Lucien de Samosate, De Dea Syria (Astarté, Héra, Atargatis?…), v. 250 n-è

Il y a aussi, en Phénicie un temple de grande taille appartenant aux Sidoniens. Ils l’appellent le temple d’Astarté. J’ai appris que cette Astarté n’était nulle autre que la déesse-lunaire. Mais selon le récit de l’un des prêtres de ce temple, il serait consacré à Europa, la sœur de Kadmus. Lors de sa disparition de la surface de la terre, la fille d’Agénor, s’est vue descernée un temple par les Phéniciens qui récitent une légende sacrée à son propos, que Zeus, épris de sa beauté, s’est changé en taureau et la transporta en Crète Cette légende ; […] et la monnaie ayant cours chez les Sidoniens comporte l’effigie d’Europa assise sur un taureau, qui n’est nul autre que Zeus. Mais ils se refusent à concéder qu’il lui est consacré. […] Il y a en Syrie une ville non loin de l’Euphrate appelée la Cité-Sacrée (Hiérapolis/Manbij), dédiée à l’Héra-Assyrienne […] D’autres soutiennent encore que Sémiramis de Babylone, qui a commis beaucoup de miracles en Asie, a fondé cet édifice ne le consacrant nullement à Héra, mais à sa propre mère, dont le nom était Derceto. […]J’ai vu une semblance de Derceto en Phénicie, proprement magnifique, sa moitié est une femme, mais ses cuisses aux pieds se terminent en queue de poisson. L’effigie de Hierapolis est pourtant une femme entière. Les raisons de cette histoire sont simples à comprendre, car ils considèrent les poissons comme des animaux sacrés, et ne les attrapent jamais, tandis qu’ils mangent les oiseaux, à l’exception des pigeons eux aussi sacrés. Il semble donc que ce que nous avons décrit l’a été en l’honneur de Derceto et Sémiramis. Le premier, parce que Derceto a une forme de poisson, celui-ci, parce que la moitié inférieure de Sémiramis prend la forme d’un pigeon. Peut être devrais-je conclure que le temple en question appartient bien à Sémiramis, que le sanctuaire est celui de Derceto, mais je ne puis rien en croire, puisque même parmi les Égyptiens sont là quelques-uns qui ne touche pas le poisson comme nourriture, et ne la respecte pas à l’égard de Derceto

32. Héra, cependant, selon la façon de la regarder peut se découvrir une variété de formes.. D’une manière générale, elle est sans aucun doute Héra, mais elle a quelques attributs d’Athéna, d’Aphrodite, de Séléné, de Rhéa, d’Artémis, de Némésis, et des Parques… Dans une main, elle tient un sceptre, dans l’autre une quenouille; de sa tête émanent des rayons, surplombés d’une tour et elle a une ceinture avec laquelle on n’orne noralement qu’Aphrodite du Ciel.[…]