M. Park, L’islam au Kâ’arta, 1799

Le soir, le roi m’envoya un beau mouton. Ce présent vint d’autant plus à propos que ni moi ni mes compagnons nous n’avions point mangé de toute la journée. Tandis que nous nous occupions à préparer notre souper, l’heure des prières du soir fut annoncée, non par la voix d’un prêtre, comme c’est ordinairement l’usage, mais par le bruit du tambour et par le son de grandes dents d’éléphant, percées comme des cornes de bœuf sauvage. Le son de cet instrument est mélodieux, et suivant moi il approche plus de la voix humaine qu’aucun autre son artificiel. Comme la plus grande partie de l’armée du roi Daisy était alors à Kemmou, les mosquées étaient très fréquentées, et j’observai que près de la moitié des gens de guerre du Kaarta suivait la loi de Mahomet.