I, 14
Quoique le cochon ne soit bon qu’à manger, les Phéniciens et les Juifs s’en abstiennent, parce qu’il n’y en a point dans leurs pays. On assure qu’encore actuellement on ne voit point de ces animaux en Éthiopie. De même donc que les Grecs ne sacrifient point aux dieux ni de chameau, ni d’éléphant, parce que ces animaux ne naissent point en Grèce: ainsi en Chypre, en Phénicie et en Égypte on ne sacrifie point de cochon parce que ce n’est pas un animal de ces pays-là ; et il n’est pas plus étonnant que quelques peuples s’abstiennent de manger du cochon, que de voir que nous ayons de la répugnance à manger du chameau.
II, 61 :
Il serait effectivement honteux, que tandis que les Syriens s’abstiennent de poissons, les Hébreux de cochons, un grand nombre de Phéniciens et d’Égyptiens de vaches, et que ces peuples ont été si attachés à ces usages, qu’en vain plusieurs rois ont tenté de les faire changer, et qu’ils ont mieux aimé souffrir la mort que de violer leurs lois, nous transgressions les lois de la nature, les préceptes divins, par la crainte des hommes et de leurs mauvais propos.
IV, 11
Parlons présentement des nations qui sont plus connues. Les juifs s’abstenaient de plusieurs animaux avant la persécution qu’ils souffrirent sous Antiochus qui viola leurs lois, et ensuite sous les Romains ; lorsque le temple fut pris et qu’il fut accessible à tous ceux qui voulaient y entrer. Jusqu’alors l’entrée en avait été interdite. La ville même fut détruite. Les juifs ne faisaient aucun usage du cochon ; et encore aujourd’hui ils s’en abstiennent.