Tabarî, XV, Notice sur le poète Taghlibî Abû Zubayd, client d'al-Walîd b. 'Uqba (Sayf b. 'Umar, v. 780), 910 n-è

XV, 48-9,  Abû Zubayd, poète arabe, Taghlibi par sa mère, devenu client de al-Walîd b.’Uqba (2843-4)

Sayf=>MuHammad b. TalHa :

‘Umar b. al-Khattâb avait nommé al-Walîd b. ‘Uqba comme officier fiscal sur les bédouins de Jazîra et résidait parmi les Banû Taghlib. Aussi bien dans la Jâhiliya que dans l’Islam, Abû Zubayd vivait parmi les Banû Taghlib jusqu’à sa conversion à l’Islam. Les Banû Taghlib étaient ses oncles maternels, ces parents le trompèrent au sujet d’une dette qu’on lui devait et al-Walîd saisit sur ses créanciers ce qu’on lui devait. Il le lui en fut reconnaissant, il lui devint dévoué et vint lui rendre visite à Médine. Alors, quand Al-Walîd devint gouverneur de Kûfa, il vint le féliciter et le flatter, comme il avait coutume de le fire en Jazîra et à Médine. La dernière fois que Abû Zubayd vint courtiser al-Walîd, il résida dans la Maison des Hôtes ; il aurait été le cherché et ensuite serait reparti. Avant cela, il était chrétien, mais al-Walîd le garda auprès de lui jusqu’à ce que, avec la fin du gouvernorat, il se convertit à l’Islam. Sa conversion fut sincère et, alors qu’il devenait Muslim, al-Walîd l’invita à entrer, car il était un bédouin et un poète, de ce temps là.

Alors quelqu’un vint à Abû Zaynab, Abû Muwarri‘ et Jundub, qui étaient plein de rancoeur contre al-Walîd car il avait fait exécuter leurs enfants, ils le gardaient à l’œil. On leur dit : « Sais-tu qu’Al-Walîd boit avec Abû Zubayd ? »

Ils s’excitèrent à ce sujet et Abû Zaynab, Abû Muwarri‘ et Jundub déclarèrent un à un corps de Directeurs (Wujûh) de Kûfa : « Cet homme ets votre Commandeur, Abû Zubayd est dans ses proches intimes, et tous deux sont dévoués au vin ! »

La résidence de Al-Walîd était à ar-RaHaba (place centrale) avec ‘Umâra b. ‘Uqba, et n’avait aucune porte. Puis ils se levèrent avec eux et l’assaillirent dans la mosquée, car la porte d’entrée ouvrait sur la mosquée.

Al-Walîd fut pris complètement par surprise et fourra quelque chose sous le Sarîr (dais ?). Sans en demander l’autorisation, l’un d’eux l’atteignit et le retira. Il s’y trouvait un plateau de raisin, pépins et tiges, que al-Walîd avait poussé de côté simplement pour ne pas s’en embarrasser. Puis ils se levèrent et sortirent vers les gens ; certains commencèrent à en blâmer d’autres. Lorsque les gens entendirent ces choses, ils comencèrent à les conspuer et les poursuivre. Certains peupples disaient : « Puisse Dieu se fâcher contre eux ! » Mais d’autres : « Le livre les incite à agir ainsi et les appelle à tout examiner minutieusement ! »

Alors al-Walîd leur pardonna cet acte, sans en informer ‘Uthmân et ne prenant à l’égard de sgens, aucune mesure à ce propos. Il refusait de faire monter parmi eux des dissensions et garda le silence et le supporta patiemment.

On m’a transmis par écrit de Sayf=>al-FayD b. Muhammad, qui dit :

« Je vis ash-Sha‘bî assis avec Muhammad b. ‘Amr b. al-Walîd _c’est-à-dire b. ‘Uqba_ qui était le lieutenant de Muhammad b. ‘Abd al-Malik. Muhammad mentionna la campagne de Maslama et il (Sha‘bî) déclara :

« Si vous pouviez seulement revenir au temps des campagnes d’Al-Walîd et de son gouvernorat ! S’il montait une expédition contre tel ou tel, il ne faillissait jamais ni quiconque ne se mutina jamais contre lui, c’est-à-dire, jusqu’à l’époque où il fut démis de son office. Et en charge des Portes de cette époque il y avait ‘Abd ar-Rahmân b. Rabî‘a al-Bâhilî. Et, de fait, parmi les bénéfices accrus que ‘Uthmân b. ‘Affân distribua aux gens à travers lui est que le surplus de revenus étaient distribués à tout Mamlûk à Kûfa, trois fois par mois. Par ces moyens, ils prospéraient, tandis que leurs Mawâli ne voyaient nullement leurs Rizq-s diminuer. »

[Même histoire que la première, mais on fait intervenir Jundub et ‘Abd Allah b. Mas‘ûd]