In, Du Yu, Tongdian (Intelligence des Institutions), IX-5 : De la Défense des frontières, r. 193)
Du Huan, dans son Rapport de Voyage, dit :
[Fu-Lin/Da-Qin : Byzance]
Le pays de Fu-Lin (Rome) et à l’occident du pays de Shan (Shâm ?), en franchissant les montagnes sur des milliers de Li. On l’appelle aussi Da-Qin.
La couleur de leur peuple est rouge et blanche. Les enfants portent des vêtements simples, toutes les femmes sont haillées de brocards constellés de perles.
[…]
La ville du Roi fait 80 li de circuit, entourée de terres sur des milliers de li. Ils ont du bon vin et d’une grande valeur, leur armée compte environ cent myriades. Ils affrontent constamment les arabes et se défendent. Sur les terres de l’ouest et sur les mers de l’ouest, sur les terres du sud et sur les mer du sud, ils affrontent les Tu-Jue (Turcs) des Ke-Sa du Nord (Khazars).
Il y a une cité à l’ouest où comme voyageur je me rendais avant de rentrer. Les vendeurs livrent au préalable et sont payés par l’acheteur plus tard.
[Mo-Lin]
En outre on dit que le pays de Mo-Lin est au sud-ouest de Zai-er-Sa-Luo (Jérusalem). Il faut traverser un grand pierrier et parcourir 2.000 li (1000 km). Les gens y sont noirs, et leurs coutumes sont grossières. Il y a peu de riz et de froment, sans herbe ni arbres.
Les chevaux sont nourris avec du poisson séché, et les gens mangent du Gumang. Le Gumang est une datte (jujube) de Perse. Les miasmes exotiques (malaria) y sont très habituelles.
Plus loin à l’intérieur se trouve un pays montagneux, pour un peuple, il existe plusieurs de lois (fa).
Il y a la Da-Shi (arabe), la Da-Qin (romaine) et la Xun-Xun (?). Ils pratiquent la vapeur-rapport ? (Zheng-Bao) l’inceste, et sont pires que tous les barbares du nord (Yi-Di) pour la nourriture et la langue.
Les arabes ont une loi pour désigner en droit, sans emmêler les familles ou les races de la partie défenderesse.
Ils ne mangent pas la viande des porcs, des chiens, des ânes, des chevaux ; ne vénèrent pas le roi du pays, honorent leurs parents ; ils ne croient pas aux démons, vouent seulement un sacrifice au ciel.
Selon leurs coutumes, chaque septième jour est férié, ils ne font aucun commerce et aucun change, ils se contentent de boire de l’alcool, et se comportent d’une manière ridicule et indisciplinée jusqu’à la fin du jour.
Chez les Da-Qin, ils traitent bien les maux des yeux et la dysenterie ; ils pourraient soit reconnaître la maladie avant son éclosion, ou pourraient retirer les vers en ouvrant le cerveau.
[…]
[passage du Tang Shu]
Sous le règne de the Yong-hui (650-6) des Grands Tang, les Ta-Shi (arabes) envoyèrent une ambassade à la cour offrir un tribut. On dit que leur pays se situe à l’ouest des Po-si (Perses).
On dit aussi qu’au commencement il y avait un Perse qui était supposé avoir l’aide d’un esprit pour obtenir des armes pour tuer des gens, il appela par la suite tous les Perses et qui, selon leur rang de Mo-Shou (princier ?), furent promus Rois. Après quoi les masses prêtèrent progressivement allégeance, par la suite la Perse fut éteinte et Rome (Fu-Lin) fut brisée, ainsi que les cités Pu-Luo-Men (Brahmanes) ; partout, ils étaient invincibles. Le nombre de leurs soldats s’élevait à 420 000, à cette époque, leur Pays était âgé de 34 années.
A la mort du roi originel, sa fonction passa au premier Mo-Shou, actuellement le Roi est le troisième Mo-Shou ; le nom du roi est Ta-shi. Les hommes de ce pays ont le nez gros et long, ils sont minces, sombres et poilus, comme les Brahmanes ; les femmes y sont gracieuses.
Ils ont aussi des caractères qui diffèrent de ceux de Perse. Ils élèvent des chameaux, chevaux, ânes, mules, et moutons. La terre est très sablonneuse et empierrée, impropre aux cultures et sans les cinq graines. Tout ce qu’ils peuvent manger c’est la chair des chameaux et éléphants (sic). Après avoir écrasé la Perse et Rome, pour a première fois ils eurent du riz et du froment !
Ils vénèrent solennellement un esprit céleste.
[…]
Du Huan, dans son rapport de Voyage, dit :
[Ya-Ju-Luo : Kûfa ?]
Un autre nom est Ya-Ju-Luo ( Kufa ?) On appelle le roi Ta-Shi « Mu-Men », et c’est là que se trouve sa capitale.
Les hommes et les femmes sont beaux et grands, leurs vêtements sont clairs et propres, et leurs manières sont élégantes. Quand une femme sort en public, elle doit se couvrir le visage, peu importe que sa position sociale élevée ou humble.
Ils effectuent des prières rituelles 5 fois par jour. Ils mangent de la viande, jeûnent et considèrent l’abattage d’un animal comme méritoire. Ils portent des ceintures d’argent autour de la taille auxquelles ils suspendent des poignards d’argent. Ils interdisent la consommation de vin et interdisent la musique.
Quand les gens se disputent entre eux, ils n’en viennent pas aux mains.
Il y a aussi une salle de cérémonie qui accueille des dizaines de milliers de personnes. Tous les sept jours le roi sort pour la cérémonie cultuelle ; il monte à une chaire pour un sermon à la foule. Il dit : « La vie humaine est très difficile, le chemin de la justice n’est pas facile, et l’adultère est mal. Voler ou dérober, et même tromper les gens avec des mots, se mettre en sécurité en mettant en danger les autres, tromper les pauvres, ou opprimer les faibles : il n’y a point de péché plus grand que ceux-là. Tous ceux qui sont tués dans la bataille contre les ennemis pourront atteindre le paradis (Sheng-Tian). Tuez les ennemis et vous recevrez le bonheur au-delà de toute mesure.”
Le pays tout entier a été transformé ; les gens suivent comme une rivière dans son chenal, on n’applique la loi qu’avec indulgence et on n’enterre les morts qu’avec simplicité. Que ce soit à l’intérieur des murs d’une grande ville ou seulement à l’intérieur des portes de village, personne ne manque de rien de ce que la terre produit.
C’est la plaque tournante de l’univers où les myriades de marchandises sont abondants et bon marché, où les riches brocarts, perles et argent remplissent les boutiques tandis que chameaux, chevaux, ânes et mules emplissent rues et ruelles.
Ils coupent la canne à sucre pour construire des huttes ressemblant aux chariots chinois.
A chaque jour férié la noblesse se présentent avec plus de vaisselle et flacons en verre et des bols d’airain qu’on ne peut les compter.
Le riz blanc et la farine blanche ne sont pas différents de ceux de la Chine. Parmi leurs fruits on compte la pêche et aussi les « dattes de mille ans ». Leurs navets mûrs […] sont ronds et leur goût délicieux, tandis que leurs autres légumes sont comme ceux des autres pays. Les raisins sont aussi gros que des œufs de poule. Ils ont deux huiles parfumées des plus estimées : l’une appelée jasmin et l’autre appelé myrrhe. Ils ont aussi deux herbes odorantes des plus estimées …… les artisans chinois ont fait tout d’abord des métiers à tisser la soie et sont les premiers orfèvres et peintres. . . .
Ils ont aussi des chameaux et des véhicules tirés par des chevaux. Quant à leurs chevaux, une tradition raconte que ceux qui sont nés de l’union de dragons et de juments sur la côte du golfe Persique ont le ventre petit et les pattes et chevilles longues ; les bons font 1000 li en un jour. Leurs chameaux sont petits et rapides, et ont une seule bosse, et les bons peuvent faire 1000 li en une journée. Il y a aussi des autruches qui mesurent quatre pieds de haut ou plus avec des pieds ressemblant à ceux des chameaux ; un homme peut monter sur son cou sur une distance de cinq ou six li et son œuf est aussi grand que trois pintes. Il y a aussi l’arbre de chi qui a des fruits comme les dattes d’été qui peuvent être utilisés pour faire de l’huile, pour la nourriture et pour soigner le paludisme.
Le climat est chaud et la terre est sans glace ni neige. Les gens souffrent tous de la malaria et de la dysenterie ; en l’espace d’une année, 5 sur 10 en meurent.
De nos jours, ils ont annexé 40 ou 50 pays, tous réduits à l’assujettissement, ils divisent leurs troupes afin de sécuriser leur territoire sur tout le chemin vers l’océan occidental.
[Zai-Ya-Mei : Zarang/Merw-e-Rud]
On dit aussi que Zai-Ya-Mei (Zarang ?) est plus de 700 li au sud-ouest de Amul (Mo-Lu). Ceux des Hu (Barbares) qui ont comme patronyme « Zhe » (?) en viennent.
Leur ville fait 15 li carré et ils l’ont utilisé pour faire les portes de leur ville. Dans la ville il y a des étangs salés et aussi deux temples bouddhistes (Fu-Si). Son territoire mesure 140 li d’est en ouest et 180 li du nord au sud. Les villages viennent l’un après l’autre et il y a des arbres si rapprochés qu’ils jettent des ombres complètes les encerclant complètement ; il y a des sables mouvants partout.
Au sud, il y a une grande rivière qui se jette dans leur territoire et est divisé en plusieurs centaines de canaux qui irriguent toute la région. La terre est fertile et son peuple propre. Les murs sont grands et épais et le bazar (shi ping) est de niveau ; le bois est sculpté et, en outre, les sols sont peints. Il y a aussi des tissus de coton fin et des manteaux en peau d’agneau, dont la valeur des meilleurs est estimée à plusieurs centaines de pièces d’argent.
Les fruits qu’ils ont comprennent les pêches rouges, les pommes sauvages blanches, les prunes blanches et jaunes, et les melons, les grands sont appelés « xun-zhi » dont un seul suffit à faire un repas pour 10 hommes, et « yue-gua » qui sont longs de plus de quatre pieds.
Les légumes comprennent les navets, les radis, les oignons, les oignons longs et ronds, le chou, le riz sauvage, les haricots rampants, l’indigo, le Jun-Da, le fenouil doux, les échalotes, les gourdes et les raisins qui sont particulièrement abondants.
Il y a aussi des bœufs, des chevaux sauvages, des canards et des poulets de roche. Il est de leur coutume de prendre l’année au cinquième mois.
Chaque année, ils donnent les uns les autres des dons de pots peints. Il y a un festival des bains et un festival de balançoire.
Le gouverneur arabe de l’Orient réside ici et de là, sur tout le chemin vers l’Occident, Arabes et Perses habitent ensemble mélangés.
[Shân : Shâm ?]
Quant à leurs coutumes, ils adorent le Ciel et ne mangent pas la viande des animaux morts de causes naturelles ou de la viande conservés pendant une nuit. Ils enduisent leurs cheveux avec de l’huile parfumée.
On a déclaré en outre que la Syrie (Shān Guō) est à la frontière ouest des Arabes et a une circonférence de plusieurs milliers de li.
Ils construisent des maisons avec des toits de tuiles et empilent des pierres pour faire des murs. Le riz et les céréales y sont très bon marché. Il y a une grande rivière qui coule vers l’est et entre à Ya-Ju-Luo (Kufa ?). Les commerçants y vont et viennent constamment, pour acheter et vendre des céréales. Les gens sont de grande taille et leurs vêtements sont volumineux, ressemblant un peu à la robe des Ru-Fu (confucianistes).
La Syrie a 5 gouverneurs militaires avec plus de 10.000 soldats et chevaux. Au nord elle borde les Ke-Sa Tu-Jue (Turcs Khazars). Les Ke-Sa du Nord sont d’autres Turcs dont les pieds ressemblent à ceux des bœufs et qui aiment manger de la chair humaine.