On rapporte, dans le Siyèr oul-Moloûk, qu’il y a, dans les déserts du Maghreb, un peuple qui descend d’Adam — que le salut soit sur lui ! — et qui ne se compose que de femmes : il n’y a aucun homme parmi elles. Si un homme pénètre dans cette province, il meurt immédiatement. La race est perpétuée an moyen d’une rivière qui coule dans leur territoire; toute femme qui plonge dans cette rivière en devient enceinte, mais n’a que des filles. On raconte que Tobba’ a pénétré jusqu’à cette rivière, au moment où il se dirigeait vers la Mer Ténébreuse, par le même chemin que Dhou’l-Qarnéïn avait suivi. Ce Tobba’ avait un fils nommé Afrixon, qui est celui qui a construit Afriqiya et lui a donné son nom. On dit donc que Tobba’ a pénétré jusqu’à la vallée du Maghreb, à un endroit qu’on appelle Vallée du Sabbat; le sable y coule comme le Nil. Tout animal qui s’y engage périt immédiatement. Quand Tobba’ se fut rendu compte de cet obstacle, il revint sur ses pas; mais Dhou’l-Qarnéïn, une fois parvenu au même endroit, patienta jusqu’au samedi, suivant le conseil que les sages lui avaient donné; [ce jour-là,] le cours du sable se ralentit; il traversa le fleuve de sable et atteignit la Mer Ténébreuse.