M. Park, Le marché de Bamako, 1799

Le 23 août, je partis le matin de bonne heure pour Bammakou, où j’arrivai vers les cinq heures de l’après-midi. J’avais beaucoup entendu parler de Bammakou comme d’un grand marché de sel, et je fus un peu surpris de trouver que ce n’était qu’une ville d’un moyen ordre, un peu moins grande que Marabou. Cependant, son peu d’étendue est plus que compensé par la richesse de ses habitants, car lorsque les Maures apportent leur sel par le Kaarta ou par le Bambara ils s’arrêtent habituellement quelques jours en cet endroit, et les négociants nègres du pays, qui savent quelle est la valeur du sel dans différents royaumes, l’achètent souvent en gros pour le revendre en détail avec bénéfice. Je logeai là, chez un Nègre Serawoulli. Plusieurs Maures vinrent m’y voir. Ils parlaient fort bon mandingue et furent plus polis pour moi que ne l’avaient été leurs compatriotes. L’un d’eux avait été à Rio Grandé et parlait avec grand éloge des chrétiens. Il m’envoya le soir du riz bouilli et du lait. Je tâchai alors de me procurer, par un marchand d’esclaves qui avait résidé quelques années sur la Gambie, des renseignements sur la route que je voulais faire à l’ouest.