René Caillié, Circoncision et Excision chez les Brakna, 1828

C’est pendant le ramadan que les enfans subissent la circoncision, depuis l’âge de quatre ans jusqu’à douze; c’est toujours un marabout qui fait cette opération. L’enfant ne doit laisser apercevoir aucun signe de douleur : il tient un morceau de bois dans la bouche, avec lequel il se nettoie les dents, tant que dure l’opération. On ne met sur la plaie qu’un peu de crottin d’âne délayé avec de l’eau ; on laisse tomber ce cataplasme de lui-même. Les nouveaux circoncis vont courir dans les bois, armés d’arcs et de flèches, et s’amusent à tirer les oiseaux : ils ne rentrent au camp qu’à deux heures pour manger le sanglé; le soir ils ne mangent que du lait pour souper. De peur qu’ils ne se blessent la huit en dormant, on plante des piquets à l’endroit où ils sont couchés, de manière qu’ils ne puissent pas se retourner. Tout le temps qui s’écoule depuis le moment de la circoncision jusqu’à leur parfaite guérison, est considéré comme une fête, pendant laquelle ils font mille espiègleries à leurs parens; mais on m’a assuré qu’ils ne volent pas, comme j’ai eu occasion de voir que le font les nègres. On circoncit les filles à l’âge d’un an: les hassanes, comme les zénagues, appellent toujours un marabout pour faire cette opération.