Jean de Nikiou, 113, Les arabes et leurs alliés égyptiens organisent leur contrôle, v. 700 n-è

Après la prise de Faiyûm et de son territoire par les musulmans, ‘Amr fit demander à Ahâkiri de la ville de Delâs d’amener les bateaux du Rif, afin de transporter sur la rive orientale les Ismaélites qui se trouvaient à l’occident du fleuve. Il réunissait auprès de lui toutes ses troupes, pour exécuter de nombreuses expéditions. Il envoya à Georges le préfet, l’ordre de lui construire un pont sur le canal de la ville de Qalyûb, pour qu’il pût faire la conquête de toutes les villes de la province de Misr, ainsi que des villes d’Athrib et de Kuerdîs.
C’est alors que l’on commença à prêter aide aux musulmans. Ceux-ci s’emparèrent d’Athrib et de Menouf et de leurs territoires. Il fit également établir un grand pont près de Babylone d’Egypte, pour empêcher le passage des bateaux se rendant à Nikiû, à Alexandrie et dans la haute Egypte, et pour que les chevaux pussent venir, sans difficulté, de la rive occidentale du fleuve sur la rive orientale.
Et ils soumirent ainsi toute la province de Misr, Mais ‘Amr ne se contenta pas de cela : il fit arrêter les magistrats romains et leur fit attacher les mains et les pieds avec des chaînes et des ais de bois ; il extorqua beaucoup d’argent, doubla l’impôt des paysans et les forçait de porter le fourrage des chevaux ; et il exerça d’innombrables actes de violence.

Ceux des gouverneurs qui se trouvaient à Nikiû y laissèrent Domentianus avec un petit nombre de troupes pour garder la ville, et se retirèrent à Alexandrie, en envoyant à Dâres, commandant supérieur de la ville de Semnoud, l’ordre de garder les deux fleuves.
Alors il y eut une panique dans toutes les villes d’Egypte ; les habitants prenaient la fuite et venaient à Alexandrie, en abandonnant leurs propriétés, leurs biens et leur bétail.