Ibn Battuta, Île de Mombasa (Kenya actuel), v. 1335 n-è

Je m’embarquai sur la mer dans la ville de Muqadishû, me dirigeant vers le pays des Sawâhil et la ville de Kulwa, dans le pays des Zanj.

Nous arrivâmes à Munbasa, grande île, à une distance de 2 journées de navigation de la terre des Sawâhil.

Cette île ne possède aucune dépendance sur le continent, et ses arbres sont des bananiers, des limoniers et des citronniers. Ses habitants recueillent aussi un fruit qu’ils appellent Jammûn, et qui ressemble à l’olive ; il a un noyau pareil à celui de l’olive, mais le goût de ce fruit est d’une extrême douceur. Ils ne se livrent pas à la culture, et on leur apporte des grains des Sawâhil. La majeure partie de leur nourriture consiste en bananes et en poisson.

Ils professent la doctrine de Shâfi’î, sont pieux, chastes et vertueux ; leurs mosquées sont construites très solidement en bois. Près de chaque porte de ces mosquées se trouvent un ou deux puits, de la profondeur d’une ou deux coudées ; on y puise l’eau avec une écuelle de bois, à laquelle est fixé un bâton mince, de la longueur d’une coudée. La terre, à l’entour de la mosquée et du puits, est tout unie. Quiconque veut entrer dans la mosquée commence par se laver les pieds ; il y a près de la porte un morceau de natte très grossier, avec lequel il les essuie.

Celui qui désire faire les ablutions tient la coupe entre ses cuisses, verse l’eau sur ses mains et fait son ablution.

Tout le monde ici marche nu-pieds.