Marmol y Carvajal, Chameaux, v. 1550

Le chameau, que les arabes appellent Jimal, c’est-à-dire : richesse du ciel, est un animal domestique, fort doux. Il y en a quantité par toute l’afrique, et particulièrement dans la Barbarie, et aux déserts de la Gétulie, et de la Libye.les arabes n’ont point d eplus grandes richesses, ni de bien qui leur rapporte plus de profit, et quand ils parlent d’un homme riche, ils disent qu’il a tant de milliers de chameaux, sans parler du reste. Tous ceux qui en ont un grand nombre sont seigneurs, ou n’ont point de maître, parce qu’ils errent avec eux parmi les déserts, où l’on ne peut els attaquer, car el pays manque d’eau.
Il y en a aussi en Asie, et les turcs s’en servent en Europe pour porter leur bagage, comme font en Afrique tous els arabes et les africains, qui vivent dans les déserts, et aussi les Rois de Barbarie. Ceux d’Afrique sont meilleurs que les autres, parce qu’ils se passent jusqu’à 40 ou 50 jours d’orge, et quand on les a déchargés, on les met paître dans les champs, où ils broutent des herbes, des épines et des branches d’arbres et ruminent le long du jour ce qu’ils ont mangé la nuit.
Quand ils commencent à faire voyage, il est nécessaire qu’ils soient gras, car on a expérimenté qu’après que cet animal a marché 40 ou 50 jours sans manger d’orge, la graisse de sa bosse commence à diminuer, puis celle du ventre, et enfin celle des jambes ; après quoi il ne peut plus porter de charge. Ceux d’Asie ne peuvent résister à cette fatigue, et l’on est contraint de leur donner tous els jours leur ordinaire, de sorte que chaque chameau chargé de marchandise, en a un autre qui porte du grain pour lui et pour soi, ce qui fait qu’ils vont toujours chargés sans perdre leur embonpoint. Mais les caravanes d’Afrique qui vont en Ethiopie, ne se souvient point du retour, parce qu’elles ne rapportent rien de pesant, et quand elles arrivent-là, elles vendent les chameaux maigres, et en achètent de gras, sur lesquelles elles reviennent avec des vivres, un peu d’or et qq marchandise légère.
Il y a 2 sortes de chameaux, ceux qu’on nomme Hegin, sont les plus gros, les plus grands, et portent jusqu’à mille, mais on ne les charge poinr, qu’ils n’aient 3 ou 4 ans. Quand on els charge on ne fait que leur toucher les genoux et le col d’un baguette, aussitôt ils se baissent jusqu’à terre, et tandis qu’on els charge, ils demeurent en cet état, ruminent continuellement, et jettent des cris, s’ils sont jeunes. Lorsqu’ils sentent qu’ils sont chargés, et que celui qui les garde leur ôte l’anneau où est attachée leur corde, pour els conduire en facçon de bride, ils se lèvent aussitôt avec leur charge. Les africains […] les hongrent et n’en laisse qu’un entier pour 10 femelles.
Les seconds, s’apellent Ragahil ou Mahari, qui sont plus petits et plus délicats, mais ne servent que de monture, sont si vifes qu’il y en a qui font 35/40 lieues/jour et continuer de la sorte 8/10 jours par les déserts, sans manger que fort peu.

[…] ceux qui servent d’étalons entrent en amour au début janvier, et mangent ou boivent alors fort peu, mais ils sont si farouches, en outre qu’ils s’entre-battent, qu’ils sont dangereux pour ceux qui le smènent parce qu’ils se souviennent alors du moindre mal qu’on leur a fait, et enlèvent avec les dents ceux qu’ils peuvent attraper, puis le slaissant retiomber à terre, les foulent aux pieds jusqu’à ce qu’ils soient tout moulus. Ils se battent aussi contre d’autres animaux à coups de pied et de dents, et l’on en a vu s’attaquer à des lions, ils ne font l’amour que 40 jours et cela passé, ils reprennent leur douceur ordinaire.

Le chameau endure patiemment la faim et la soif, et ne boit ordinairement que tous els 15 jours, ou tout au plus 10 jours, et si on lui en donne plus tôt, on lui fait tort. Il est doux de son naturel, et a quelque chose d’humain, de sorte qye quand on le veut obliger à faire de plus grandes traites qu’à l’ordinaire, au lieu de le maltraiter, on se met à lui chanter autour pour lui donner courage, lorsqu’on voit qu’ils s’arrête, et alos il en fait plsu qu’on ne veut, et vas plus vite qu’un cheval ne fait pour l’éperon.
Du lait qu’ils en tirent, et de dattes, ils vivent la plupart d el’année […] ils remplissent des pots et des tinettes de la chair qu’ils font frire avec de la graisse et la gardent ainsi toute l’année pour leur repas ordinaire. Enfin, le chameau est de tous les animaux celui qui charge le moins son maître, lui apportant le plus de profit

[…] on els mène chargés de Numidie en Barbarie, 2 ou trois jours à traverser les montagnes du GA. Il s’en voit prs en Espagne, que les gouverneurs des places frontières y envoient, mais ils n’y vivent pas longtemps, parce que le pays est trop froid pour eux.