Pline, Elephant de Mauretanie, v. 50 n-è

L’éléphant est le plus grand, et celui dont l’intelligence se rapproche le plus de celle de l’homme; car il comprend le langage du lieu où il habite ; il obéit aux commandements ; il se souvient de ce qu’on lui a enseigné à faire ; il éprouve la passion de l’amour et de la gloire ; il possède, à un degré rare même chez l’homme, l’honnêteté, la prudence, la justice ; il a aussi un sentiment religieux pour les astres, et il honore le soleil et la lune. Des auteurs rapportent que, dans les forêts de la Maurétanie, des troupeaux d’éléphants descendent sur le bord d’un fleuve nommé Amilas, aux rayons de la nouvelle lune : que là, se purifiant, ils s’aspergent solennellement avec l’eau ; et qu’après avoir ainsi salué l’astre ils rentrent dans les bois, portant avec leur trompe les petits fatigués. Ils comprennent même la religion des autres ; et l’on croit que, près de traverser la mer, ils ne s’embarquent qu’après que leur cornac leur a promis par serment le retour.