Ménandre, Sogdoïtes et “Nephtalites”, Perses et Romains, v. 580 n-è

1. Deux ambassades des Sogdoïtes vers les Perses. 2 Ambassade des Sogdoïtes vers les Romains. 3, Conférence entre l’Empereur Justin et leurs ambassadeurs.

1. Dans la quatrième année du règne de Justin, il arriva à Constantinople une ambassade des Turcs. Comme la puissance de ces peuples s’accroissait extrêmement, les Sogdoïtes qui avaient autrefois relevé des Néphtalites, et qui alors relevaient des Turcs, prièrent leur Roi d’envoyer une ambassade aux Perses pour leur demander la liberté du commerce de la soie. Disabule ayant égard à leur prière, consentit à l’ambassade, dont un nommé Maniac fut le chef.

Etant donc arribés en Perse, ils proposèrent leur demande. Le Roi, qui ne voulait pas qu’ils fussent entrés impunément sans ses Etats, les remit de jour en jour, et comme après plusieurs remises, ils le pressaient leur accorder leur demande, il tint un Conseil sur ce sujet. Catulphe Népthalite qui livra aux Turcs ceux de sa nation, pour se venger de la violence, qe leur Roi lui avait faite, en attentant à la pudicité de sa femme, et qui dès lors favorisait les Perses, conseilla au Roi de ne pas laisser aller la soie, mais de l’acheter, de la payer, et de la brûler ensuite en leur présence, afin de n’être pas accusé d’injustice en la retenant sans la payer, ni soupçonné de s’en servir en la payant. Ainsi la soie fut brûlée, et les ambassadeurs s’en retournèrent mal satisfaits. Lors qu’ils rapportèrent à Disabule ce qui s’était passé, il envoya une seconde ambassade, pour gagner l’affection des Perses, mais le Roi ayant fait examiner cette affaire dans son Conseil, il jugea qu’il n’était pas de l’intérêt de son État de faire alliance avec les Turcs, à cause de la légèreté et de l’infidélité de leur humeur. De plus, il commanda d’empoisonner quelques-uns des ambassadeurs, pour leur donner aversion de son pays, et pour leur ôter l’envie d’y retourner. Les ambassadeurs ayant mangé des viandes empoisonnées moururent tous, à la réserve de trois ou quatre. On fit courir le bruit parmi les Perses, que c’était la chaleur et la sécheresse du climat, qui les avait étouffés, et que comme ils étaient accoutumés à un air frais et chargé de nuages, ils n’avaient pu vivre sous une température toute contraire. Voilà comment les Perses se purgèrent du soupçon d’avoir procuré leur mort. Ceux qui restèrent des ambassadeurs, publièrent la même chose: mais Disabule, qui était éclairé et pénétrant, se douta de la vérité, et apprit de quelle manière ils étaient péris. Ce fut de là que naquirent les inimitiés des deux natipns, dont Maniac Prince des Sogdoïtes. prenant occasion, il persuada à Disabule, qu’il était plus avantageux aux Turcs de s’allier avec les Romains, qu avec les Perses, et de porter leur soie dans l’Empire, où il s’en débite et s’en emploie une plus grande quantité, qu’en tout le reste du monde. Il s’offrit d’être de l’ambassade, et de travailler à établir l’alliance, et. à former la bonne intelligence entre les. deux nations.

2. Diasbule suivant ce conseil, renvoya avec d’autres en ambassade chez les Romains, et leur donna des étoffes et des lettres.

Maniac traversa une vaste étendue de pays, des montagnes couvertes de neige, des campagnes, des forets et des rivières. Il surmonta le Caucase, et arriva enfin à Constantinople, où ayant été introduit devant l’Empereur, il lui mit entre les mains les lettres et les présents, et le supplia de n’être pas cause que la fatigue d’un si long voyage lui fût inutile.

3. L’Empereur s’étant fait expliquer par un interprète, la lettre qui était écrite en langage Scythe, reçut très humainement les ambassadeurs, et leur fit diverses questions fur l’Etat et sur le gouvernement dès Turcs. Ils lui répondirent

Que leur pays était divisé en quatre Gouvernements, mais que Disabule commandait à toute la Nation au-dessus des. Gouverneurs.

Ils ajoutèrent, qu’ils avaient réduit à leur obéissance les Nephtalites jusqu’à leur imposer un tribut.

Vous avez donc détruit, dit l’Empereur, la puissance des Néphtalites.

Oui, sans doute, répondirent les ambassadeurs.

L’Empereur reprit,

Les Néphtalites habitaient-ils dans des villes ou dans des villages ?

Les ambassadeurs répondirent,

Ils habitaient dans des villes..

L’Empereur dit,

Vous êtes donc maîtres de leurs villes ?

Les ambassadeurs répondirent,

Nous en sommes maîtres.

L’Empereur ajouta :

Apprenez-nous combien est grand le nombre des Avares qui ont secoué le joug de votre domination, et s’il y en a encore qui vous obéissent

Les ambassadeurs répondirent :

Il y en a encore qui nous reconnaissent, et qui nous chérissent : mais ceux qui se sont soustraits à notre obéissance, sont environ vingt mille.

Ils.firent ensuite un dénombrement des nations qui relèvent d’eux, et ils supplièrent l’Empereur de les honorer de son alliance, promettant de porter les armes par terre contrerons ses ennemis.

En disant cela, Maniac et les autres ambassadeurs levèrent les mains au ciel, jurèrent qu’ils agissaient de bonne foi, et prononcèrent: les plus horribles de toutes les imprécations contre Disabule, contre leur nation et contre eux-mêmes, s’ils; ne disaient la vérité, et s’ils n’exécutaient sincèrement ce qu’ils promettaient. Voilà comment les Turcs, qui jusqu’alors n’avaient point eu d’habitude avec nous, devinrent nos amis et nos alliés.

[…]

La guerre d’entre les Romains et les Perses procéda de plusieurs causes, mais elle procéda principalement des instances continuelles que les Turcs faisaient auprès de l’Empereur pour l’y engager. Ils le pressaient par leurs ambassadeurs à employer ses armes à la ruine de l’ennemi commun, pendant que de leur côté ils mettaient la Médie à feu et à sang et ils lui représentaient, qu’il serait aisé à opprimer, s’il était attaqué en même temps, par deux si puissants ennemis. Justin se flattant de cette espérance, faisait tout son possible pour s’assurer de la fidélité des Turcs.
[…]

1. Justin envoie Sémarque en ambassade vers les Turcs. 2. Sémarque trouve en chemin des Turcs qui lui offrirent du fer et qui firent sur lui certaines cérémonies profanes. 3. Il harangue Disabule. 4. Qui lui répond fort civilement, et qui le traite durant quelques jours avec beaucoup de magnificence. 5. Il le traite avec un ambassadeur des Perses, et en le renvoyant il envoie avec lui un ambassadeur à l’Empereur.

1. CEUX d’entre les Turcs qu’on appelait autrefois Saces, ayant envoyé une ambassade à Justin pour lui demander la paix, il se résolut de leur en envoyer aussi une, et il commanda à Sémarque, Cilicien de nation, et qui avait été Gouverneur des villes d’Orient, de se tenir prêt pour partir. Quand l’équipage qui lui était nécessaire pour un si grand voyage que celui-là, fut achevé, il se mit en chemin avec Maniac, et quelques autres, sur la fin de la quatrième année du règne de Justin, et dans la seconde de la trêve de cinquante ans, au commencement du mois que les Latins appelait le mois d’août.

2. Comme après, plusieurs journées ils furent arrivés dans le pays des Sogdoïtes, et qu’ils descendaient de cheval, ils rencontrèrent des Turcs qui, selon les apparences, leur avaient été envoyés, comme pour leur offrir du fer qu’ils avaient à vendre, afin de leur faire accroire qu’ils en avaient des mines en leur pays, où l’on croit que la nature n’en forme point. Il s’en présenta d’autres, qu’on disait avoir une vertu secrète de détourner les maux. S’étant approchés de Sémarque, ils prononcèrent confusément certaines paroles, sonnèrent des sonnettes, et ayant dans les mains une feuille d’encens qui avait été rompue par la violence du feu, ils le purifièrent avec la cérémonie qu’ils ont accoutumé d’observer en pareilles rencontres.

3. Après cela, Sémarque partit, accompagné de ceux qui avaient ordre de le conduire, et étant arriνé à la pente d’une montagne nommée Éctac, c’est à dire, montagne d’or, ils trouverait Disabule sous une tente, dans une chaire à deux roues, où l’on attachait un cheval quand il en était besoin.. Ils le saluèrent, et lui firent des présents, que reçurent ceux à qui cette fonction appartenait. Sémarque lui parla de cette sorte.

Seigneur, qui commandez à tant de peuples, le grand Empereur, mon Maître, m’a fait l’honneur de me choisir pour vous venir témoigner, qu’en reconnaissance de l’affection que vous portez aux Romains, il souhaite que vous soyez comblé de prospérité, et de bonheur. Que vous remportiez la victoire, et que vous soyez toujours chargé des dépouilles de vos ennemis. Que la fourberie et l’envie, ces pestes de l’amitié, s’éloignent de nous. Nous souhaitons de tout notre cœur conserver une inviolable union, et une parfaite intelligence avec les Turcs, avec les Nations qui relèvent d’eux : et nous les supplions d’avoir pour nous les mêmes sentiments.

4• Voilà ce que dit Sémarque; à quoi Disabule répondit par de pareilles protestations d’amitié. Ils se mirent ensuite à table, et firent bonne chère, pendant tout le jour, sous cette tente, qui était parée de tapis de soie de différentes couleurs, mais d’un ouvrage fort simple. Ils ne burent point de vin, parce qu il n’y a point de vignes dans le pays ; mais ils burent d’un autre breuvage de la façon des Barbares, qui ne laissait pas d’être tort doux, et fort agréable. Après cela, ils se retirèrent en l’appartement qui leur avait été préparé.

Le jour suivant ils s’assemblèrent dans une autre tente, qui était aussi parée de tapis de soie, et ornée de différentes figures. Disabule était assis sur un lit d’or. Il y avait au milieu de la tente des urnes, des cuvettes, et divers autres vases de même métal. Ils firent encore en cet endroit un festin fort magnifique, pendant lequel ils s’entretinrent de discours fort plaisants. Ils allèrent ensuite dans un autre appartement, où il y avait des colonnes de bois doré, et un lit d’or soutenu par quatre paons d’or. Il y avait à l’entrée force chariots chargés de vaisselle d’argent, de plats, d’assiettes, de statues de divers animaux, qui ne cédaient point en beauté, ni en prix à celles qui sont parmi nous, et qui faisaient les délices de Disabule.

5. Pendant que Sémarque était auprès de ce Prince, il désira de le mener avec vingt de la suite, à l’expédition qu’il allait entreprendre contre les Perses, et il laissa cependant les autres dans le pays des Cliatoriens. En partant il les régala de quelques présents. Il donna aussi une concubine à Sémarque, du nombre de celles que l’on appelé Cerchises. Disabule ayant ainsi emmené Sémarque, et ayant fait quelque chemin avec lui, ils s’arrêtèrent dans un lieu, nommé Talas. Là un ambassadeur des Perses vint trouver Disabule, par qui il fut convié à souper avec Sémarque, à qui il donna la première place, et à qui il fit de plus grands honneurs qu’à l’ambassadeur. Pendant le repas il se plaignit des injures qu’il avait reçues des Perses, et il dit qu’il était venu pour s’en venger par les armes. Comme Disabule élevait sa voix, et qu’il continuait à le plaindre avec plus d’aigreur qu’au commencement, l’ambassadeur des Perses violant la régie du silence qu’on a accoutumé de garder pendant le repas se mit à discourir amplement sur chaque chef, et à réfuter les plaintes de Disabule, avec autant de hardiesse que de liberté, tellement que chacun s’en étonnait.

Quand ils se furent séparés, Disabule marcha contre les Perses, et ayant mandé Sémarque, il renouvela les protestations d’amitié et d’affection envers les Romains, et le congédia.

Il envoya avec lui un ambassadeur vers les Romains, en la place de Maniac, qui était mort. Cet ambassadeur se nommait Tagma, et avait la charge de Tarcon, qu’il possédait comme par succession, et que Disabule lui avait donnée pour l’attacher plus étroitement à son service. Sémarque ayant rejoint les Romains, a qui il avait commandé de l’attendre au lieu que nous avons marqué, ils se mirent tous en chemin, et ayant quitté la ville des Coalites, ils marchèrent le long de divers Forts

[…]

1. VALENTIN; l’un des gardes de Tibère, fut envoyé, dans la seconde année de son règne, en ambassade vers les Turcs. Il ne fut pas plutôt chargé de cet emploi, qu’il partit avec la maison, et avec six cents Turcs, qui étaient à Constantinople. Les uns y étaient venus avec l’ambassadeur Anancaste, les autres avec Eutychius, les autres avec Valentin même lorsqu’il revint de sa première ambassade, et les autres, enfin, avec Hérodien, et avec Paul Cilicien. Valentin en ayant choisi jusqu’à cent six dans ce grand nombre, il les mit sur des vaisseaux fort vîtes, et fit voile vers Sinope, et vers Chersone, qui est à l’opposite de Constantinople sur l’autre bord, du côté d’Orient. Il passa, ensuite, par le pays des Apaturiens, et par d’autres pays sablonneux, et marcha le long des frontières de la Taurique du côté de Midi. Après cela, il traversa des lieux tort marécageux, et fort embarrassés d’arbres, et de roseaux, puis la contrée nommée Acaga, du nom d’une femme qui commanda autrefois aux Scythes, et qui reçut ce pouvoir d’Anangée, Prince des Utriguriens, et enfin, après beaucoup de mauvais chemins, il arriva à l’endroit où étaient les trophées de Toxandre.

Ce Toxandre était un des chefs des Turcs. Toute la nation était divisée en huit tribus, chacune desquelles avait son chef. Le plus ancien se nommait Arcésilas.

Valentin ayant trouvé Toxandre, lui dit qu’il était venu lui donner avis de la proclamation de Tibère, renouveler les traités de paix qui avaient été faits entre Disabule et Justin, et le supplier de les observer, et de tenir pour amis et pour ennemis tous les. amis, et les. ennemis des Romains. Il ajouta un mot pour l’inviter à prendre les armes contre les Perses.

2. Toxandre lui répondit,

Vous êtes donc ces Romains, qui parlez dix langues, qui usez toujours de la même fourberie.

Et mettant les dix doigts à l’entrée de sa bouche, il continua de cette sorte.

Vous avez dix langues, comme j’avais mes dix doigts dans ma bouche, et vous parlez tantôt d’une pour me tromper, et tantôt d’une autre pour tromper mes sujets. Vous employez l’artifice des paroles, et la duplicité du cœur, pour surprendre tous les peuples, et vous les méprisez après que pour vos intérêts ils se sont précipités dans les hasards. Vous êtes venus ici, à dessein d’user de vos ruses ordinaires, le Prince qui vous a envoyés étant animé du même esprit. Mais je vous renverrai promptement, et ne dissimulerai point mes sentiments, car c’est un vice inconnu, et comme étranger parmi nous que de fourber, et de mentir. Je me vengerai quand il me plaira de votre Maître, qui dans le temps même qu’il me parle de confédération, et de paix, s’unit avec les Varconites (il voulait dire les Avares) qui sont des sujets rebelles qui ont secoué le joug de ma juste domination. Je les réduirai, néanmoins, quand je voudrai, et la seule présence de ma cavalerie, suffira pour faire qu’ils s’aillent cacher sous la terre. Que s’ils étaient assez hardis pour faire ferme, au lieu d’employer nos armes contre eux, nous n’emploierons que les pieds de nos chevaux avec lesquels nous les écraserons comme des fourmis. Voilà ce qui regarde les Varconites, dont je ne suis point du tout en peine. Pour ce qui est de vous, d’où vient que vos ambassadeurs viennent toujours par le Caucase, et qu’ils disent qu’il n’y a point d’autre chemin ? C’est pour me détourner du dessein d’employer mes armes contre vous. Mais sachez que je n’ignore pas le cours du Danapre, du Danube, ni de l’Hèbre, et que le chemin que les Varconites, qui ne sont que mes sujets, ont pris pour aller fourrager vos terres, ne mest pas inconnu. Je suis fort bien informé de l’état, et de la qualité de vos forces. Toute la terre est soumise à mon Empire, depuis les lieux que le soleil éclaire quand il se lève, jusqu’à ceux qu’il éclaire quand il se couche. Considérez les Alains et les Utriguriens, qui ayant conçu une vaine confiance en leurs forces, et ayant eu l’audace de paraître devant nous, sont déchus honteusement de leurs folles espérances, et sont maintenant sous le joug de notre puissance.

Voilà ce que Toxandre dit avec une extrême fierté ; car c’était un homme plein de faste, et d’orgueil. Valentin lui répondit en ces termes :

Si le massacre d’un ambassadeur n’était un crime inouï et qui chargerait son auteur d’une confusion éternelle, je souhaiterais, Seigneur des Turcs, d’avoir été percé de votre épée, plutôt que d’avoir entendu le discours que je viens d’entendre, vous dites que notre Maître se plaît au mensonge, et à l’imposture, et que ses ambassadeurs méditent des fourberies pour tromper, et pour surprendre. Je vous supplie d’avoir un peu plus de douceur pour nous ; de modérer votre colère, et de considérer la qualité d’ambassadeur qui a toujours été en singulière révérence parmi toutes les nations. Nous sommes des ministres de paix, nous nous acquittons avec une parfaite sincérité d’une fonction, qui d’elle-même est toute sainte. D’ailleurs, il est juste que vous conserviez les anciens amis du Prince votre père, avec le même soin que vous conservez ses biens, et ses domaines. Il a embrasé de lui-même notre parti, et il a mieux aimé se déclarer en notre faveur, qu’en faveur des Perses. L’amitié qu’il a contractée avec nous est demeurée inviolable jusqu’à cette heure, et nous vous supplions de l’entretenir de votre côté, comme nous l’entretenons du nôtre. Nous croirions que ce ferait une perfidie, que de penser que vous eussiez changé de sentiment.

4. Après que Valentin eut parlé de la sorte, Toxandre lui dit:

Puisque vous m’avez trouvé dans le deuil de mon père,qui mourut hier, il faut que vous vous rasiez la barbe, pour témoigner votre douleur, à la façon de notre nation.

A l’heure même Valentin et ceux de sa suite se rasèrent. Pendant la cérémonie des funérailles, il commanda de tirer quarante Huns de prison, et de les mener au tombeau de son père, où il les fit massacrer avec les chevaux du Prince défunt, et il leur commanda d’un ton barbare, de lui rapporter en quel état étaient les affaires. Lorsque la cérémonie fut achevée, Toxandre tint plusieurs discours à Valentin, et l’envoya dans les terres les plus avancées de la domination des Turcs, vers Tardou son parent,qui habitait auprès du mont Ectel, c’est à dire, du mont d’or.

5. Comme Valentin partait, Toxandre le menaça de mettre le siège devant le Bosphore, aux environs duquel Anancée était déjà campé avec une armée de Turcs. Pendant qu’ils faisaient la guerre, ils retenaient les ambassadeurs, Toxandre amusait Valentin ; mais enfin après lui avoir fait divers outrages, il lui donna congé.