Lettre du bienheureux patriarche Athanase : qu’aucun chrétien ne doit manger men dabḥē d-mahgrōyē (des victimes des Muhājirīn) ceux qui dominent maintenant (halīn d-hašō Āḥīdīn)
166. — Aux excellents et pieux fils spirituels et aimés les chorévêques et les visiteurs fidèles qui sont en tout lieu, l’humble Athanase, salut dans le Seigneur. Tandis que nous sommes porté vers tous les fils fidèles de la sainte Église de Dieu avec des sentiments de miséricorde, de charité et d’amour paternel, et que, selon notre faible force, nous apportons tout le soin et toute l’attention qui convient à leur salut et à leur avancement, nous craignons aussi la menace et la sentence de Dieu qui nous a conféré la place et la charge de veilleur dont nous n’étions pas digne, si nous ne sonnons pas de la corne et n’avertissons pas son peuple comme nous en avons reçu l’ordre. Nous sommes donc amenés à écrire cette lettre d’avertissements à votre piété afin que par vos mains, par votre entremise et aussi par votre zèle, il soit mis fin au mal et au péché de cette mauvaiseté (d-rūš‘ō honō) qui s’étend maintenant (d-ro‘ē hašō), nous a-t-on dit, dans l’Église de Dieu.
167. La mauvaise renommée de chrétiens contempteurs est arrivée jusqu’à notre humilité : des hommes avides, esclaves du ventre, prennent part avec les païens (ḥanpē) à leurs festins selon l’occasion, sans retenue, et de malheureuses femmes s’unissent au hasard avec des païens (mazdūgn l-ḥanpē), contre la loi et le droit, enfin tous mangent parfois sans distinction aucune des victimes (dabḥē) des païens oubliant ainsi, dans leur égarement, les ordres et les exhortations apostoliques qui crient à tous les fidèles du Messie de fuir la fornication (netraḥqūn men Zaniyūtō), et les « étouffés » (w-men d-ḥanīqō), le sang (w-men demō) et la nourriture des sacrifices païens (w-men mākūltō d-dabḥē ḥanpōyē) afin de ne pas devenir par là participants des démons (šūtpē l-šādē) et de leur table impure.
Votre prudence aura donc soin — brûlants comme vous l’êtes du zèle divin avec sagesse selon votre coutume — de vous élever, d’arrêter de toute votre force, de faire cesser et disparaître complètement ce mal et cette négligence mortelle du milieu des chrétiens vos frères, sur lesquels on a invoqué le nom du Seigneur. Quant à ceux dont vous savez exactement qu’ils tombent et sont tombés par négligence dans un tel péché, rappelez-leur les décisions et les canons de l’Église, car vous savez ce qu’ils ordonnent pour de tels cas, et privez-les de la participation, des divins mystères, tout en agissant à leur égard avec prudence, selon la volonté, la science et la force de chacun d”eux, d’après la distinction sage et vigilante des commandements du Saint-Esprit.
Quant aux autres, exhortez-les, réprimandez-les, avertissez-les, et surtout les femmes unies à de tels hommes, qu’elles se gardent de la nourriture de leurs sacrifices (mākūltō d-dabḥīhōn), de l’étouffée (wa-d-ḥanīqō), et de leur commerce illégal (kul ḥūlṭōnō d-lō namūsōytō). Qu’elles tâchent aussi, de toute leur force, de baptiser (d-n‘marūn) les enfants qu’elles ont eus de leur union (šūtfūtō) avec eux. Si vous le pouvez, celles qui se conduisent ainsi chrétiennement en tout, vous ne les retrancherez pas de la participation des divins mystères pour cela seul qu’elles sont unies à des païens, du moins ouvertement et à la vue.
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