QUELLIEN, La Politique Musulmane dans l’AOF, II-1, « Islamophobie », 1910 n-è

Ce qui fortifie singulièrement le sentiment d’hostilité et de prévention à l’égard de l’Islam, c’est que, dans ces dernières années, les Européens ont eu très souvent pour adversaires des peuples islamisés qui les ont obligés à des luttes longues, pénibles et coûteuses. L’erreur vient de ce que l’on reporte la cause de ces guerres uniquement à l’Islam. […]
« Les États nègres organisés, qu’ils soient musulmans ou fétichistes, ont pour la plupart opposé une résistance plus ou moins longue à l’envahissement des peuples européens. Il serait absolument injuste de prêter aux uns plutôt qu’aux autres d’autres sentiments que ceux dont nous serions animés nous-mêmes, si notre existence politique était menacée (Binger). » […]
La différence qu’il y a entre l’esclave et le maître, c’est que le premier travaille alors que le second ne fait rien. Mais il y a certainement moins d’écart et surtout moins d’antagonisme entre cet esclave et son maître qu’entre le pauvre et lé riche en Europe, qu’entre l’ouvrier d’usine et son patron. Il est probable que l’esclave noir préférerait sa condition et sa situation à celles qui sont réservées à ceux qu’on a appelés « les esclaves blancs ».