadiers; les premiers étaient couverts de fruits mûrs, et comme nous avions goûté rien de ce jour, mais la farine sèche, nous avons fait un repas copieux des figues. Il n’y a pas de printemps, soit dans le château ou la ville de Szalkhat, mais chaque maison a une profonde citerne bordées de pierre, il ya aussi un grand Birket.

Le château se dresse sur le sommet de la colline, et forme un cercle complet, c’est une position très commandant, et de première importance comme moyen de défense du Haouran contre les Arabes. Il est entouré par un fossé profond qui sépare le sommet de la colline de la partie juste au-dessous. Je fis le tour de l’extérieur de la fosse en douze minutes. La colline supérieure, sauf dans les endroits où la roche est ferme, est pavée de grandes pierres plates, semblables à ceux du château d’Alep: un certain nombre de ces pierres, ainsi que des parties du mur, sont tombées, et dans de nombreux endroits ont comblé le fossé à la moitié de sa profondeur. J’ai estimé la hauteur de la colline pavée supérieure à soixante mètres. Un pont ogival conduit sur le fossé dans le château. Le mur du château est d’épaisseur moyenne, flanqué toute de tours et de tourelles percées de trous de boucle nombreuses, et qui est construit de petites pierres carrées, comme quelques-uns des murs est de Damas. La plupart des appartements intérieurs du château sont en ruine, dans plusieurs d’entre eux sont des puits profonds. En entrant j’ai observé sur la porte un aigle aux ailes bien sculptées élargi; tout près, sur la gauche de l’entrée, deux chapiteaux de colonnes, placées l’une sur l’autre, chacun orné de quatre bustes en relief en saillie sur un cluster de palmier feuilles. Les chefs des bustes manquent; la sculpture est indifférent. Un passage couvert mène de l’intérieur de la porte d’entrée vers l’intérieur; de ce j’ai pris un point de vue très rapide, comme le jour de clôture proche, et mes compagnons me pressa beaucoup de partir, que nous pourrions atteindre un village à trois heures de distance; Puisqu’il n’y a pas d’eau ici pour mon cheval, je le plus facilement satisfait à leurs désirs. Au cours de l’entrée d’une tour à l’intérieur, j’ai lu ces deux lignes:

“Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux
et le généreux. Pendant le règne du roi Saad-eddin Abou-takmar équitable, l’émir — ordonna la construction de ce château; «ce qui rend probable qu’il a été érigé pour la défense du pays contre les croisés. Dans un des appartements que j’ai trouvé, juste apparaissant au-dessus de la terre, la partie supérieure d’une porte en pierre calcaire, une matière que je n’ai pas rencontré dans une partie quelconque du Haouran: plus il est l’inscription suivante, en bien gravé caractères: [xxxxx]. Sur l’architrave de la porte, des deux côtés de l’inscription, sont masques en bas-relief.

Dans un appartement où je vis plusieurs petites entrées à des sépulcres, et où il ya plusieurs colonnes traîner, est la suivante: xxxxx] [. Et, sur une pierre dans le mur de l’appartement même: xxxxx] [.

La colline sur laquelle s’élève le château est constitué de couches alternées de la commune tufwacke noir du pays, et d’un rouge profond très poreuse, et souvent de couleur rose, pierre ponce: dans certaines cavernes formé dans le second, du salpêtre recueille en grande quantité. J’ai rencontré la même substance à Shohba.

[…]

Victime du Wahhabisme :

J’ai rencontré ici un pauvre Arabe, natif du pays trois journées de la Mecque, il m’a dit que les wahabites avait tué quatre de ses frères, qu’il s’enfuit de la maison, et s’établit à Deal, un village dans le Haouran, qui a été mis à sac l’été dernier par les mêmes ennemis, quand il a perdu la totalité de ses biens. Cet homme a corroboré ce que j’ai maintes fois dit, qu’une seule personne peut Voyage au cours des états wahhabite avec une parfaite sécurité.

[…]
Ces Arabes sont d’un caractère douteux, et rendue indépendante par l’accès très difficile de leur demeure les rochers, nous ne pensions pas qu’il serait prudent de leur dire que je venais de regarder leur pays, ils ont dit, donc, que j’étais un fabricant de poudre à canon, à la recherche de salpêtre, car à Dhami, et dans la plupart des villages en ruine dans le Ledja, la terre qui est creusé dans la cour-cours des maisons, ainsi que dans le voisinage immédiat d’entre eux, contient du salpêtre, ou comme on l’appelle en arabe, Melh Baroud, sel poudre dire.

De Halab à Damas : 1812 :

Idlib :

Les habitants sont pour la plupart, les Turcs, il ya seulement quatre-vingts familles chrétiennes grecques, et trois des Grecs arménien. Ils ont une église, et trois prêtres, et sont sous la juridiction immédiate du patriarche grec de Damas.

Le principal commerce de Edlip est dans le savon, il ya quelques manufactures d’étoffes de coton, et un peu de teinture-maisons. Les bazars sont bien construits, certains d’entre eux de la pierre. Dans la ville sont Khans plusieurs, dont deux sont destinés à l’accueil des étrangers, mais le meilleur édifice est la manufacture de savon (El Meszbane), un grand bâtiment. Edlip a pas de jardins, parce qu’il n’y a pas d’eau mais à partir de puits et de citernes, il ya quelques vergers de grenadiers et de figuiers, et quelques plantations de vigne. L’endroit est fourni avec des légumes de Rieha, et de Aere, un village à deux heures de distance, située entre Darkoush et Djissr Shogher. Il ya une source unique dans la ville d’eau saumâtre, ce qui n’est jamais utilisé, mais dans les saisons de grande sécheresse; un homme qui avait nettoyé le fond du puits profond dans lequel les questions de printemps, me dit qu’il a trouvé deux ouvertures dans la roche , près de l’autre, de celui dont les flux d’eau douce, tandis que celle de l’autre est saumâtre. J’ai fait le tour de la ville en trente-sept minutes; le sol rocheux est plein de cavernes, des puits et des fosses.

Edlip est détenu par la famille de Kuperly Zaade de Constantinople, mais une partie de ses revenus est une Wakf à l’Harameyn, c’est-à-dire, il contribue à couvrir les dépenses des deux villes saintes la Mecque et de Médine. La ville verse annuellement à la famille ci-dessus, vingt bourses pour eux-mêmes, et quinze pour les villes saintes; cette dernière somme a été précédemment envoyé à la Mecque chaque année avec la caravane des pèlerins, mais il est maintenant versée entre les mains de l’Kuperlys. La ville de Djissr Shogher (رغشرسج), une distance de six heures de Edlip, sur la route de Ladikía, appartient à la même famille, et est également une Wakf attaché à la ville sainte, il paie bourses quinze à l’Kuperlys, et sept à l’ Harameyn. Les recettes provenant de treize ou quatorze villages dans le voisinage de Djissr Shogher a été attribué à l’appui de plusieurs hôpitaux qui ont construit l’Kuperlys dans cette ville, où un certain nombre de personnes pauvres sont nourris gratis tous les jours. Ni Edlip ni Shogher paie une taxe foncière ou de Miri, à la suite de leur être attaché à la Mecque, mais il ya une douane à Edlip, où les taxes sont perçues sur toutes sortes de dispositions, comme le riz, les raisins secs huile de café,,, du tabac, & c. dont le produit s’élève à près de cent bourses d’ailleurs une taxe maison, ce qui donne vingt bourses. Les droits perçus sur les dispositions à Djissr Shogher montant à vingt bourses.

Le gouvernement de Edlip est entre les mains d’un Mutsellim, nommé par la Porte, le pouvoir réel a été pendant de nombreuses années dans la riche famille de Ayash (شايا), jusqu’à l’actuel chef de cette famille, Mahmoud Ibn Ayash, un homme célèbre pour son hospitalité et son caractère droit, avait le malheur de perdre toute son influence. En 1810, sa maison devint impliqué dans une querelle mortelle à celui de Djahya, à la suite d’un jeu de Jerid, qui a pris une tournure sérieuse, et dans lequel beaucoup de sang a été versé. Djahya gauche Edlip, et se rendit à Rieha et Djissr Shogher, où il réussit à s’engager dans son intérêt et Seyd Aga Topal Aly, les chefs rebelles de ces villes, qui ne demandait qu’un prétexte pour tomber sur Edlip; en conséquence, ils attisé les habitants contre Mahmoud, qui fut obligé de s’enfuir à Alep, et après avoir envoyé le Mutsellim, Moury Aga, de retour à Constantinople, ils ont mis Abou Shah, le beau-frère, belle-sœur de Topal Aly, à sa place, et a Djahya Retour à Edlip. Après quelques mois, les deux rebelles sont arrivés à un compromis avec Mahmoud, qui est retourné à Edlip et Djahya, à leur tour, ont fui à Alep, le pouvoir de Mahmoud, cependant, était maintenant à sa fin: les deux chefs sont maîtres actuels de la ville, et de partager ses dépouilles, mais sa richesse a beaucoup diminué depuis ces événements ont eu lieu. En dix-huit mois qu’il a payé plus de six cents sacs à main, et le jour avant notre arrivée une nouvelle contribution de deux cent désespoir s’était répandu parmi les habitants. Un Kadhi est envoyé ici par an à partir de Constantinople. Sermein ours d’ici S.E. par E. Il n’ya pas de villages qui en dépendent sur le territoire de Edlip.

Rieha, rébellion de Seyd Aga : nous sommes arrivés à Rîha (احير), que nous n’avons pas entrer, par la crainte des rebelles Seyd Aga, qui l’occupe. Il contient environ quatre ou cinq cents maisons, est un marché très fréquenté, et a deux fabriques de savon grande. Rieha est situé sur le versant nord du Djebel Erbayn (نيعبرا لبج), ou la partie de montagne de la quarante et au gouvernement d’Alep, mais depuis l’expulsion de Mohammed Pacha, Seyd Aga a été en la possession de celui-ci, et régit également toute la montagne de Rieha, dont Djebel Erbayn fait partie. Cet homme est un chef de ce genre de cavalerie que les Turcs appellent Dehlys. Il a environ trois cents d’entre eux à son service, avec une centaine de Arnaouts; intérêts communs ont étroitement liée à lui Topal Aly, le chef de la Dehlys à Djissr Shogher, qui a environ six cents sous son commandement, et avec Milly Ismaël , un autre chef, qui commande à Kalaat el Medyk. À moins que la Porte trouve le moyen de désunir ces trois rebelles, il est peu probable de son de les réduire. Ils tyrannisent à présent sur l’ensemble du pays à partir Edlip à Hamah.
[ … ]

Al-Ghab :

La vallée bordée sur le côté E. de Djebel Shaehsabou, et sur le côté ouest par les montagnes de la Anzeyry, est appelé El Ghab (باغلا). Il s’étend presque plein nord de trois heures S. de Kalaat el Medyk à près de Djissr Shogher: sa largeur est d’environ deux heures, mais devient plus étroit vers le nord, elle est arrosée par la Aaszy (يصاع), ou Oronte, qui coule près de la pied de la montagne de l’Ouest, où il forme de nombreux marais. Les habitants d’El Ghab sont une race métisse des Arabes et des fellahs, et sont appelés el Arab Ghab. Ils vivent dans l’heure d’hiver dans quelques villages dispersés dans la vallée, dont ils ne cultiver que les terres adjacentes à leurs villages; sur l’approche du temps chaud leur retraite avec leur bétail dans les montagnes de l’Est, en quête de pâturages, et en vue pour échapper à la essaims immenses mouches et de moucherons (قب), qui infestent les Ghab en cette saison. […]

Howash est la principale localité de la Ghab, il est situé sur les bords d’un petit lac, formé par le ruisseau de Aïn el Howash. Le pays environnant était en ce moment pour la plus grande partie inondée, et les Arabes passa dans de petites embarcations d’un village à l’autre; en été, les subventions d’inondation, mais les lacs demeurent, et de la quantité d’eau stagnante ainsi formé est en raison de la lutte antiparasitaire de mouches et moucherons susmentionnée. Il ya environ cent quarante cabanes à Howash, dont les murs sont construits de boue; les toits sont composés des roseaux qui poussent sur les rives de l’Oronte, les cabanes dans lesquelles ces personnes vivent dans la montagne pendant l’été sont formé aussi de roseaux, qui sont attachés ensemble en paquets, et donc transportés à la montagne, où ils sont mis en place de manière à former une ligne de huttes, où les familles sont séparées à l’intérieur les uns des autres que par une mince cloison de roseaux .

Les Arabes de Howash cultiver dourrah et le blé, et, comme tous les Arabes du Ghab, à l’arrière de grands troupeaux de buffles, qui sont d’une nature faible, et beaucoup moins vive que ceux que j’ai vus dans les plaines de Tarsous. Il est une parole commune et la conviction chez les Turcs, que tout le règne animal a été converti par leur prophète à la vraie foi, sauf le sanglier et le buffle, qui est resté non-croyants, c’est pour cette raison que ces deux animaux sont souvent appelés chrétiens . Nous ne sommes pas surpris que le sanglier doit être libellés, mais que la chair du buffle, ainsi que son Leben ou de lait caillé, est très estimé par les Turcs, il est difficile de rendre compte de la disgrâce dans laquelle l’animal est tombé parmi eux, la seule raison que je pourrais apprendre pour elle, c’est que le bison, comme le porc, a l’habitude de rouler dans la boue, et de plonger dans les étangs boueux dans l’heure d’été, à la barbe, qui, seule, reste visible au-dessus de la surface.

Le territoire de Djissr Shogher s’étend aussi loin que Howash; de là, vers le sud, commence le quartier de Kalaat el Medyk. Le cheikh de Howash, appelé Mohammed El Omar, est noté dans les districts voisins de son hospitalité, mais depuis quelques années, il a été réduit d’une grande richesse à la pauvreté par les exactions de Topal Aly des Djissr Shogher, et de Milly Ismaël de Kalaat el Medyk; les troupes qui sont constamment passer d’un endroit à l’autre consomment les derniers restes de sa propriété. La nuit nous avons dormi dans sa maison, il y avait au moins cinquante personnes au souper, dont une trentaine ont été pauvres Arabes de son village, les autres étaient tous des étrangers.
[…]
Hama :

est située des deux côtés de l’Oronte; une partie de celui-ci est construit sur la pente d’une colline, et une partie dans la plaine; les quartiers dans la plaine sont appelés Hadher (رضاح) et El Djissr, ceux plus haut El Aleyat (تايلع), et El Medine. Médine est la demeure des chrétiens. La ville est d’une étendue considérable, et doit contenir au moins trente mille habitants, dont les familles grecques, selon les informations de l’évêque, sont environ trois cents. Au milieu de la ville est un tertre carré de terre, sur laquelle le château se trouvait autrefois, les matériaux, ainsi que les pierres avec lesquelles il est probable que la colline a été confrontée, ont été emportés et utilisés dans la construction de modernes bâtiments. Il ya quatre ponts sur l’Oronte, dans la ville. La rivière fournit la ville haute avec de l’eau au moyen de seaux fixes à grandes roues (Naoura ةروعن), qui se jettent dans les canaux de pierre, soutenue par des arcs élevés sur un niveau avec les parties supérieures de la ville. Il ya environ une douzaine de roues, le plus grand d’entre eux, appelé el Naoura Mohammedye, est d’au moins soixante-dix pieds de diamètre. La ville, pour la plus grande partie, est bien construit, bien que les murs des habitations, quelques palais exceptée, de boue, mais leur intérieur fait amende honorable pour la rugosité de leur apparence extérieure. Le Mutsellim réside dans un sérail, sur les rives de la rivière. J’ai demandé en vain un morceau de marbre, avec chiffres en relief, qui a vu La Roque, mais dans le coin d’une maison dans le Bazar est une pierre avec un certain nombre de petites figures et des signes, ce qui semble être une sorte de hiéroglyphiques écrit, bien qu’il ne ressemble pas à celle de l’Egypte. J’ai compté treize mosquées dans la ville, dont la plus grande a une très ancienne Minaret.

Le commerce principal est de Hamah avec les Arabes, qui achètent leurs meubles ici tente et les vêtements. Le Abbas, manteaux de laine ou faites ici, sont très-estimés. Hamah fait partie de la province de Damas, et est généralement la gare de trois ou quatre cents cavaliers, conservé ici, par le pacha de vérifier les Arabes, qui inondent le pays au printemps et en été. Peu de riches marchands se trouvent dans la ville, mais il est la résidence de nombreux collègues turcs opulente, qui trouvent en elle tout le luxe des grandes villes, en même temps qu’ils sont dans une certaine mesure retiré les exactions du gouvernement. Naszyf Pacha, de la famille des Adein, qui a un revenu annuel d’environ £ 8000. sterling, a construit une maison très beau ici. Il est bien connu pour ses voyages en Europe, et de Barbarie, et pour sa défense courageuse du Caire, après la défaite du Grand Vizir par le général Kléber, près d’Héliopolis. Etre curieux de le voir, j’ai attendu de lui, malgré la règle que je me l’avait prescrit de mélanger le moins possible avec les grands turque, et lui présenta une lettre de recommandation. Nous avons causé pendant environ une demi-heure, il était très poli pour un pacha, et fait de nombreuses demandes concernant le prince Auguste (le duc de Sussex), qu’il avait connu en Italie.

Le gouvernement de Hama comprend environ cent vingt villages habités, et soixante-dix ou quatre-vingt qui ont été abandonnées. La partie ouest de son territoire est le grenier à blé du nord de la Syrie, bien que la récolte ne cède jamais plus de dix pour une, principalement en raison de l’immense nombre de souris qui, parfois, totalement détruire les cultures. Je n’ai pas vu un de ces animaux.

[…]

Les sectes de Masiyad :

Les demandes de renseignements ont souvent été faites concernant les doctrines religieuses de cette secte, ainsi que ceux de la Anzeyrys et Druzes. Non seulement les voyageurs européens et résidents européens en Syrie, mais beaucoup d’indigènes de l’influence, ont cherché à pénétrer les mystères de ces idolâtres, sans succès, et plusieurs causes se combinent pour rendre probable, que leurs doctrines restera longtemps inconnue. La raison principale est que les individus peu d’entre eux se familiariser avec les principes les plus importants et le secret de leur foi; la généralité se contentant de l’observation de certaines pratiques extérieures, tandis que les arcanes sont possédés par l’élite. Il sera demandé, peut-être, si leurs livres religieux ne serait pas dévoiler le mystère? Il est vrai que toutes les sectes possèdent des livres, qu’ils considèrent comme sacrés, mais ils ne sont intelligibles que pour les initiés. Un livre sacré des Anzeyrys tomba entre les mains d’un chef de l’armée de Youssef Pacha, qui pillaient les châteaux de la secte en 1808, il vint ensuite en possession de mon ami de Hamah, qui l’avait destinée que Selym un cadeau pour moi, mais il se décida à s’en séparer à un médecin de voyage, et le livre est maintenant en la possession de M. Rousseau, le consul français à Alep, qui a fait traduire en français, et les moyens de le publier; mais il sera sans doute guère éclairer sur la question. Une autre difficulté provient de l’extrême prudence de la Ismaylys sur ce sujet. quand ils sont obligés de visiter n’importe quelle partie du pays sous le gouvernement turc, ils prennent le caractère de musulmans; sachant bien que si elles doivent être détectés dans l’exercice de tout rite contraire à la religion turque, leur hypocrisie, en affectant de suivre celle-ci, ne serait plus tolérée, et leur étant une fois bien connus pour être des païens, dont ils ne sont soupçonnés d’être à l’heure actuelle, les exposerait à des exactions les plus lourds, et pourrait même être suivi par leur expulsion totale ou de disparition. Chrétiens et les juifs sont tolérés parce que Mahomet et ses successeurs immédiats leur a accordé la protection, et parce que les Turcs reconnaissent le Christ et les prophètes, mais il n’existe aucune instance quelconque de païens être toléré.

Le Ismaylys sont généralement signalés à adorer le muliebre pudendum, et de mélanger certains jours de l’année dans la débauche la promiscuité. Quand ils vont à Hamah ils prient dans la mosquée, dont ils ne font jamais à Kalaat Maszyad. Ce château a été depuis les temps anciens de leur siège principal. L’un d’eux a affirmé que sa religion est descendu de Ismaël, le fils d’Abraham, et que le Ismaylys avait été possédé du château depuis l’époque d’El Melek el Dhaher, comme l’a reconnu par la Firmahns de la Porte. Il ya quelques années, ils ont été chassés par les Anzeyrys, à la suite d’un acte le plus audacieux de la trahison. Le Anzeyrys et Ismaylys ont toujours été à l’inimitié, la conséquence, peut-être, de certaines différences religieuses. En 1807, une tribu de l’ancien s’étant brouillé avec leur chef, quitté leur domicile dans leurs montagnes, et appliquées à l’émir de Maszyad un asile. Ce dernier, heureux de l’occasion pour diviser la force de ses ennemis, facilement accédé à la demande, et environ trois cents, avec leurs Cheikh Mahmoud, s’établit à Maszyad, l’émir portant son hospitalité pour autant à l’ordre de plusieurs familles de quitter la place , dans le but de faire bénéficier la place pour les nouveaux colons. Depuis plusieurs mois, tout était tranquille, jusqu’à ce qu’un jour, quand la plus grande partie de la population ont été à l’œuvre dans les champs, les Anzeyrys, à un signal donné, tué l’émir et son fils dans le château, puis tomba sur le Ismaylys qui étaient restés dans leurs maisons, n’épargnant personne qu’ils ont pu trouver, et le pillage dans le même temps toute la ville. Le lendemain, le Anzeyrys ont été rejoints par un grand nombre de leurs compatriotes, ce qui prouve que leur émigration semblant avait été une parcelle profonde établies, et la circonstance de son être tenu secret pendant trois mois par un si grand nombre d’entre eux, sert à montrer le caractère du peuple. Environ trois cents Ismaylys péri à cette occasion, les familles qui avaient échappé au sac de la ville, ont fui vers Hama, Homs et Tripoli, et leurs ennemis perfides attaqué avec succès trois autres châteaux Ismayly dans la montagne. Le Ismaylys puis implora la protection de Youssef Pacha, alors gouverneur de Damas, qui marchaient à quatre ou cinq mille hommes contre les Anzeyrys, reprit les châteaux qui avaient appartenu à l’Ismaylys, mais conserve l’ensemble du butin de la Anzeyrys à lui-même. Ce château de Maszyad, avec une garnison de quarante hommes, résisté à toute son armée pendant trois mois.

En 1810, après Youssef Pacha avait été exilé par la Porte, le Ismaylys qui avaient fui à Hamah, Homs et Tripoli de retour, et Maszyad est maintenant habitée par environ deux cent cinquante familles Ismayly, et par une trentaine de chrétiens. Le chef, qui réside dans le château, est de style Emir, son nom est Zogheby (يبغز), de la famille de Soleiman, il m’a informé que sa famille avait été possesseurs de la Emirship de temps les plus reculés, et qu’elles sont reconnues comme telles par Firmahns expresse de la Porte; Zogheby est le neveu de Mustafa, l’émir qui a été tué par le Anzeyrys. Certains de ses relations de commandement dans les châteaux Ismayly d’El KADMOUS, El Kohf, El Aleyka, et El Merkah, dans les montagnes vers Ladakie. Après ce qui a récemment pris place, il l’extrême: ils sont, apparemment, à la paix, mais de nombreux meurtres sont commis secret: «Croyez-vous, dit un beau jeune homme à moi, tandis que ses yeux lançaient des éclairs de colère,« que ces favoris est en gris avant j’aurai pris ma revanche pour une femme et deux enfants abattus infantile? “Mais le Ismaylys sont faibles, je ne pense pas qu’ils peuvent rassembler huit cents feu verrous, tandis que le Anzeyrys sont tripler ce nombre.

Les principaux produits de la région de Maszyad est en soie. Ils ont de grandes plantations de mûriers, qui sont arrosés par des ruisseaux nombreux descendants de tous les côtés de la montagne dans la vallée, et que peu d’entre eux à sec en été, cela doit être une résidence agréable pendant la saison chaude. Il ya trois ou quatre villages Ismayly dans le quartier de Maszyad.

Du château des ruines appelé Deir Szoleib ours W. distance d’environ deux heures et demie. On m’a dit qu’il ya de grands bâtiments construits à cet endroit avec d’immenses blocs de pierre, et portant des inscriptions infidèle, mais les indigènes de ces pays sont incapables de distinguer ornements sculptés à partir de lettres dans des langues inconnues, et les voyageurs sont souvent trompées par des rapports de longue inscriptions, qui se révèlent être rien de plus que quelques décorations de l’architecture.

29 février. – Après avoir été déçus dans notre espoir de trouver quelque chose de remarquable à Kalaat el Maszyad, nous nous dirigeâmes vers Tripoli. Nous avons commencé à craindre que les pluies incessantes rendrait les torrents infranchissables, en particulier les Saroudj, que nous avons traversé hier.

Remarques sur les habitants de la Haouran.

Administration, populations, coutumes :

Le Hawrân est habitée par des Turcs, des Druzes, des chrétiens et des Arabes, et est visité au printemps et en été par plusieurs tribus du désert.

Le pays tout entier est sous le gouvernement du Pasha de Damas, qui envoie généralement un gouverneur pour Mazarayb, intitulé Agat-al-Hawrân.

Le Pasha nomme également le Shaykh de chaque village, qui recueille les Miri des Turcs et des chrétiens. Les Druzes ne sont pas sous le contrôle de l’Aga, mais correspondent directement avec le Pasha. Ils ont un Shaykh dont l’office, bien que soumis à la confirmation du Pasha, est héréditaire depuis une époque reculée, dans la famille de Hamdan. Le shaykh des Druzes nomme le shaykh de chaque village dans les grandes familles druzes. Le Pasha maintient en permanence une force dans le Hawrân entre 500 et 600 hommes; 350 ou 400 à à Busra, et le reste à Mazarayb, d’où ils patrouilles dans le pays. Le Mughrabyn sont généralement employées dans ce service.

J’ai calculé la population _à l’exclusion des Arabes_ de la plaine, du J. Hawrân et de la Lajja, à environ 50 ou 60 000 mille, dont 6000 ou 7000 Druzes, et environ 3000 chrétiens.

Les Turcs et les Chrétiens ont exactement les mêmes modes de vie, mais les Druzes s’en distinguent à plusieurs égards. Les deux premiers ressemblent aux arabes dans leurs coutumes et leurs mœurs, leur costume ordinaire est précisément celui des Arabes; une étoffe de coton grossier blanc forme leur Kumbaz ou robe, la Kaffya attachée par une corde en poils de chameau, ils portent l’Abba par dessus l’épaule, et ont la poitrine et les pieds nus, ils ont également adopté, pour la plus grande partie, le dialecte bédouin, ses gestes et ses expressions, dans laquelle le mobilier de maison a des noms différents de ceux des villes […].

Les Arabes sont généralement de petite taille, le visage mince, barbe rare, et les yeux noirs brillants, tandis que les Fellahs sont plus grands et plus robustes, avec une barbe forte, et un regard moins perçant, mais la différence semble surtout résulter de leur mode de la vie; ainsi les jeunes des deux nations, à l’âge de 16 ans, ont exactement la même apparence. Les Turcs et les chrétiens du Hawrân vivent et s’habillent de même, et la religion semble occasionner bien peu de différence dans leurs conditions respectives.

Lorsque un chrétien se querelle avec un Turc, il ne craint nullement de le frapper, d’exécrer sa religion, une liberté qui, dans les cités de Syrie l’exposerait à la peine de mort, ou à une amende très lourde. Ici au contraire, les souffrances communes et les dangers pour la défense de leurs biens peuvent avoir donné lieu à la tolérance dont jouissent les chrétiens à au regard des Turcs du Hawrân, et qui est encore renforcée par les Druzes, qui montrent le même respect pour les 2 religions. Parmi les chrétiens 80% sont Grecs, et les haines religieuses dont j’ai été témoin au cours de ma tournée, les opposent surtout aux catholiques.

Maisons :

Parmi les fellahs du Hawrân, le plus riche vit comme le plus pauvres, et n’affiche sa richesse que lors de la visite d’étrangers. Les bâtiments anciens permettent des logements spacieux et pratiques pour de nombreux habitants, et ceux qui les occupent peuvent avoir 3 ou 4 chambres pour chaque famille, mais dans les villages nouvellement construits, toute la famille, avec tous ses meubles, ustensiles de cuisine, et ses coffres, est généralement entassée dans une simple pièce. Ici aussi, ils gardent leurs blés dans des greniers d’argile, appelées Qawara, qui font de 5 pieds de haut et 2 pieds de large. Les principaux articles d’ameublement sont, un moulin à bras, utilisé en été, quand il n’y a pas d’eau dans les Wadis, des bouilloires en cuivre, et quelques nattes; dans les maisons les plus riches des étoffes de laine grossière servent de tapis, et pour couvrir les chevaux en hiver […]. Chaque famille a une grande jarre de terre, de la fabrication remplie chaque matin par les femmes, depuis la Birka pour la consommation de la journée. Dans chaque maison il ya une salle pour l’accueil des étrangers, appelé de ce fait Madafa, généralement là où dorment les hommes de la famille avec au centre un brasero pour bouillire le café.

Repas :

Les plats les plus communs de ces personnes sont le Bulgûr et le Qashk; en été, on offre à sa place du lait, du Laban, et du beurre frais. Il y en a 2 sortes , le Qashq-Hammr et Qashq-Laban, le premier est préparé en mettant du levain dans le Bulgûr, et en versant de l’eau dessus, elle est alors laissé pourrir et ensuite étalée au soleil, pour sécher, après quoi il est battu, et servi mélangé avec de l’huile ou du beurre.

Le Qashq-Laban est préparé en mettant du Laban en place du levain, le processus est le même.

Le Qashq et le pain sont le déjeuner commun, et vers le coucher du soleil un plat de Bulgûr ou un plat arabe, constitue le dîner en l’honneur des étrangers, il est d’usage de servir au déjeuner du beurre fondu et le pain, ou des œufs au plat, et le soir, un poulet bouilli dans le Bulgûr, ou un chevreau ou un agneau, ce qui ne se produit pas souvent (Mandi). Les femmes et les enfants mangent tout ce que les hommes ont laissé dans leur plat. Les femmes s’habillent à la manière bédouine, elles ont un voile sur la tête, mais se voilent rarement la face.

Dyâfa :

L’hospitalité envers les étrangers est une autre caractéristique commune aux Arabes, et à la population de Hawrân. Un voyageur peut descendre dans la maison qui lui plaît; un tapis sera immédiatement étalé pour lui, le café servi, et un déjeuner ou un dîner placé devant lui. En entrant dans un village ilm’ est souvent arrivé que plusieurs personnes se présentent demandant que je loges chez lui, et cette hospitalité ne se limite pas au voyageur lui-même,on soignera aussi son cheval ou son chameau […] Comme il serait considéré comme un affront d’acheter du grain, le cheval reste cependant mal-nourri, à moins que le voyageur ait la précaution d’apporter un peu d’orge dans sa sacoche, pour combler le déficit de l’allocation de son hôte.

Il est un point d’honneur à l’hôte de ne jamais accepter de la plus petite de retour de un invité, je une seule fois osé donner quelques piastres à l’enfant d’une famille très pauvre à Zahouet, par qui nous avait été traitée très hospitalière, et pje le quittai en ignorant les cris de la mère, qui exigeait que je reprennes l’argent.

Outre les habitations privées, qui offrent à chaque voyageur un refuge pour la nuit sécuritaire, il y a dans chaque village la Madafa du Shaykh, où tous les étrangers d’apparence décente sont reçus et traités. Il est du devoir du Shaykh de maintenir cette Madafa, qui est comme une auberge, à la différence que l’hôte ne paie pas la facture ! Le Shaykh a une allocation publique pour couvrir ses dépenses, et si un Hawrani a l’intention de voyager une quinzaine de jours, et oublie de mettre un un bourse dans sa poche, il est sûr d’être bien reçu partout, et peut-être de vivre même mieux que dans sa propre maison. Un homme remarquable par son hospitalité et générosité jouit de la plus haute considération parmi eux.

Richesse :

Les Hawrani estiment leur richesse en nombre de Faddan ou par paires de bovins employés aux champs, si on demande combien telle personne possède de piastres, on vous répond : « Beaucoup; il conduit 6 paires de bœufs (Fadadin); mais bien peu, cependant , en possèdent autant , un homme avec 2 ou 3 est estimé riche, et aura sans doute 2 chameaux, peut-être 1 jument, ou du moins une Mule, ou un couple d’ânes et 40 ou 50 ovins.

Agriculture :

La fertilité du sol dans le Haouran dépend entièrement de l’eau qui lui est appliquée. Dans les districts où il y a beaucoup d’eau pour l’irrigation, les paysans sèment en hiver et en été, mais où lorsqu’ils dépendent entièrement des pluies, rien ne peut être cultivé en été. La première récolte est celle de la fève (Fûl) à la fin avril : il y en a de vastes étendues, dont le produit servira de fourrage. Les chameaux sont nourris avec de la farine de fèvres, mélangée en une pâte avec de la farine d’orge, vient ensuite la récolte de l’orge, et vers la fin mai, le blé, les paysans mangent du pain d’orge dans l’intervalle. Dans les années abondantes, le blé se vend à 50 piastres la Gharar (15 muids). En 1811, le gharara a atteint 180 piastres. Le blé du Hawrân est considéré supérieur à tout autre en Syrie. L’orge dépasse rarement la moitié du prix du blé. Quand j’étais dans le Hawrân, le prix d’un bœuf avoisinnait les 70 piastres, celui d’un chameau 150.

Les terres qui ne sont pas disponibles à l’irrigation sont laissées en jachère 1 an sur 2 une partie est parfois semée en sésame, en concombres ou en melons au printemps. Mais une grande partie des fruits et légumes consommés dans le Haouran arrive de Damas, ou des Arabes Manadira, qui cultivent des jardins sur les rives de la Shari‘at-al-Mandûr.

Les paysans du Hawrân sont extrêmement modestes sur leurs rendements, craignants de nouvelles exactions. J’ai raison de croire, cependant, que le blé, les années médiocres rende 25 fois ; dans certaines parties du Haouran, cette année, l’orge a donné 50 fois, et même dans certains cas, 80 !

[20 Mûds de blé il obtient trente Ghararas, soit 120 fois].

Le Mûd équivaut à 19 livres, et 3,5 Rutula, 80 Mûd font une Gharara.

Les champs à pluie (Bu‘âl), ont un rendement plus modeste. Les cultures Haouran sont parfois détruits par le Fâra (souris), mais pas aussi fréquemment que dans les environs de Himç et de Hamâ. […]

Les fellahs qui possèdent des Faddan cultivent souvent en co-entreprises ; ainsi une maison turque dans un village druze souhaitera souvent avoir un Druze comme associé, pour échapper aux vexations du Shaykh druze. ON rencontre souvent près de ces Shyûkh druzes des esclaves noirs, mais les Turcs et les chrétiens se contentent d’embaucher des indigènes. Parfois, un citadin contracte un manœuvre qui reçoit des bœufs, charrues et semences. Un manoeuvre qui a 1 ou 2 bœufs sous sa charge, reçoit généralement une gharara de grain. Après la récolte, il prend 1/3 du produit, mais chez les Druzes seulement 1/4. Le propriétaire paie au gouvernement le Miri, et le travailleur paie 10 piastres/an. Le reste de la population agricole du Hawrân se compose de journaliers qui gagnent souvent très mal leur vie.

Mariage :

Une fois, j’ai rencontré un jeune homme qui avait servi pendant 8 ans pour de la nourriture avant d’obtenir en mariage la fille de son maître, dont le douaire lui aurait couté 600 ou 800 piastres. Lorsque je l’ai vu, il était marié depuis 3 ans, mais se plaignait amèrement de son beau-père qui continuait à exiger de lui des services excessifsq, sans lui payer quoi que ce soit, ce qui nuisait à sa propre entreprise.

Le douaire des filles est payé en fonction de la respectabilité de leur père, parfois plus de 1500 piastres, et cette coutume prévaut parmi les Druzes, les Turcs et les Chrétiens. Si la famille est riche la jeune fille apporte une dot de vêtements, une chaîne de Seguin ou de pièces d’argent, autour de sa tête, après quoi elle est livrée à son mari. J’ai eu l’occasion d’assister aux épousailles de 2 chrétiens à ‘Ara, l’épouse fut amenée par ses amies, depuis son village natal, lointain d’1 journée, avec 2 chameaux décorés de pompons, cloches, etc… et fut déposée auprès de sa belle-famille. Ils entrèrent dans le village précédés des femmes jouant du tambourin, et par les jeunes du village, tirant des coups de leurs fusils. Peu après, l’époux, qui était aux champs se lava et s’habilla avant de pénétrer dans le village monté sur un cheval caparaçonné, entouré de jeunes gens, dont 2 battant le tanbourin, et les autres tirant du fusil. Il mit pied à terre devant la maison du Shaykh, et fut transporté pendant ¼ H par 2 hommes qui ne cessaient de chanter, puis le Shaykh s’écria: « Mubarak al-‘Arîs » : « Bénis soit l’époux ! » ce qui fut répété par tous les présens, après quoi le marié fut reposé à terre, et est resté jusqu’au coucher du soleil, exposé aux plaisanteries de ses amis, après cela, il fut transporté à l’église, où le pope a célébra la cérémonie, et le jeune couple se retira dans son logement. Le père de l’époux avait abattu prs agneaux et chevreaux, dont une partie fut dévoré à la mi-journée, mais les meilleurs morceaux furent accomodés dans 3 énormes plats de Bulgûr et servis au Mudafa du Shaykh, 2 pour la foule, et le troisième pour le Shaykh et les principaux du village. [….].

Oppressions :

Les oppressions du gouvernement d’un côté, et ceux des Bédouins de l’autre, ont réduit le fellah du Hawrân à un état à peine meilleur que celui de l’Arabe errant. Peu de personnes parmi les Druzes ou les chrétiens ne meurent dans le village qui les a vu naître. Les familles se déplacent continuellement ; dans la première année de leur implantation. Le Shaykh agit avec modération mais il devient, au fil des années des plus intraitable, ils s’enfuient à un autre endroit, où ils ont appris que leurs parents étaient mieux traités, mais bientôt ils constatent que le même système prévaut sur l’ensemble du pays. Parfois, ce n’est pas seulement l’extorsion de fonds, mais l’inimitié personnelle du Shaykh, […] qui pousse une famille hors de sa terre. Cette errance se poursuit est c’est l’une des principales raisons pour lesquelles aucun village dans le Hawrân n’a ni vergers ni potagers : « Allons-nous semer pour des étrangers? ».

Les impôts des fellahs peuvent être classées sous quatre rubriques :

Miri : perçu sur le Faddan ; ainsi, si un village paie 12 bourses, c’est qu’il a 30 paires de bœufs, le propriétaire de chacune paie 1/30. Chaque village ets inscrit dans le livre de l’impôt foncier du Pasha, à une somme fixe, cette somme est perçue aussi longtemps que le village est habité par tous. Au printemps de chaque année […] le sol du village est mesuré par de longues cordes, […] le montant d’impôt du Fellah est alors fixé par le Shaykh, selon le ratio de Faddan. Que les bœufs soient forts ou faibles, ou sa quantité de semence ou de terres moindre, n’importe pas […]. Certains sèment 6 gharara de blé ou d’orge par Faddan, d’autres 5, et d’autres 7. Les limites des champs respectifs sont marqués par de grosses pierres (Hudûd). Le Miri est payé en nature ou en argent, à la volonté du Pasha; les fellahs préfèrent la seconde, ils y gagne un tout petit peu. Il est donc impossible pour le fellah de prévoir le montant de Miri qu’il aura à payer dans une année, de plus, le Miri de chaque village n’est jamais diminué lors d’un départ, mais parfois augmenté sans preuve d’accroissement.Les villages Druzes paient en général plus de Miri que ceux de la plaine, en contrepartie de l’hommage qu’ils sont tenus de payer aux Arabes[…]. À ‘Âra, on payait 150 piastres le Faddan, à Esdras, 180, et dans certains villages de la plaine, 120, mais en 1812, le Miri, y s’élève à 500 piastres.

-entretien des soldats : si le nombre est petit ils vont au Mudâfa du Shaykh, mais s’ils sont nombreux, ils s’installent chez les fellahs : l’orge des chevaux est fournie par le paysan, tandis que le Shaykh fournit la nourriture des hommes, mais […] les soldats sont peu disposés à se contenter de la frugalité du Shaykh, et demandent des poulets, ou de la viande, ce qui doit être fourni par le village. A leur départ, ils volent toujours qq bien de la maison. La proportion d’orge qui doit être fournie par chaque individu pour les chevaux des soldats, dépend bien sûr du nombre de chevaux à nourrir, et de Faddan dans le village: au ‘Âra, en il s’élevait à 50 piastres/F. Le Shaykh de ‘Ara a 6 paires de bœufs, pour lequel il ne paie pas d’impôts, mais la présence des étrangers et des troupes est si fréquente à son Mudâfa, […] qu’il est en droit de prélever, chaque année, 2 ou 3 gharara de grain, d’une valeur de 80 ou 100 piastres. Certains Shaykh percoivent jusqu’à 10 Gharara, en plus d’être exemptés d’impôts pour 8, 10 ou 12 paires de bœufs.

Khuna : tribut aux Arabes : Les Fahilî, Sardia, B. Sakhir, Serhân, qui résident constamment dans le Hawrân, ainsi que la plupart des nombreuses tribus des ‘Anaza, qui visitent le pays en été, sont, depuis des temps immémoriaux, en droit à un hommage appelé Khuna (fraternité), de tous les villages. En contrepartie, ils s’abstiennent de toucher la récolte du village, et d’enlever leurs bovins et chameaux, lorsqu’ils les rencontrent. Chaque village paie à 1 Shaykh dans chaque tribu et porte alors le nom de Ukht (soeur), que cet arabe protège contre tous les membres de sa propre tribu. On imaginera bien que des pillages sont pourtant commis, sans recours possible, le déprédateur étant inconnu, battant retraite sans délai vers le désert. Le montant de la Khuna ne cesse d’augmenter, car le Shaykh arabe n’est pas toujours content de la quantité de blé de l’année précédente et demande un cadeau supplémentaire, qui devient bientôt une cotisation habituelle.

Si le Pasha de Damas avait une vue claire de son propre intérêt, il mettrait un terme à ces exactions, en gardant qq milliers d’hommes, bien payés, en garnison dans le Hawrân. Mais […] les Shyûkh Fahalî et Sardia reçoivent chaque année de ce dernier un cadeau d’une pelisse, qui leur donne droit à l’hommage sur les villages, dont la Fahalî rendent une vingtaine de bourses, et les Sardia 12 pour le trésor du Pasha. […] La Khuna versée aux chefs ‘Anaza est tout à fait arbitraire, et varie en fonction de son avidité, ou de la richesse des fellahs, de 30 à 40 piastres jusqu’à 400, qui sont généralement payées en grain.

-Ces différentes taxes oppressives qui font gémire les pauvres Fellah, sont considérées, bien sûr, comme de justes contributions. Mais il arrive trop souvent que le Pasha ne fixe nulles limites à sa rapacité, et qu’il prélève des impôts extraordinaires sur le village, par un simple ordre émis au Hakim du Hawran, puis au Shaykh du village. À ces occasions, les femmes sont parfois obligées de vendre leurs bijoux, et les hommes leur bétail, pour satisfaire la demande, et n’ont pas d’autre espoir que celui d’une riche moisson pour réparer leur perte.

Le reçu du Miri de l’ensemble du Pashalik de Damas est dans les mains des banquiers Juif, ou Sarâf du Pasha, qui ont 2,5%. sur ses revenus, et autant sur ses dépenses. Ils ont coutume de se partager les villages et de s’y rendre au moment de la récolte, pour recevoir le Miri, et extorquer un petit plus pour eux même.

Druzes :

Les Druzes qui vivent dans les villages de la Luhf, et ceux du J. Hawrân, doivent être rangés avec les fellahs de la plaine us égard à leur mode de vie et leurs relations avec le gouvernement.

Leur robe est la même que celle des fellahs de l’W de Damas, ils portent rarement de Kaffiya, et les hommes adultes ne marchent pas pieds nus. J’ai déjà mentionné que leur chef réside à Suwayda, duquel village il est aussi le Shaykh. A la mort du chef, l’individu dans sa famille dont la richesse et le caractère personnel est le plus élevé succède à cette dignité, qui est confirmée par le Pacha.

[…] Le chef n’a pas de revenu en tant que tel, il les prélève sur le village, et son autorité sur les autres ne va pas plus loin que de leur communiquer les ordres du Pasha. Les mœurs de ces Druzes ressemblent beaucoup à ceux des montagnes du Kasrawan. Les clans sont indépendants les uns des autres, il y a de fréquentes querelles. Les insultes sont soigneusement vengé par les familles, et le droit du sang est pleinement en vigueur entre eux, sans être atténué par l’admission de tout commutation pécuniaire. Ils vont tous armés, comme le font les Turcs et les chrétiens du Hawrân en général. Rares sont les Druzes a avoir plus d’une femme, mais il peut divorcer d’elle sous de biens légers prétextes.

En ce qui concerne leur religion, les Druzes ont une classe de ‘Aqûl (‘Âqil), qui se distinguent des autres par un turban blanc, […] et ne sont pas autorisés à fumer du tabac, à jurer, et restent très réservés dans leurs manières et leur conversation. […]Les Shaykhs sont pour la plus grande partie ‘Aqûl, les Druzes prient dans leurs chapelles (appelées Khâlawâ), mais à des époques données ; ces « isolats », seuls les Druzes peuvent y pénétrer. Ils prétendent suivre la doctrine de Muhammad, mais peu d’entre eux prient selon l’usage turc : ils jeûnent pendant le Ramadan en présence d’étrangers, mais mangent à leur propre domicile, et même de la chair de sangliers !

[…]Je n’ai pas été en mesure de savoir à quelle époque les Druzes s’installèrent dans ces régions. Min Qadîm, il y a longtemps, fut la réponse générale. Pendant mon séjour, la nouvelle arriva à ‘Âra qu’un corps de 120 druzes avait quitté les montagnes et venait s’installer dans le Hawrân.

Le Pasha de Damas a confié aux Druzes, la défense des villages voisins contre les Arabes ennemis, mais les Druzes sont les amis secrets de tous les Arabes, à qui ils abandonnent les villages de la plaine, à condition que leurs propres frères ne soient pas molestés, et leurs Shyûkhs reçoivent des Arabes des chevaux, bovins, et du beurre. […] C’est pour ce genre de trahison que les fellahs du Hawrân haissent les Druzes.

-[…] Lorsque les conflits se produisent entre Druzes, ils sont généralement réglés par l’intervention d’amis communs, ou par les Shyûkhs de leurs familles respectives, ou par les grands chefs, ou à défaut, les 2 familles en viennent aux mains plutôt que de se déferer devant la Cour de Damas.

-Parmi les Turcs, les litiges, en dernière extrémité, sont tranchés par le Qadi de Damas, ou par le Pasha en personne.

-Les chrétiens apportent souvent leurs différends devant le tribunal des popes ou celui du patriarche de Damas, et autrefois auprès du Qadi, à l’époque où on savait que les chrétiens puissent obtenir justice.

Arabes :

Les Bédouins du Haouran sont de deux catégories: ceux qui sont des résidents, et ceux qui le visitent au printemps et en été seulement. Les Arabes résidents sont les Fahîlî, Sardya, B. Cakhar, Sarhân, les Ahl Al-Jabal, et les ‘Arab Al-Lajâ. Par résident, on ne parle pas de domicile fixe, mais leurs pérégrinations se limitent au Hawrân, […]Fahîlî et Sardya sont appelés Ahl ad-Dîral, ou Arabes Nationaux, et rendent hommage au Pasha, qui, cependant, est souvent en guerre avec eux pour des pillages. Si le Pacha est en guerre avec d’autres tribus, ils sont tenus de se joindre à ses troupes, mais ne sont guidés que par l’appât du gain et reçoivent la Khuna du Hawrân, du Jawlân, et du J. ‘Ajlûn.

Arabesbergers :

Les Ahl-al-Jabal et al-Lajâ restent dans une dépendance plus étroite du Pasha, soumis à un tribut annuel sur chaque tente en fonction de sa richesse et par les shyûkh des fellah pour 10 à 60 piastres. […] Ces Arabes sont les bergers des gens des plaines, qui leur confient en été et en hiver leurs troupeaux, qu’ils font paître parmi les rochers des montagnes. Au printemps, les Arabes ramènent les troupeaux à leurs propriétaires, qui vendent une partie d’entre eux à Damas, ou font du beurre. Les Arabes reçoivent pour leur peine 1/4 des petits, et une proportion semblable de beurre. les pertes occasionnelles dans les troupeaux sont supportées à parts égales par les deux parties. Ils sont toujours en paix avec les autres arabes d’a

Arabes errants :

En mai, tout le Hawrân se couvre d’un essaim de vagabonds du désert, qui y restent jusqu’en septembre; ces derniers sont actuellement presque exclusivement de la tribu des ‘Anaza. Autrefois le Hawrân était souvent visité par les Shararât, du Hujâz, à 15 stations de Damas, par les Shammur, et les Dufir d’Irak. A l’arrivée des ‘Anaza, les Arabes qui résident peuvent entrer en guerre avec eux, se cachent dans la montagne ou prennent leur retraite vers Mazarayb et Sannamayn. Les ‘Anaza vienne pour deux raisons : l’eau et les pâturages ; une provision de blé pour l’hiver. Si ils sont en paix avec le Pasha, ils campent tranquillement entre les villages, près des sources et des puits, s’ils sont en guerre avec lui, leurs relations avec Damas sont aussi incertaines qu’entre eux : ils restent au S. de Busra, vers Umm Jimâl et Fadayn, et s’étendent vers Az-Zarqa. Le Pasha leur permet généralement d’acheter le grain du Hawrân, mais dans les années de pénurie, on leur impose une retsriction. Depuis quelques années, ils ont été les transporteurs du Hajj, et ont obtenu de juteux contrats annuels en milliers de chameaux, et en tribut fixe prélevés par leurs Shyûkhs sur la caravane, et leur butin nocturne des traînards, et des chameaux chargés. Ces avantages ont rendus les ‘Anaza enclins à rester en bons termes avec le Pashalik, et à rompre l’allégeance au chef wahhabite, malgré avoir été 12 ans, sous sa doctrine religieuse. Sans le Hajj, il retourneraient leurs armes contre leurs anciens amis, un événement qui est justement redoutée par tout le peuple du Hawrân. […]

Chevalier d’Arvieux, 1660 :

Nous fortîmes de BaalbecK pour allerr à Hama , que le vulgaire appellent Aman. Nous y arrivâmes après avoir passé par de grandes campagnes, des montagnes, & avoir laissé à droite & à gauche des Khans, de petits Villages et quantité de jardins.

Cette Ville a été autrefois très-confiderable, elle étoit fituée fur trois collines peu éloignées les unes des autres.. Elle ne fubfifte plus que fur deux de ces collines. Les édifices qui étoienr. fiu la troifiéme , font à prefent ruinez entierement aussî bien que le Château.

Il y a une riviere qui passe au pied de la Ville, dont on tire l’eau avec des: roiies à godets, que l’on partage enfui* te dans la plûpart des maifon», &. dans» un réfervoir public.

Il y a un Khan pour loger les Voyageurs qui eft très-beau & très commode , avec des bains auffi propres que ceux de Tripoli.

La Ville eft bien peuplée, lés maifons aflez propres^ Elle eft très-mar~ chande. L’on y fait une grande quantité de futaines & des toiles de cotton! bleuës & blanches3 pins fines Se plttslarges que celles de Baalbeck , & qai par confequent font beaucoup plus cheres, nous y couchâmes & y trouva1660. mes toutes les provifions dont nous avions befoin. Nous en partîmes le jour fuivant , Se après avoir p.flé le pont de Cufram- Pacha , nous allâmes à Khams. C’étoit autrefois une grande & belle Ville , qui a eu le fort d’une infinité d’autres de l’Empire Ottoman, c’eft-à-dire, qu’elle eft à prefent presque ruinée. Les Turcs croyent qu’elle a été la patrie de Jobj, qu’ils mettent au nom-. bre de leurs Saints Patriarches. Ils font peifu.idez que la Mofquée de Khams, eft bâtie fur les fondemens de la maifonde Job le plus patient des hommes. En fortant de cette Ville ruinée , nous trouvâmes un Pais plat, qui ne nous parut pas trop bon , & qui ne laifie pas d’être cultivé , avec plufieurs Villages à droite & à gauche du grand chemin jufqu’à une montagne, dans laquelle on a taillé un chemin pour la commodité des Voyageurs. Dès que nous eûmes franchi ce pas, »o s découvrîmes îa grande, belle & feuile plaine de Damas.

De la Ville de Damas.

La Ville de Damas est située dans une grande plaine toute environnée de montagnes , qui a 8 à 10 lieues de longueur , sur 5 à 6 de largeur. Elle a une colline mediocre à l’Orient. La plaine eft d’une fertilité merveilleufe , parce qu’elle eft arrofée par fept petites rivieres , & par quantité de ruisseaux dont les eaux fe perdent dans la même plaine , après avoir porté dans
les terres & les jardins qui y ont répandus de tous cotez une fécondité admirable.

On peut dire que ces jardins quoique ruftiques , font des lieux enchantez. Ils font environnez d’arbres fruitiers, qui fournissent la Ville & celles des environs de toutes fortes de fruits, tant pour manger dans leur saison , que pour être confervez pendant toute l’année.

Les Caravannes portent de ces fruits à Seïde, à Barut, â Tripoli & aux autres Villes , & comme les Turcs, auffi bien que tous les autres Peuple qui y font établis, aiment extrêmement les fruits , on ne peut s’imaginer la contamination prodigieuse qui s’y fait de pommes, de poires, d’abricots, de grenades , de raisins de plufieurs efpeces , de prunes , de pruneaux,, de citrons, d’oranges , de limons , de figues d’Adam qu’ils appellent Afttouz, et de tous les autres fruits que nous avons en France, et de quantité d’autres que nous n’y avons pas.

Le froment y eft excellent. On en fait du pain blanc comme la neige , & des bifcuits en forme de gros anneaux , qui fe confervene fort longtems. En un mot , on y trouve tout ce qui eft necessaire au plaifir de la vie, et à très-bon marché.

Cette Ville passe pour une des plus anciennes du monde etavec raifon, il feroit difficile de trouver la véritable éthimologie de fon nom, cela est d’ailleurs peu important ; mais il faut remarquer qu’elle a été autrefois bien plus confiderable qu’elle ne l’eft aujourd’hui , quoiqu’elle le foit encore beaucoup. Elle a été 2 fois ruinée par les Tartares. Elle a été le théâtre de la longue & cruelle guerre entre les Sultans de l’Egypte & les Turcs, qui s’en rendirent maîtres sous Selirn premier leur Empereur. Ils l’ont confervée jufqu’à prefent, et en ont fait un Beg-li-Argebit ou Gouvernement général de Province. Elle eft fituée entre Antioche et Jerufalem, à diftance prefqu’égale de ces 2 Villes , dont elle eft éloignée d’environ 50 lieues. Elle eft à 80 lieues d’Alep , à 20 de Barut.

Damas eft environnée de murailles modernes, excepté du côté où St-Paul fut defcendu dans une corbeille , qui sont encore les mêmes, et beaucoup plus fortes que les autres. Elles sont doublées prefque partout avec des tours carrées assez grandes, qui sont cantonnées de tours rondes plus petites.

Les maifons ne sont que de terre la plupart. Elles paraissent peu au dehors ; mais les dedans sont toute autre chofe. Les appartemens sont grands & bien ménagez , ils sont propres , bien meublez , lambrissez , plafonés etpeints à la mode du Pays. L’or et l’azur n’y sont pas épargnez. Il y a très-peu de ces maifons qui n’ait une fontaine pour son ornement & sa commodité.

Marchés, Khâns :

Il y a des Lieux où l’on vend toutes fortes de marchandées précieuses , comme pierreries , orfévries, draps d’or , d’argent, de foye.

Les marchez couverts y sont en grand ,nombre , ils sont de pierres de taille bien voûtez , avec des ouvertures d’espace en espace , qui les rendent fort clairs.

Les cotez de ces Marchez couverts, aussi bien que les rues, ont des banquettes relevées, qui fervent pour les gens de pied, et le milieu est plus Bas, et sert aux charois et aux animaux. Cette précaution fait que le chemin des gens de pied eft toujours propre, & qu’on peut aller en tout tems dans ces Marchez , fans être expofé aux injures de l’air.

Il y a un nombre confidérable de Khans grands & petits, pour loger les Marchands et les Voyageurs. Ils sont très-bien bâtis, et tous fur le même modèle. Ceux dont j’ai parlé dans d’autres endroits, doivent faire connaître la figure & la difpofition de ceux-ci. Les magazins font à rez de chauffée , avec des galeries au-dessus, qui donnent entrée dans les chambres, qui dans ceux-ci ont chacune un petit dôme couvert de plomb.

Château :

Le Château eft un grand carré long, bâti de pierres de taille, taillées en pointes de diamant. Il eft flanqué de 14 tours carrées, 5 fur chaque long côté , & 2 fur chacun des petits, avec un fossé d’environ 10 toifes de largeur sur 3 de profondeur, que l’on peut remplir de l’eau de la riviere qui passe dans la Ville, ou des ruifleaux qui en font voisins.

La porte du Château eft ornée en dehors de 2 chaînes de pierres qui y font attachées contre la muraille. La premiere a 16 anneaux ovales , d’1,5 pied dans le grand diametre , fur un pied dans le petit. Ils ont environ 2 pouces de diametre. Ils ont été taillez les uns dans les autres dans une même pierre. La seconde n’a que 14 anneaux. Les Turcs regardent ces deux chaînes comme des chefs-d’œuvre de l’Art. Peutêtre sont-ils en effet les chefs-d’œuvre de quelque Tailleur de pierres habile & patient ; car il faut l’être beaucoup pour un tel ouvrage. J’ai vû de ces chaînes de bois dans plufieurs endroits; mais il faut convenir que celles de pierres font bien plus difficiles à faire.

On ne permet l’entrée de ce Château que très difficilement aux étrangers. Il faut pour en obtenir la permission, se déguifer , avoir des amis, et sçavoir la Langue du Pays. J’avois des amis à Damas , je sçavois les Langues qu’on y parle, & j’étois habillé à la Turque. J’y entrai sans difficulté. J’y vis en entrant un grand et spacieux corps de garde bien voûté & fort propre , dont les murailles font toutes couvertes d’armes antiques & modernes en bon ordre , & fort bien entretenuës. II y a devant la porte 3 pieces de canon de fonte de 12 pieds de longueur , fort belles et bien montées.

Un peu plus avant on voit un corps de logis appelle Gassaba , où l’on bat la Monnoye (on n’y travailloit pas alors) à côté duquel il y a un dôme assez vafte & tout ouvert, qui eft soutenu par 4 pilliers d’une grosseur si démesurée , que je crois qu’ils porteroient la coupolle de St-Pierre de Rome.

La grande falle du Confeil eft au fond de la cour \ elle eft voûtée & peinte en or & en azur, avec quelques paflages de l’Alcoran , qui regaxdeiu l& Jufticc qu’on y tend. On l’appelle à caufe decela le D.van.

Les deux cotez de la cour font desbâtimens assez propres, féparez les uns des autres par de petites rues ; ils fervent de logemens aux Officiers et aux Janissaires qui compofent la garnifon. Et comme ils sont voûtez & en terrasses , & appuyez la plûpart contre les murs du Château , ils leur fervent de rempart. Au refte ces murs n’ont qu’environ une toise d’épaisseur, & les pierres de taille font parpain.

Mosquée :

En sortant du Château nous allâmes voir une Mofquée d’environ 20 pas en carré, couverte d’un, dôme revêtu de plomb. Ses murs font incruftés de Mofaïque, avec des ornemens d’or et d’azur qui la rendent des plus brillantes. Elle eft pavée de marbre, & l’on y voie le tombeau d’un Sultan d’Egypte appelle Melek Dhabor.

La maifon du Dester-dar ou Sur-Intendant des Finances de Damas n’en eft pas éloignée. Elle eft accompagnée d’une petite Mofquée, où le marbre, l’or & l’azur n’ont pas été épargnés, Aussi a-t-elle été bâtie par un Sur-Intendant qui a voulu faire une reftitution à Dieu de ce qu’il avait volé au monde. Elle eft d’une Architecture Orientale moderne,qui ne laisse pas d’avoir bien du goût, de la délicatesse & de la beauté.

Un Officier du Desterdar, ami de mes amis , nous fit voir tout ce qui eft vifible dans la maifon d’un Seigneur Turc. Les appartemens sont grands, bien diftribués, fort commodes, ornés & meublés magnifiquement. Ce qui la rend très-agréable, ce font des jets d’eau qu’il y a darrs toutes les fenêtres. Elles ont des treillis de cuivre bien travaillés.

Ce fut par ces fenêtres que je vis ce que les Chrétiens peuvent voir de la grande Mofquée ; car il leur eft défendu d’y entrer sous peine de la vie.

La grande Mofquée de Damas étoit autrefois une Eglise que l’Empereur Heraclius avoit fait bâtir en l’honneur de S. Zacharie pere de S. Jean-Baptiste. On prétend que ce Saint Patriarche y eft enterré , & que c’eft pour cela que les Turcs ont une vénération particuliere pour ce lieu.

C’eft un des plus beaux édifices qui soit dans l’Empire Ottoman. Cette Mofquée eft conftruite à la maniere de nos Eglifes , les Turcs n’y- ont prefque tien changé. Elle a 300 pas de longueur fut 60 de largeur. Ses 3 nefs font loutenuës par des colomnes de marbre et de porphyre , & fes murailles incruftées est couverts de cuivre cizelé. Elles sont ornées de très-belles colomnes. La porte principale donne fur un Parvis pavé d’un marbre blanc si poli et fi éclatant, qu’il semble des glaces de miroir, & les côtes de ce Parvis ont des galeries ouvertes, soutenuës par 2 rangs de colomnes de marbre & de porphyre , dont les ornernens sont fort délicatement travaillez. Ces galeries font peintes & dorées , Se sont des fontaines et des bassins de marbre, où les Turcs font leurs ablutions. Le refpect qu’ils ont pour cette Mofquée va si loin, qu’ils ôtent leurs souliers avant d’entrer dans le Parvis. C’eft dommage qu’on n’y peut pas entrer, la confidérer à loifir, & en deflmer les beautés. Il eft certain que les curieux & les habiles gens en seroient contents. Voilà ce que j’en ai pu voir Sc apprendre par des Mahométans de mes amis.

Divers lieux :

La Ruë droite à préfent un Bâzar couvert. Nous y remarquâmes une fontaine adosse à un gros pilier.On prétend que ce fut là où S. Paul fut baptifé par Ananias, & où il recouvra la vuë. On appelle ce pilier la Colomne antique. On dit qu’Ananias a été enterré fous sa base, ou tout auprès. Nous allâmes enfuite voir la maifon de ce Judas chez qui S. Paul fe retira pour être inftruit dans la Religion Chrétienne. La petite chambre où cet Apôtre jeûna 3 jours & 3 nuits, a une porte assez grande dont les ventaux sont couverts de lames de fer attachées avec de gros doux. Si la porte qu’on voit aujourd’hui eft la même que celle qui y étoit du tems de l’Apôtre, ce lieu a plus l’air d’une prifon que de toute autre chofe.

En fortant de la Ville par la Porte appellée Babel Cherky, ou Porte Orientale , on voit les reftes d’une Eglife que les Chrétiens avoient bâtie à l’honneur de Saint Paul; il n’y a plus que le clocher qui foit encore debour, entier & fort ancien. Les Turcs fe font fervis du refte pour faire un Khan pour loger les Voyageurs.

A 150 pas de cette porte, en iuivant les fossez , on trouve une grosse tour quarrée, détachée et isolée, sur les murs de laquelle il y a 2 Fleurs de Lys, & 2 Lions taillez de relief, au milieu defquels il y a une grande table de marbre, avec une infcription en caractères Arabes , que je n’eus pas le tems de copier, parce qu’il n’eft pas permis de s’arrêter à coniîdérer les murailles & les faibles fortifications de cette Ville ; et à 300 pas plus loin on voit une porte murée, auprès de laquelle S. Paul fut defcendu dans une corbeille, pour le tirer des mains des Juifs qui le vouloient faire mourir.

Vis-à-vis cette porte murée eft la fepulture de Georges Ie Portier,qui fut accusé d’avoir favorisé l’évasion de S. Paul & d’être Chrétien , et pour ces 2 cas il eut la tête coupée. Les Chrétiens du Pays le regardent comme un Martyr, & entretiennent une lampe allumée sur son tombeau.

Ananias :

La maifon vraie ou fuppofée d’Ananias, eft entre la porte Orientale et celle de S. Thomas , on y voit une Grotte où l’on prétend qu’il instruisit ce grand Apôtre. Je ne vois pas quelle necessité il y avoit de se mettre dans un soûterrain pour lui donner des intrustions. Mais il a plu à la traditionde donner quelque relief à cette Grotte, en la faisant servir à un usage si saint.

On voit dans le même endroit -l’entrée d’un soûterrain , qui eft à prefent bouché, par lequel on communiquoit à la maison de Judas. Les Turcs ont cette maifon en vénération , & y avoient voulu faire une Mofquée; mais les Chrétiens du Pays assurentent qu’ils n’en ont jamais pû venir à bout: de sorte que la Grotte eft demeurée commune aux uns & aux autres. Si on n’y met ordre , elle se remplira de pots de terre, qu’on y apporte avec du feu pour faire brûler de l’encens en l’honneur de cet Apôtre, que les Turcs respectent presque autant que les Chrétiens.

J’allai à l’endroit où S. Paul fut renversé par terre, quand il venait à Damas pour perfecuter les Chrétiens. Ce lieu eft presqu’au bout de la plaine fur le grand chemin d’Egypte, vis-à-vis d’un Village appellé Kawkâb qui fignifie Aftre ou Etoile, il eft fitué fort agréablement entre deux petites collines.

Faubourgs :

Il y a une Maladrerie hors de la Ville, où l’on met ceux qui font atteints de la lèpre. On tient qu’elle a été bâtie fur la maifon de Naaman, ce Prince qui avoir été guéri de la lèpre par le Prophete Elifée. Il y a aussî un Hôpital où l’on renferme les fols qu’on appelle le Morestan.

Il y a au delà un grand Village nommé S(ah)alhié, il eft fur le penchant d’une colline, dont la vûe s’étend fur toute la campagne,quieft très belle & très-diverfifiée. La plûpart des Grands de Damas y ont des maifons de plaifance, qui font belles & très-agréables , tant pour la vûë que pour les jardins dont elles font accompagnées, et par les belles eaux qui courent de toutes parts de cette colline.

Il y a un Hermitage de Derviches qui gardent avec refpect la Grotte, où l’on dit que les 7 Dormâns dormirent depuis l’Empire de Decius jufqu’à celui de Theodose le Jeune. Si l’Histoire eft vraie, c’eft à bon titre qu’on leur a donné le nom de Dormans ou de Dormeurs. Je ne crois pas que personne du monde le leur puisse contester.

Montagne :

La campagne que l’on trouve à 2 lieuës de Damas, en tirant vers Baalbeci eft extraordinairement séche. Il n’y tombe jamais de rofée. Les Turcs difent que c’est l’endroit où Caïn tua son frere Abel, & où ils faisoient leur sacrifices. Les Juifs nient le fait, & disent que cet execrable fratricide fut commis dans le territoire de Beithima, où croulent ces raifins excellens dont on fait la panacée de Damas. Entre eux le débat , peut-être que les uns & les autres se trompent. Ce qui eft vrai, c’eft que ces raifins , quoique crus dans un Païs fec, sont fort beaux, fort gros et fort doux, & qu’ils n’ont qu’un seul pepin, ils se confervent long-tems, parce qu’ils renferment peu d’humidité.

Les Juifs assurent que la fécherefle de ce terroir , eft une suite de la malédiction que Nembroth attira fur lui, pour avoir entrepris de bâtir la Tour de Babel. Ce ne fut pas Nembrorh feul qui entreprit l’édifice de cette Tour , il n’aurait pû en venir à bout avec fa famille , quelque nombreufe qu’on la puifle fuppofer. Tous les Peuples qui étoient venus de Noé et de ses trois enfans, formerent ce dessein quand la neceffité les obligea de se séparer, pour aller s’établir et peupler les autres parties du monde. Leur dessein n’étoit pas de faire une Tour fi haute qu’elle pût garantir d’un fecond Déluge. Dieu avoit promis à Noé qu’il ne fe ferviroit plus de cet horrible fleau pour châtier les hommes , et il lui avoit donné l’arc-en-Ciel, comme le gage de saparole. Ce n’est pas à dire qu’il n’y eût point d’arc-en Ciel avant ce tems-là la maniere dont il fe forme, a toûjours été la même avant le Déluge et après ; mais Dieu s’en fervit pour assurer le Patriarche & fes enfans, qu’il see Conviendrait de la parole qu’il lui donnoit toutes les fois qu’il verrait ce signe de fa clemence.

La vûe de ces Peuples qui étoient déja fort nombreux , fut de laisser un monument à la pofterité , qui fit connoître qu’ils n’avoient tous qu’une même origine , & qu’ils defcendoient d’un même pere , mais comme ils n’avoient pas confulté Dieu avant de l’entreprendre , & qu’il entroit une vanité excessive dans ce dessein, Dieu confondit la Langue qui leur étoit commune à tous , & d’une feule Langue il en fortit 72 selon quelques Ecrivains, & par cette multiplication de Langues ils ne s’entendirent plus les uns les autres, & cette confusion les obligea de fe féparer , & de se répandre de tous cotez. Ce fut ainsi que toute la terre se peupla , & que se formerent peu à peu ces differens Peuples qui l’habitent aujourd’hui , qui n’ayant tous qu’une même origine et un même pere, sont à prelent si differens en mœurs, en coutumes, en Religions, & même en configurations de visage, de taille , de couleurs & autres chofes, qui fembleroient être une faîte d’origines differentes , si la Foi & les Ecritures Saintes ne nous assuroient pas du contraire.

Le Village appellé jubar , eft à ½ lieue de Damas , il n’eft habité que par des Juifs fans mélange d’aucune autre Nation. Ils y font voir une Grotte où ils difent que le Prophete Elie fe cacha , lorsqu’il fuyoit la perfecution de Jezabel. L’entrée de cette Grotte eft un trou mediocre , par lequel on defcend 7 marches taillées dans le roc, qui conduifent dans une Grotte d’environ 4 pas en quarré. Il y a 3 petits enfoncemens comme des armoires ouvertes , où les Juifs entretiennent trois lampes allumées.

Il y a un autre trou par où les corbeaux lui apporterent à manger pendant 40 jours qu’il y demeura.

Les Juifs ont leur Synagogue auprès de cette Grotte. Ils ont eu assèz d’efprit pour perfuader aux Turcs fuperftitieux qu’ils mourroient s’ils entreprenoient de s’établir dans ce Village et par ce mensonge ils ont privé leur Grotte de l’honneur qu’ils n’auroient pas manque de loi rendre.

La plaine où Abraham combattit & défit les 5 Rois qui emmenoient Loth et fa famille, eft proche ; à 1 lieuë de cette plaine , il y a une petite Ville fituée fur une montagne mediocre, qui n’eit habitée que par des Chrétiens, fans mélange de Turcs ni de Maures. Ils fe sont imaginez qu’ils y mourroient au bout de l’année : foit que cette idée leur foit venue d’eux-mêmes, foit qu’elle foit une pieufe fraude des Chrétiens, ils sont débarassez de ces hôtes importuns.

Il y a une Eglise dédiée à Notre Dame sur l’endroit le plus élevé du Village. Elle eft desservie par les Syriens. Les Turcs ont une grande dévotion àcetre Eglife, & la visitent avec refpect après s’être purifiez, comme quand ils entrent dans leurs Mofquées. Elle eft grande , voûtée & bien bâtie. Il y a une niche fur l’Autel, qui renferme une Image de la Sainte Vierge, qui dans de certains tems répand une huile miraculeufe, dont on fe fert avec fuccès pour guérir toutes fortes de maladies.

Commerce et Consulat :

Damas eft une des Villes la plus marchande de l’Empire Ottoman. Il y a des Manufactures de velours plein, cizelé, de fatins, de taffetas, de damas, de brocards , de tabis , de moires , et d’autres étoffes unies, rayées & tabisées, des écharpes de soye, des toiles de cotton , de futaines , et autres efpeces de toiles de cotton.

Les Caravannes de la Mecque y apportent des drogues de toutes sortes , des épiceries, des marchandises de Perse & des Indes , & les Francs y portent des draps de foye , de laines et d’or, du papier , des bonnets , de la cochenille, de l’indigo, du fucre , & quantité d’autres marchandises qu’ils débarquent à Seide, à Barut & à Tripoli. On les tranfporte de ces Echelles à Damas par les Caravannes.

Le Peuple de Damas eft communément beau , blanc & bienfait. Ils ont tous de l’efprit, ils font fins, adroits & fourbes ; mais ils vivent fort poliment avec ceux qui les sçavent ménager. Il y a un certain air de grandeur & même de liberté dans cette Ville, qu’on ne voit pas ordinairement dans les autres , aussi les Peuples y font plus riches , & bien moins exposez aux tyrannies des Pachas. De quelque Nation ou Religion qu’ils foient, bien meublez, & ils aiment leur liberté. Ils font sujets du Grand Seigneur ; mais ils n’en sont point délaves, & sçavent fort bien le faire sentir aux Pachas, quand ils veulent les traiter durement & trop despotiquement.

La plûpart des Chrétiens qui y demeurent sont Grecs. Il a peu de Maronites & encore moins de Chrétiens Francs. Il ne laisse pas d’y avoir des Missionnaires Cordeliers de la TerreSainte . des Jesuites & des Capucins , qui y ont chacun leurs Maifons & leurs Chapelles domeftiques.

Le Consul qui eft à prefent à Seïde réfidoit autrefois à Damas avec toute la Nation ; mais l’incommodité & les rifques qu’il y avoir pour le tranfport de l’argent pendant 3 journées d’un chemin dangereux , & fouvent impratiquable, à caufe des courfes des Arabes & des Druzes, a fait juger à propos de tranfponer le Confulat & le commerce principal à Seïde. Il y a pourtan ttoûiours quelques Marchands François à Damas, & souvent quelque Medecin & quelque Chirurgien qui y vont faire des experiences en gagnant de l’argent.