Chronique Officielle Sui : v. 600 N-è

A la huitième lune , ayant pris sa route par Taï-Yuen pour retourner à la cour , lorsqu’il fut arrivé à la montagne Taï-So Hang, il fit ouvrir un chemin droit jusqu’à Tai-Yuen de  90 li de longueur.

Pendant l’hiver de cette année , les peuples du Si-yu vinrent en si grand nombre commercer a Chang-Yé, que l’empereur y envoya Peï-Kiu pour les gouverner, et empêcher qu’il n’y eût du désordre. Peï-Kiu savait que l’empereur prenait plaisîr à entendre parler des pays étrangers ; il traita avec douceur ces marchands, et gagna leur confiance. Il les questionna sur les royaumes du Si-Yu , leur situation, leur étendue, leurs rivières, ainsi que sur les moeurs et les coutumes des habitants. D’après les mémoires qu’il tira d’eux, il dressa une carte des 44 royaumes du Si-Yu, avec une description de leur pays etde leurs moeurs, en trois Parties, qu’il offrit à l’empereur à son retour.

Cette carte commençait à la montagne Si-King, dont parle le chapitre Yu-Kong du Shu-King, à 250 li au SW de Sé-Sé-Ching, de la dépendance de Tao-Cheu-Fu du Shen-Fi, et d’un autre côté à Tunhoangi de-là elle s’étendait jusqu’au Si-Haï (Caspienne).

Elle marquait 3 chemins pour y aller; celui du nord par Y-u, celui du midi par Kao-Chang , & celui du sud par Shen-Shen. Quant a leurs villes et a leur milice, Pei-Kiu ajoutait qu’après avoir traversé la rivière de Mong-Se et la fameuse montagne de Koen-Lun, que les gens du commerce, et ne s’occupant guère d’autre chose, ils se soumettraient volontiers à l’empire Sui pourvu qu’on agît à leur égard avec bonté et avec droiture.

L’empereur vit ces détails avec la plus grande satisfaction, et dès-lors se proposant pour modèles 2des plus grands conquérants de la Chine , Chin-Chi-HoangTti & Han-U-Ti il prit la résolution de réunir sous son obéissance tous les royaumes du Si-Yu. Peï-Kiu qu’il chargea de cette négociation détermina les royaumes du Si-Yu à rendre hommage à la Chine, mais ce ne fut qu’à force d’argent et en épuisant les trésors de l’empire : principale cause des grands troubles dont il fut ensuite agité.