Tabari, Raid de Shâpûr II le Grand, (v. 330) contre les Arabes du Golfe, v. 925 n-è

Ils (les arabes) restèrent engagés dans ces activités (raids) un temps considérable, avec nul Persan capable de lancer une contre-attaque car ils avaient déposé la couronner royale sur la tête d’un simple enfant et parce que le peuple n’avait que peu de crainte et de respect pour lui. Jusqu’à ce que Shâpûr grandisse et devienne désireux d’une action.
[construction d’un deuxième pont sur le Tigre, réorganisation des frontières]
Il choisit 1000 cavaliers parmi les plus solides et héroïques de ses troupes. Il leur commanda d’avancer et d’accomplir son dessein et leur interdit d’épargner aucun des arabes qu’ils rencontreraient ou de s’écarter pour saisir du butin.
Puis il les mena en avant, et s’abattit sur ces arabes qui avaient traité le Fârs comme leur pâturage tandis qu’ils étaient inconscients, opéra un grand massacre parmi eux, les réduisit à la pire forme de captivité, et poussa les survivants à fuir.
Puis il traversa la mer à la tête de ses troupes et atteignit al-Khatt. Il marcha à travers le pays du Bahrayn, tuant son peuple, ne se laissant acheter par aucune forme de paiement et ne se retirant jamais pour prendre du pillage. Ils retourna sur ses pas et atteignit Hajar, où se trouvaient des Bédouins des tribus de Tamîm, Bakr b. Wâ’il et ‘Abd al-Qays. Il étendit sur eux un massacre général, et fit tant verser leur sang qu’il coulait comme un torrent en crue suite à une tempête. Ceux qui étaient capable de fuir se rendirent compte que nulle grotte ni montagne ni aucune île dans la mer ne pouvait les sauver.
Après s’être tourné vers la terre des ‘Abd al-Qays et y avoir détruit tout le peuple sauf ceux qui s’enfuirent au cœur des sables du désert. Il passa au Yamâma, où il fit un massacre général comme aux occasions précédentes. Il ne passa par aucune des sources d’eaux des arabes sans les boucher, ni aucune des citernes sans les combler. Il approcha de la vicinité de Madîna et tua les arabes qu’il y trouva et prit des captifs.
Puis il se tourna vers les terres des Bakr et des Taghlib, qui se toruvaient entre le Royaume de Fârs et le Limes (al-Manâzir) des Romains dans le pays de Syrie. Il tua les arabes qu’il y trouva, prit des captifs, et combla leurs sources d’eau.
Il installa des membres de la tribu de Taghlib, qui étaient au Bahrayn, à Dârîn, al-Samâhîj et al-Khatt, les membres des ‘Abd al-Qays et certains groupes des Banû Tamîm à Hajar ; et ces membres des Bakr b. Wâ’il qui étaient au Kermân et ceux d’entre eux des Banû Hanzala à al-Ramaliya dans la province d’Ahwâz (Khûzistan).