Pline, Atlas, v. 50 n-è

Les cimes sont couvertes, même en été, d’une épaisse couche de neige.

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Non seulement les personnages consulaires et les généraux pris dans le sénat, mais encore des chevaliers romains qui, par la suite gouvernèrent ce pays, ont tiré gloire d’avoir pénétré dans l’Atlas.

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Atlas jaillit du milieu des sables, dit-on, il s’élève vers le ciel, rude et dénudé du côté par où il regarde l’océan qui lui a donné son nom, mais couvert de bois aux épais ombrages, arrosé de sources jaillissantes, du côté qui regarde l’Afrique ; les fruits de toutes sortes y viennent sans culture, en telle quantité que partout les désirs sont rassasiés. 

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Dans le jour on n’y voit point d’habitants : tout se tait, tout comme dans l’horreur des déserts. Une muette crainte religieuse s’empare des esprits quand on s’en approche, et aussi la peur en voyant ce sommet élevé au-dessus des nuages et voisin du cercle lunaire. Durant les nuits, il étincelle de mille feux aegipans et satyres le remplissent de leur danse ; il retentit des accords des flûtes et du chalumeau, ainsi que du bruit des tambours et des cymbales. Voilà ce qu’ont rapporté des écrivains très connus, sans parler des exploits accomplis là par Hercule et Persée. La distance qui nous sépare de l’Atlas est immense et inconnue.